jeudi 25 novembre 2010

A la mode

  Etre à la page, surfer sur la vague, se trouver en totale symbiose avec le courant dominant, c'est une nécessité vitale pour le politicien. Elle se traduit bien évidemment dans le langage (avec des flops hilarants parfois) et dans le style vestimentaire, mais pas seulement. Les idées aussi sont touchées. Et aujourd'hui, ce qui est "in", c'est de consulter. Du moins, de faire semblant de consulter. Lorsqu'un politicien se trouve face à un problème, réel ou supposé, il consulte les personnes intéressées et experts autoproclamés, il se fait arbitre d'une graaaande consultation nationale ou sectorielle. Si le problème est un problème persistant, on change de registre; il ne consulte plus, il délègue et se décharge sur une entité créée pour l'occasion (dénommée, au choix, Haute Autorité ou Observatoire).

  La presse rencontre des difficultés, et -oh, surprise- il se trouve qu'il reste des euros à dépenser? Voilà une occasion rêvée pour réunir les Etats généraux de la presse! La politique industrielle laisse à désirer? Vite, des Etats généraux de l'industrie! Le problème est plus important? Hors de question de réunir les Etats: la procédure est alors de tenir un Grenelle.

  La justification de la réunion de tels conclaves est difficile à trouver. D'aucun tendent à considérer qu'elle réside avant tout dans une manoeuvre à but communicatif: quand on réunit une telle assemblée, on fait "à l'écoute", "sage", "ouvert", "démocrate", et les décisions passent mieux. Pour ma part, je penche vers un réel manque de principes et d'imagination au sein de notre classe politique...

  Au delà de la justification, la méthode me laisse TRES sceptique. On réunit en grande pompe les personnes et groupes d'intérêts que l'on juge (seuls) intéressés par la question, avec une large place pour les fameux z'experts; on leur demande d'établir un diagnostic de la situation problématique et de formuler des propositions; on négocie (c'est à dire: on tente de faire passer ses propositions pour celles de l'assemblée réunie); on signe un accord, on dicte au Parlement et on présente la facture à la nation (cette étape peut être reportée, si la réunion n'implique pas l'Etat mais un parti... il suffira d'attendre la prochaine échéance électorale). J'y vois un déni de liberté et de démocratie (même si je ne suis pas de ceux qui réclament la démocratie pour tout, pour moi, Parlement ne rime pas avec "Chambre d'enregistrement des oukases associatives et syndicales"). Et je n'apprécie pas le fait de financer le "Plan Marshall en faveur de..." qui découle de chaque consultation de ce type. Quant au nom... sans commentaire.

  Un jour, les syndicats, associations et sociétés influentes (aidées) auront des sièges attitrés à l'Assemblée (quoi, le CESE?). Vivement 2012 que je puisse me défouler juste un petit peu. Et espérer un changement de mode.

samedi 13 novembre 2010

Jeune, le GVT il te surkiffe grave sa race!

  Une araignée s'était installée dans un coin, mais je viens de la chasser. Ces horripilantes créatures ont la fâcheuse tendance à s'installer dans les lieux manquant d'activité, ne trouvez-vous pas?

  Le ministère de la Culture et de la communication a livré pour l'année de son cinquantenaire une innovation dont il a le secret: la "carte musique", censée permettre aux "jeunes" de 12 à 25 ans de bénéficier de réductions de 50% sur des services de musique en ligne. Quelle que soit l'offre choisie, nous dit le site entièrement dédié à la carte, elle finance jusqu'à 25€ sur un budget de 50€. 
  Pour comprendre le pourquoi de cette innovation, il suffit de demander à la Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet, la très contestée HADOPI. La carte musique concourt au développement de l'offre légale de musique en ligne, en favorisant sa connaissance et son utilisation. Le développement de cette offre, au passage, est une mission d'intérêt général "pour la mise en oeuvre de laquelle l'HADOPI s'est vu confier un rôle privilégié par le législateur". J'ignorais que le développement d'une offre commerciale entrait dans le champ de compétence des autorités de l'Etat, pour ma part, et qu'il pouvait être qualifié de mission d'intérêt général lorsque l'offre en question était une offre musicale...
 
  Le lancement de la carte s'accompagne d'une campagne publique de propagande communication s'adressant aux "jeunes", et mettant en scène un "electro night dancer", un fan de rap, et deux autres clichés de jeunes qui peuplent sans doute l'imagination des cadres du ministère de la Culture. Le message? "Arrêtes de faire les choses à moitié, la carte musique t'offre la totale" [dans la limite de 50€, ce qui relativise la totale], "50% de mise, 100% Kiff". Plutôt dégradant et pour le moins ridicule s'agissant de l'image du gouvernement de la République française, consternant pour ce qui est de l'usage de la langue française, paternaliste et ringard ans la manière d'approcher les "jeunes".
  Coût de l'opération: 25 millions d'€. Pas mal, pour un gouvernement engagé dans la réduction des déficits publics. Coût moral de l'opération: incalculable. C'est bien la première fois que j'entends un gouvernement (de droite) défendre le principe consistant à remettre gratuitement à un individu des biens pour le dissuader d'en voler deux fois plus. Ce doit être cela, la magie de la "justice sociale". Je me pose une question. Pourquoi s'arrêter là? Il suffit de donner à un éventuel voleur la moitié de l'argenterie pour qu'il consente à vous régler de sa poche le reste: par cette intervention, vous concourrez au développement de l'offre légale d'argenterie, et vous mettez fin au vol...

 Couplez la carte musique au programme "mon journal offert" (qui a également un site dédié, les hommes d'Etat sont des grands fans du numérique), et vous parvenez à la même conclusion que moi: ce gouvernement doit dégager d'urgence. Et emmener avec lui une partie substantielle de notre classe politique. Si vous ne parvenez pas à cette conclusion, vous êtes un sectaire ignorant et raciste.

samedi 4 septembre 2010

La magie de l'inscription

- droits de médecine préventive (non sollicitée): 4,57€
- droits de scolarité (les seuls qui m'intéressent): 222€
- droits de Sécurité sociale (non sollicitée): 200€
- cotisation Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes (le machin qui sert à "financer des projets d'étudiants", cad projets culturels, sportifs, humanitaires et d'insertion professionnelle émanant de lobbys étudiants, dont je me fiche pas mal, et à "aider des étudiants en difficulté", sans me demander mon avis): 15€
TOTAL: 441,57€, dont un peu moins de 50% qui n'ont rien à voir avec le service recherché, à savoir un enseignement. Le master commence bien...

mardi 31 août 2010

FIN-DU-MONDE!

  Un restaurateur privé propose des produits à une clientèle libre d’aller voir ailleurs si elle ne les apprécie pas, des produits respectant bien entendu la règlementation sanitaire en vigueur. Vu comme cela, et à moins d’être marxiste, la situation ne se prête pas à la polémique. Et pourtant, si. Remplacez “restaurateur” par “Quick” et “des produits” par “de la viande hallal”, et vous obtenez une poignée d’édiles énervés. UNcool.

  Il faut les comprendre. On ne leur a pas demandé leur avis, à eux, gardiens du “vivre-ensemble” local. Cela frise le crime de lèse-majesté. Et cela leur rappelle que même en France, ils n’ont pas tout pouvoir pour règlementer les plats servis par un restaurateur privé comme ils peuvent le faire dans les cantines scolaires. Si Quick désire vendre des hamburgers hallal, et exclusivement des hamburgers hallal, dans quelques uns de ses restaurants, cela ne concerne pas les maires des communes où lesdits restaurants sont implantés. Seulement les consommateurs. C’est peut-être ennuyeux pour nos élus, mais on appelle cela la liberté. Parade éventuelle: la liberté étant nocive pour le Français, puisqu’il est complètement incapable de choisir ce qui est bon pour lui surtout lorsqu’il consomme, il reste à l’Etat deux moyens. Le premier, une méga-loi anti-discrimination (il faut bien un prétexte) imposant à tous les restaurateurs de proposer des plats reflétant la diversité de notre population multiculturelle et multiconfessionnelle. Le second, la nationalisation de Quick. Dans les deux cas, on évitera le communautarisme.

samedi 3 juillet 2010

Officiel

  J’ai ma licence. Je me suis littéralement ch*é dessus en droit social et en droit de la consommation, j’ai sauvé les meubles en droit public de l’Union Européenne et en libertés fondamentales (t’avais qu’à aller en cours!), je suis apparemment un dieu en philosophie du droit (enfin, la notation a été très large…). Par contre, j’ai eu de bons résultats en procédure civile. =D

Copieurs!

Depuis 2002, la droite “républicaine” dispose en France des pouvoirs législatif et exécutif. Son bilan, à deux ans des élections, prouve au moins une chose : cette droite, qui nous gouverne depuis bientôt une décennie, n’est pas libérale. Elle est une force politique social-démocrate comme les autres, et sa différence avec la gauche socialiste est bien ténue : elle est jacobine, interventionniste, et a bien du mal à concevoir la simple possibilité que les individus puissent agir librement. Certes, les choses ne sont pas toujours faciles : il y a toujours, comme il y a toujours eu et comme il y aura sans doute toujours, une frange de la population prompte à descendre grossir les cortèges de manifestants pour maintenir le système de l’assistanat généralisé – par intérêt pur ou manque de raison. Mais cela ne retire pas à la droite sa responsabilité : parfois, elle a capitulé sans la moindre bataille, et le plus souvent, elle n’a même pas pensé à réformer, parce qu’elle a intégré dans son « logiciel » la défense de l’Etat-providence.

Alors qu’elle a l’opportunité et le devoir de réformer en profondeur notre injuste et inefficace système de retraite par répartition, en le faisant évoluer dans un premier temps vers un système solvable et dans un second temps vers un système de retraite par capitalisation, elle procède à quelques ajustements paramétriques, prolongeant l’agonie du quasi-cadavre. Alors qu’elle devait faire face à une crise économique de grande ampleur, elle a fait le choix des coûteux plans de relance, qui ne brillent pourtant pas pour leur grande utilité. Elle n’a pas assaini nos finances, loin de là, la dette étant passée de moins de 60% du PIB en 2002 (ce qui est déjà trop) à plus de 80% en 2010. Elle n’a toujours pas réformé notre système fiscal absurde, se contentant de quelques baisses d’impôts et de quelques niches fiscales supplémentaires. Même lorsqu’elle se décide enfin à agir, elle rabote quelques programmes, sans jamais remettre en question le rôle actuellement tenu par la puissance publique (est-ce vraiment à l’Etat de financer la culture ? Est-ce vraiment à lui d’investir ?). Pire : ne daignant pas regarder de près ce qui fait de notre pays un enfer fiscal, elle s’est caractérisée par une lutte acharnée contre les « paradis fiscaux », avant de se décider à mener une croisade dangereuse parce qu’antiéconomique pour une « moralisation » du capitalisme mondial et contre la folie des spéculateurs, à grands coups de taxes, de réglementations et de déclarations menaçantes (avec l’appui d’alliés étrangers), sans se rendre compte que c’est ce même excès de réglementation qui a mené à la situation actuelle. Elle a revigoré le planisme à la française, via son fonds stratégique d’investissement, jugeant sans doute que les « pôles de compétitivités » qu’elle avait mis en place étaient insuffisants. Elle a traité avec le même infantilisme que la gauche les citoyens français, par l’augmentation des prix du tabac, par la doctrine du « pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », ou encore par l’apposition de nouveaux logos sur les bouteilles de vin. Elle a permis l’institution de la HALDE. Consciente de ses responsabilités, elle a commencé par constitutionnaliser une Charte de l’Environnement, ineptie juridique et morale, avant d’organiser les consultations du Grenelle Environnement, et entend appliquer les décisions qui y ont été prises, amorçant un retrait de nos libertés, que complètera une Berezina économique. Si la droite paraît plus intéressée que la gauche aux sujets ayant trait à la sécurité, cela n’a pas empêché les émeutes de novembre 2005, et cela n’empêche pas l’apparition d’un sentiment d’insécurité (comment peut-on réagir différemment face à certaines formes extrêmes de violence scolaire, face à la vision de voitures retournées des soirs de défaites sportives, face à celle de manifestations dont le seul but est de réclamer plus de sécurité dans le quartier de Belleville, face enfin à certaines agressions pour un simple constat ?).

Après huit années de gouvernement de droite, la Sécurité sociale et son monopole hideux sont toujours en place ; les organismes agricoles para-administratifs et liberticides que sont les SAFER ont été renforcés ; les universités, si elles sont devenues plus autonomes qu’avant, sont toujours publiques et monopolistiques ; la SNCF est toujours la seule entreprise à pouvoir vous emmener par le train de Paris à Quimper ; l’agriculture française bénéficie toujours des largesses européennes, la droite y veille. Les privilèges qui ont cours en France ne sont que très partiellement remis en cause, les fonctionnaires n’ont à souffrir que de quelques baisses d’effectifs largement compensées par les recrutements en provenance des collectivités territoriales. En ce qui concerne ces dernières, les réformes décentralisatrices menées par la droite sont le pendant de celles menées par la gauche : chères et ridicules.

J’oublie beaucoup de choses dans ce bilan, comme la persistance de ce qui s’apparente à de la propagande au sein des manuels scolaires (la solidarité forcée y est présentée comme dénuée d’inconvénients, la progressivité de l’impôt justifiée…) ou la politique étrangère qui ne change pas vraiment. La droite républicaine, qui va solliciter nos suffrages en 2012, n’est qu’une imitation de la gauche version PS. Quitte à avoir un pouvoir socialiste, autant voter pour le « canal historique ». Et comme je n’ai pas la moindre intention de le faire, il est très improbable que je puisse choisir la copie.

mardi 29 juin 2010

Maman les petits avions…

  Certains rêvent de loger le président de la République dans une barre HLM, le contraindre à utiliser les transports en commun, l’abonner à la soupe populaire, le priver de téléphone portable et lui faire toucher le SMIC. L’actuel hôte de l’Elysée serait sans doute un peu plus humble, j’en conviens. Mais je ne suis pas certain que nous résoudrions ainsi tous nos problèmes financiers.

  Je ne suis pas contre une réduction de la rémunération du chef de l’Etat, ni contre une plus grande sobriété dans l’utilisation qui est faite par l’Elysée de l’argent volé aux contribuables public. Mais je trouve la polémique sur le prix du nouvel avion présidentiel stérile (c’est pourquoi j’en parle, me direz-vous. Mea Culpa…). Il est chiffré à 176 millions d’euros, il porte le coût de l’heure de vol à à 20 000 euros. Soit. Mais il permet au président de la République française de voyager à Mayotte ou à la Réunion sans escale, ou dans toute autre contrée comprise dans un rayon de 11 000km en partant de Paris. C’est assez pratique, en matière de politique internationale. L’avion, en tant qu’objet, ne me pose pas de problème.

  Je conçois que certains puissent être écœurés, en ces temps de crise: ils n’apprécient pas de se serrer la ceinture alors que le président de la République s’offre un avion “bling-bling” (c’est du moins ce qu’on leur dit). Mais critiquer ce qui peut s’apparenter à un moyen d’accomplir son travail ne me paraît pas approprié… S’ils veulent réellement des changements, qu’ils s’intéressent à la rémunération des hauts fonctionnaires, aux divers avantages injustifiés dont peuvent jouir les parlementaires, au système de protection social fossilisé et coûteux qu’ils défendent, à la corruption, bref, à tout ce qui constitue une dépense publique injustifiable. Ce sera plus efficace que de crier contre un avion présidentiel ou contre l’attitude “bling-bling” de certains (afficher sa richesse, ou du moins avoir un rapport décomplexé par rapport à l’argent n’est peu être pas classieux, mais ça n’est pas non plus un péché).

  Pour finir, même si c’est très insuffisant pour résoudre notre problème d’endettement, j’apprécie la suppression de la garden-party du 14 juillet. Je ne me suis pas renseigné, mais si c’est vrai, j’approuve. C’est déjà ça…

mercredi 23 juin 2010

République bananière

  Un nouveau dossier sur le bureau présidentiel: le dossier ultra-sensible “Bleus & reconstruction du football français”. La République française ne peut pas tolérer un tel échec, alors qu’elle va accueillir dans six ans le championnat d’Europe de football. C’est inadmissible, un scandale, pire, une honte pour notre GRANDE nation footballistique. Il FAUT prendre des mesures.

  La très utile ministre de la Jeunesse et des Sports l’a déclaré devant l'Assemblée nationale:

Je ne peux que constater, comme vous , le désastre avec une équipe de France où des caïds immatures commandent à des gamins apeurés, un coach désemparé et sans autorité, une Fédération française de football aux abois.
C'est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de prendre toutes ses responsabilités, d'abord en faisant faire une analyse approfondie, un audit externe, car ceux qui ont failli ne peuvent pas piloter cette analyse, il ne peuvent pas faire leur cuisine sur leur petit feu.

  Question: En quoi les résultats d’une équipe au sein d’une compétition organisée par une fédération en théorie privée et indépendante peuvent-ils intéresser l’Etat?  J’ai beau essayer de comprendre, je n’arrive pas à faire le lien entre pratique sportive et rôle de l’Etat. Pour tout dire, je rie jaune. Pour gérer l’insécurité à Belleville, on créé un Comité de pilotage et on passe sous silence la carence de la puissance publique dans l’exercice de sa mission la plus basique (assurer la sécurité des individus). Mais pour répondre aux gamineries d’une équipe de France qui ne représente qu’elle même (elle n’est pas un corps constitué, elle n’est pas non plus une émanation de l’administration, et je ne suis pas convoqué à des élections), on tient une réunion de crise, après avoir tout tenté en envoyant le ministre de tutelle sur le front.

  Nouvelle question: comment appelle-t-on un pays dont le chef de l’Etat ferait des résultats d’une équipe sportive un dossier à traiter dans l’urgence impliquant son gouvernement et justifiant de nouvelles dépenses publiques? Réponse: une république bananière.

jeudi 10 juin 2010

La confusion des idées

  Il est aujourd’hui impossible d’y échapper : la confusion des idées – je choisis ces termes faute d’imagination suffisante pour en trouver d’autres – règne dans de nombreux esprits, même le miens. Elle conditionne notre façon de penser, d’aborder les problèmes, et partant de là peut aboutir de façon stupéfiante à limiter l’expansion de la liberté et de la responsabilité individuelles. Elle devient insupportable lorsqu’à l’occasion d’un débat, ou, de façon plus modeste, d’un simple échange sur un sujet donné, elle vous interdit d’exposer clairement vos idées ou opinions sans au préalable effectuer un travail de décloisonnement des problématiques. Lorsque le travail à effectuer est trop important, las, vous vous dites que l’enjeu n’est pas d’une importance telle qu’il vous faille rester deux heures à expliquer à un interlocuteur abusant des coupures de paroles intempestives que sa manière de penser sur le sujet donné le fait s’égarer. Car c’est là l’enjeu, volontaire ou non, de la confusion des idées : vous ne pouvez traiter d’un sujet sans adhérer à un ensemble de points de vue, de notions, à une sorte de « pré-requis » souvent plus intuitif et idéologique qu’autre chose. Vous en arrivez à amalgamer le tout, vous manipulez un groupe d’idées et de problèmes sans pour autant que cet amas réponde à une logique d’ensemble. Vos propos perdent de la cohérence (ça m’arrive très souvent, au passage), ceux de votre interlocuteur également, et finalement le consensus fondé sur le manque de séparation des problèmes domine.
Prenons des exemples :
1/le « service public ». Quoi que vous puissiez faire, ce sera quasiment toujours, pour votre éminent interlocuteur, un « monopole public bénéficiant à tous ». Il ne peut imaginer que des organismes privés, à but lucratif ou non d’ailleurs, soient capables d’offrir un service public ; il ne peut distinguer les notions de monopole public et de service public (c’est pour ça que, malgré les énormes imperfections du « système » RFF-SNCF, le fait que l’on parvenu à une situation ou l’opérateur de transport ferroviaire soit différent sur le papier du propriétaire des rails me contente déjà partiellement : cette séparation est un pas vers la séparation des problématiques, la propriété des rails par l’Etat n’impliquant pas forcément l’organisation par lui des services de transport sur ces rails).
2/ « l’écologie » : vous n’arriverez pas à séparer les problèmes, elle est un titanesque amalgame idéologique. Elle recouvrira des doctrines, concepts, idées tels que l’étatisme, le protectionnisme, le commerce équitable, la préservation de « la planète », le tiers-mondisme, le réchauffement climatique, la taxe Tobin, la prétendue justice sociale, les droits des Indiens du Chiapas, l’immoralité de la société de consommation, le besoin de règlementer tout et tout le temps…
3/la « laïcité ». Impossible désormais de parler de la simple neutralité confessionnelle de la puissance publique : cette notion doit désormais s’accompagner de la lutte contre les religions au nom du progrès et de l’athéisme. On peut pourtant défendre ardemment la laïcité de l’Etat et de la puissance publique sans être athée ou sans s’en prendre aux religions.
4/ le vice et le crime. Pour de nombreuses personnes, le vice et le crime ne sont plus séparables. Le fait d’être raciste et de l’exprimer n’est pas seulement le signe d’une bêtise incroyable, c’est aussi un crime à réprimer. Le fait d’être homophobe également. Le négationnisme n’est pas une simple négation de l’histoire, c’est une offense grave justifiant une punition par les autorités de l’Etat. Pour certaines personnes, le doute sur la qualité et la véracité des allégations du GIEC s’apparente à de la négation de la science (ils peuvent le penser, cela dit), et devrait être sanctionnée…
  Tout ceci est horrible. Cette confusion est étouffante, et j’en ai plus qu’assez de devoir prendre 10 minutes pour qu’un interlocuteur puisse accepter l’idée qu’il existe une différence entre le système de la Sécurité sociale et le système de la CMU, avant même d’exposer mon point de vue. Ou de devoir déconnecter “réforme actuelle des retraites” et “libéralisme”, “liberté” et “démocratie” (généralement, on va défendre la deuxième et amalgamer les deux… C’est le cas, par exemple, lorsqu’on parle de “démocraties occidentales” lors d’une discussion sur les peines plancher ou sur la garde à vue)….

samedi 5 juin 2010

Sur Gaza

C’est LE sujet du moment: la flottille humanitaire à destination de Gaza violemment interceptée par la marine israélienne. Condamnations internationales, manifestations un peu partout, dénonciations, incendie de drapeaux israéliens et américains,… Bref, rien n’a vraiment changé.

  Clairement, je suis contre l’embargo imposé à la bande de Gaza  par Israël (ça, tout le monde le sait) et par l’Egypte (ça, personne ne le mentionne, ou presque). Si j’ai soutenu (et si je soutiens toujours) le droit d’Israël à défendre sa population contre les roquettes envoyées par la bande de terroristes au pouvoir dans le territoire, je suis très sceptique quant aux résultats espérés de ce blocus, sans parler de sa légitimité. Si les Palestiniens veulent exporter des fleurs ou d’autres produits agricoles, ils devraient être libres de le faire (idem s’ils souhaitent importer); toute entrave étrangère, ainsi d’ailleurs que toute taxation au profit de la “résistance”, n’est pas légitime. Cela va paraître cruel, mais je préfère des assassinats ciblés de cadres du Hamas à l’embargo: il n’y a aucune raison pour que tous les habitants de la bande de Gaza paient pour les actes et les paroles de tarés en keffieh. D’ailleurs, Israël pourrait gagner quelque chose à cette ouverture: sous réserve de ne pas approvisionner en armes le Hamas, les Israéliens pourraient avoir accès aux marchandises en provenance de la bande de Gaza, probablement moins chères. L’Egypte, elle, peut écouler des marchandises via les tunnels. BREF: ce qu’il faut éliminer, c’est le Hamas, pas l’économie de la bande de Gaza.

  Bon. Ma position sur l’embargo dévoilée, je vais traiter de la flottille humanitaire. D’une part, je ne pense pas vraiment que les habitants de la bande de Gaza aient tant besoin que ça de vivres données par des militants. Ce dont ils ont besoin, c’est à mon sens d’ouverture, d’argent honnêtement gagné (comprendre “non versé par le Hamas parce que vous êtes fonctionnaire dans un secteur ne relevant pas de la puissance publique”, c’est à dire “non versé par le contribuable étranger”). D’autre part, je trouve que l’opération a un caractère plus médiatique qu’humanitaire: avec ou sans intervention israélienne, le Hamas s’en serait bien sorti. Là, c’est miraculeux: une intervention, de la violence et des morts, suivis d’un flot de critiques. Mechaal doit exulter! C’est pourquoi, si je trouve l’action d’Israël idiote, je ne me mêlerai pas plus que ça aux légions de dénonciateurs.

mardi 11 mai 2010

Curiosité

  Ce jour, il paraît que l'Assemblée nationale a adopté par 314 voix contre 213 le projet de loi portant engagement national pour l'environnement. Et la polémique s'invite: le ministre de l'Environnement s'en réjouit, tandis que l'opposition dénonce un renoncement. En particulier, Mme Duflot, qui accuse le gouvernement d'avoir lâché le Grenelle dans les mains des lobbies... Retour d'un thème phare chez les écologistes: les vilains lobbies s'en sont pris à notre beau texte, ces ordures de capitalistes ont une fois de plus ruiné nos espérances. Pratique: ils peuvent paraître aussi purs que la banquise qu'ils tentent de sauver, ils sont parfaitement désintéressés.
  Ce qui est curieux, c'est que nos enverdeurs médiatisés oublient qu'il existe aussi de puissants lobbies verts. Pour ne citer que lui, le Syndicat des énergies renouvelables (Total, E.ON, EDF, AREVA,...) se propose de défendre les intérêts des professionnels des énergies renouvelables auprès des responsables politiques, des cabinets ministériels et de l'administration. A l'heure où l'on se pose des questions sur l'utilité de l'énergie éolienne et sur les modalités de son implantation, cela donne ça: annonce presse dans le Figaro et le Monde début mai. Mais on ne parle PAS du SER, parce que ce serait admettre que certaines décisions politiques en faveur de l'environnement font les affaires de... lobbies.

dimanche 25 avril 2010

Père, mère, frappez moi!

  Une fessée, une claque ou une tape sur la main, c'est "out". Cela ne fait que soulager les parents et c'est, en plus, attentatoire à la dignité de l'enfant... Du coup, pour lutter contre les violences corporelles faites aux enfants, une poignée de gens célèbres et adeptes de la réponse éducative (ce sont des élus: ils savent) ont signé une pétition initiée par le Conseil de l'Europe sur le sujet.
  J'admire ces gens qui se posent de telles questions. Et j'admire leurs arguments, surtout: la fessée, c'est la signature de la faillite éducative des parents... Au risque de passer pour un type orgueilleux, je n'ai jusqu'à aujourd'hui pas eu la présence d'esprit de considérer mes parents comme des nullités éducatives, bien au contraire: je trouve mon éducation mieux soignée que beaucoup de mes pairs; en d'autres termes, je n'estime pas être le produit d'une série de faillites éducatives. L'amour que je porte à mes parents n'a rien à voir là dedans: me connaissant, des réponses plus "positives" que des fessées n'auraient rien donné. Ces horribles châtiments corporels étaient mérités. Exemple parmi d'autres: j'ai court-circuité mon salon à 8 ans en tentant une expérience scientifique que je pensais contrôlée (j'ai été TRES surpris du résultat, les gerbes bleues s'échappant de la prise n'étaient pas au programme). La fessée a fait son effet: je n'y ai plus retouché. Ils auraient pu m'expliquer, me priver de télé (OK, elle ne marchait plus) me mettre au coin... et je les auraient somptueusement snobé. Autre exemple: apporter le chat familial quand la chienne de votre oncle est dans le jardin. Fessée. M'expliquer? Inutile, je savais ce qui allait ce produire, et c'était un des buts. BREF: la fessée, c'est pas la meilleure solution, mais ça reste parfois une solution. Et puis je m'en suis remis (comment ça, je suis resté marqué à vie et depuis je suis un  névrosé antisocial qui finira ermite?).
  Je connais une mère qui, refusant toute claque ou fessée, se contente de "pichenettes"... 4 ans plus tard, en voyant quels petits monstres sont devenus ses enfants, je remercie très sincèrement mes fessées (malgré certaines qui furent pour le moins arbitraires). Bon, d'un autre côté, la Suède prohibe les châtiments corporels et tous les suédois de moins de 30 ans ne sont pas comme les enfants évoqués (je me demande si tous les parents suédois s'abstiennent). Mais tout de même, ça fait réfléchir...
  Elda Moreno, au cabinet du secrétariat général du Conseil de l'Europe, qui n'a vraiment pas d'autre chose à faire, cite l'exemple de l'enfant de 1 an qui prend un bonbon dans un magazin alors qu'il ne connaît pas le concept de vol. Solution? les parents peuvent envoyer les enfants au coin (et priver ainsi son enfant de sa liberté d'aller et venir? le faire regarder deux murs sombres en entendant ce qui se passe au-dehors sans y participer? Ce n'est pas attentatoire à sa dignité, peut-être?). Génial. Pour moi, cela reste de la répression, que dis-je de la coercition parentale contre un enfant sans défense: c'est mal... Mme Moreno répond aux "politiques" qui refuseraient d'inscrire dans le Code civil (le pauvre, on va le tuer à inscrire de telles âneries dedans) des mesures impopulaires: ils l'ont déjà fait avec la cigarette, alors que tout le monde était contre, et maintenant tout le monde est pour. Cool: dans le même registre, ont peut supprimer la liberté d'expression (motif: des Moreno peuvent s'exprimer). Au début on sera tous contre, puis avec le temps et les exemples de prodigieuses avancées (plus de Dieudonné! Plus de rouges, ni de verts, ni de rien! Plus de sceptiques! PLUS DE LIBERAUX), on sera tous pour...
  Ce genre de problème ne relève pas de la loi: nous ne sommes à mon sens pas dans le tabassage de mineur désarmé, ni dans l'éducation au martinet. Cela relève plus de la politique familiale: si vous jugez bon pour vos enfant de ne pas leur mettre, de leur vie, une claque, une fessée, ou une tape sur la main, libre à vous (le môme en question sera tout étonné si son concubin ou sa concubine vient à lui mettre la première claque de sa vie en cas de désaccord...), mais n'imposez pas votre vision à la mère qui claque un enfant de 8 ans qui vole dans un magazin... Tout est affaire de mesure.

dimanche 11 avril 2010

Aux amoureux du principe de précaution

Un rappel historique.
  Nous sommes dans la première moitié du XIXe siècle, une technologie nouvelle fait son apparition, et semble en progression constante: le rail. Cette merveille, qui permet de rapprocher les hommes et les marchandises, est promise à un avenir radieux. Avenir radieux, au point ce siècle sera le sien... Des années plus tard, au début du XIXe siècle, et malgré la domination de l'automobile sur les trajets terrestres, des groupes de gens étranges, les ci-devants Verts et Ecolos, entreprennent de remettre à la mode, sur le dos des con-tribuables, ce moyen de transport. Il est d'ailleurs plus qu'un moyen comme un autre d'aller d'un point A vers un point B, il est avec le vélo et la marche à pied ZE fer de lance de leur révolution. Voilà une technologie éprouvée, qui rejette (pense-t-on) peu de CO2, qui est contrôlable à souhait: bref, conforme à un point du dogme écolo-fasciste, le principe de précaution, qui permet de sauver l'être humain des actions et entreprises hasardeuses génératrices de risques.
  Pourtant, voici ce qu'en disaient en 1835 des membres de l'Académie de médecine de Lyon, écrivant au roi à l'annonce de l'ouverture des premières voies de chemin de fer en France:

N'avons-nous pas des moyens bien plus sûrs et naturels de nous déplacer ? [...] La translation trop rapide d'un climat à un autre produira sur les voies respiratoires un effet mortel. Le mouvement de trépidation suscitera des maladies nerveuses, tandis que la rapide succession des images entraînera des inflammations de la rétine. La poussière et la fumée occasionneront des bronchites. Enfin, l'anxiété des périls, constamment courus, tiendra les voyageurs dans une perpétuelle alerte et sera le prodrome d'affections cérébrales. Pour une femme enceinte, tout voyage en chemin de fer entraînera une fausse couche.
  Si l'on avait appliqué à l'époque le principe de précaution, en ce basant sur un tel rapport, l'Etat aurait purement et simplement interdit le train. Ou il aurait imposé un moratoire sur la construction de voies ferrées, en attendant de plus amples connaissances sur le sujet. Et la France aurait été sérieusement handicapée dans la Révolution industrielle. Brillant principe!

mercredi 7 avril 2010

Maitresse, Vincent et Claude ils m’embêtent!

  Des scientifiques membres d’une “communauté” autoproclamée en appellent au ministre de la Recherche et à plusieurs autres personnalités pour obtenir une réaction (laquelle?) et l’expression publique de leur confiance vis à vis de leur intégrité et du sérieux de leurs travaux. Qu’est-ce qui a bien pu les énerver à ce point? Les attaques mettant en cause la qualité et la solidité de leurs travaux de recherche, observations, études de processus, outils de modélisation,… Ah, et des erreurs de forme et de fond dans les écrits des deux auteurs nommément visés (MM. Vincent Courtillot et Claude Allègre).

  Qu’ils soient en colère, c’est bien naturel. Qu’ils aient envie de répondre aux critiques (même si celles-ci visent en général plus le GIEC, son fonctionnement et ses interprétations plus que LA communauté autoproclamée des chercheurs en climatologie), parfait. Mais qu’ils en appellent aux structures référentes de la recherche scientifique française, et notamment au ministre en exercice (qui n’est finalement que la personne chargée de gérer un département ministériel, qui peut ne pas être de formation scientifique), c’est choquant. Comme si, en plus, un témoignage de confiance de la ministre – Valérie Pécresse – pouvait faire taire les critiques! (elle l’a apparemment fait, et ça ne change rien).

  Les pétitionnaires insistent sur le fait que les “affirmations péremptoires” de MM. Courtillot et Allègre ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Encore faut-il que les affirmations en question aient une visée scientifique! Critiquer le lobbying vert ou stigmatiser le fonctionnement d’une organisation intergouvernementale (politique?) n’a pas de but scientifique. Dire que le consensus sur une question donnée lorsque l’on parle d’une science jeune est voué à l’échec et contre-productif, voire dangereux, ce n’est pas à visée scientifique. C’est dire ce qui est. Nos pétitionnaires, qui en outre admettent que “reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique” – comment sont-elles reconnues si personne ne pointe les erreurs du “consensus”? – jouent un jeu dangereux: ils prennent le risque d’établir (conforter? non, je ne suis pas un adepte des conspirations, sauf concernant l’administration de ma fac) une science officielle pouvant être en désaccord avec la science. Leur initiative est une faute, une faute grave.

  Quant à Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche du Commissariat à l’Energie Atomique, et pétitionnaire, elle a beau demander que l’on respecte son intégrité: elle en est selon moi dépourvue. Elle peut bien entendu produire des travaux de recherches brillants et sérieux, elle n’est pas directrice de  recherche du CEA pour rien. Mais en s’en remettant à un ministre, elle prouve son manque d’indépendance – précisément ce que l’on reproche par ailleurs à la “communauté” autoproclamée auquel elle appartient. D’ailleurs, lors d’une interview accordée au Point, elle demandait la création d’une société française des sciences du climat, “pour pouvoir par exemple réagir officiellement quand nous sommes attaqués”…

“ce pour quoi j'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut”

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lundi 29 mars 2010

Régionales

  J’avais oublié d’en parler. C’était de toute façon très peu intéressant: au premier tour, une multiplicité de listes se ressemblant quasiment toutes (“face au désengagement de l’Etat…”, “… un programme impliqué dans la lutte contre le réchauffement climatique…”, “… faire de la Région Haute-Normandie un pôle de résistance à la politique de Sarkozy” et autres “face au bilan catastrophique de la gestion socialiste”). J’ai réussi à mettre 4 listes dans l’enveloppe minuscule: saluez tout de même l’exploit, je suis bien resté une dizaine de minutes dans l’isoloir. Au second tour, du choix à l’état le plus pur: le PS de l’inutile M. le Vern allié pour la circonstance aux alter, marxistes et écolos (déversons, déversons les jolis millions), l’UMP personnalisé par MM. Le Maire et Morin (tous ensemble pour lancer un chèque “fruits et légumes” pour les djeunes! Faisons de la Normandie une région qui compte!), le FN de M. Bay (éteignons, éteignons donc les Lumières!). J’ai donc mis les trois. Et au final, une assemblée régionale peu changée: la droite perd un siège, le Ps en gagne un, le FN conserve les siens. Wow.

  Peu de temps après, on a pu voir le président de la République procéder à une tentative de remaniement (sûr, ça va changer la donne!), un ex-premier ministre se sentir pousser des ailes, une ambiance de fête rue de Solferino (prélude à la lutte fratricide, as usual)… Bref, rien de changé en France.

dimanche 28 mars 2010

Génial, Villepin revient!!

  Dominique de Villepin nous revient, avec l’annonce de la constitution d’un mouvement politique “libre et indépendant” censé fournir une sorte d’alternative à la politique du pouvoir en place, au-dessus des clivages partisans. Dans un discours au PressClub jeudi dernier, il a esquissé des pistes que d’aucun prennent pour les futurs points d’un “programme” politique en vue des présidentielles de 2012. Au sein dudit discours, il a mentionné avec vigueur un retour aux fondements, c’est à dire selon lui un retour au “pacte social et républicain qui a été solennellement signé au lendemain de la guerre, inscrit dans le préambule de la Constitution d’une république démocratique et sociale”. Apparemment, l’alternative “à droite” de la Sarkozie, c’est le maintient d’un pseudo pacte tendant au socialisme imposé aux Français, le même que celui que le président de la République encensait il y a peu (voir cette note). Faisant preuve d’une créativité inouïe, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac a décidé, pour concrétiser un retour à des fondements qui n’ont pour notre plus grand malheur jamais disparus, de faire de la “République solidaire” le mot d’ordre de son combat. Si ce personnage accède à la présidence, on n’est pas sorti de l’auberge!

  M. de Villepin, en homme d’Etat français qui se respecte, a appelé à ne pas ignorer la question sociale, à se préoccuper des vrais sujets, plutôt que de se préoccuper de pointer du doigt les serviteurs de l’Etat: ”Les Français veulent-ils moins d’infirmières, d’enseignants, de policiers?” (peut-être pas, mais ils préfèreraient sûrement être mieux soignés, disposer pour leurs enfants d’un meilleur enseignement et être en meilleure sécurité, ce qui ne passe pas nécessairement par la formule  “plus de moyens et plus de public”…).

  Dans ses propositions concrètes pour une France démocratique et républicaine (il a beaucoup insisté sur ces termes. Ne manque que le terme le plus important: liberté. A ce sujet, on a eu droit à ceci: “La République, c’est aussi la liberté. Inscrivons cette liberté dans notre vie quotidienne! 800 000 gardes à vues, est ce que c’est digne d’un pays démocratique?”), on peut trouver:

- la suspension du bouclier fiscal, l’augmentation de la plus haute tranche de l’impôt sur le revenu à 45%, ainsi que la création d’une surcote pour l’impôt sur les sociétés de 10 à 15%, sous couvert de “justice fiscale”, le temps de permettre aux Français de traverser la crise. Comme si augmenter les impôts sur les plus riches et les sociétés pouvait permettre aux Français de traverser sainement la crise…

- la création d’une charte des salaires pour réduire l’écart entre les revenus (“est-ce qu’on est une démocratie, est-ce qu’on est une République, quand l’écart est si violent?” Parce que la démocratie et la République supposent nécessairement l’égalitarisme et le partage de la pauvreté commune, maintenant?). Ah le beau principe de la justice salariale!

- la réduction des déficits (vu son attachement au “pacte social et républicain”, c’est fortement compromis).

- une politique de l’emploi qui supposerait d’apporter des garanties aux Français. Je vois mal comment on peut atteindre le plein emploi en garantissant la sécurité professionnelle, mais bon.

  Le mouvement de M. de Villepin risque de n’être que très peu utile, si son principal combat c’est de nous faire rester le plus longtemps possible dans le cadre d’une pacte social et républicain de la Libération: l’UMPS obtient déjà de bons résultats sans lui!

lundi 15 février 2010

"Votation citoyenne"

 La mode est lancée: pour s'opposer, il faut faire voter! Certaines organisations lycéennes ont appelé les lycéens à participer à une consultation citoyenne. Pour se prononcer sur quoi? Sur les réformes réelles ou fantasmées du ministre de l'éducation nationale. Je ne vais pas ici me prononcer sur les réformes en question, mais bien sur le vote: ce n'en est justement pas un. C'est un semblant de vote, institué par des organisations politiques, constitué de questions biaisées et elles-mêmes politisées. Exemple de choix proposés aux lycéens:
"des profs à la sauce Sarko, moins nombreux, moins formés" et "les moyens d'obtenir un diplôme qui permet de s'en sortir"; "un lycée qui s'adapte uniquement aux besoins du marché" ou "un lycée ou c'est toi qui choisi ta filière"; "la concurrence entre lycées d'élites et lycée ghettos" et "une carte scolaire qui garantit l'égalité".
  Tout y est: tutoiement, phrases simplistes, choix biaisé. Quant à la justification:

Le Gouvernement prétend réformer. Mais il mène des politiques qui suivent des logiques de rentabilité, de concurrence et de méritocratie élitiste que nous refusons.
Les 3 millions de lycéens sont appelés à voter et porter leur voix dans les débats. Ils sont appeler à choisir entre deux visions de l’éducation. D’un côté celle du gouvernement qui s’enfonce jour après jour dans sa logique comptable, et de l’autre côté celle d’une École de la République gratuite, démocratique, garantissant un véritable droit à la réussite pour tous.
  Comme s'il existait un "droit" à la réussite pour tous (il n'existe selon moi que le "droit", et encore, de ne pas être entravé dans sa réussite éventuelle), et comme si la démocratie, mode d'organisation politique, avait sa place dans l'enseignement...
  Ce faux scrutin, tout comme son ancêtre relatif à la Poste, me rappelle ceci:

dimanche 14 février 2010

Scepticisme

On dit des sceptiques qu’ils nient le changement climatique, et qu’ils sont au rebours des résultats scientifiques et qu’ils vont laisser, si on les laisse faire, un monde peu enviable à nos enfants. Parce que je ne supporte plus cette hystérie environnementale (je dois avouer pourtant que j’ai participé à son établissement), et parce que je pense avoir affiné ma vue des choses depuis ce post du 13 septembre 2008, je vais ici tenter de vous faire part de mon sentiment.

Tout d’abord, je pense que les résultats d’études scientifiques ne sont pas par eux même faux. Ils sont et restent valides jusqu’à ce qu’on les affine ou qu’on les infirme. Ce n’est pas cela que je critique (du moins, pas le fait que des résultats scientifiques peuvent exister). Ce que je reproche en premier aux écolos, c’est d’interpréter le résultat d’études scientifiques de façon à en tirer un schéma complet d’organisation de la société (type « décroissance », « éco-villes »,…). Dans le même temps, ils réfutent ou plutôt minimisent la portée de résultats de toute nouvelle étude qui pourrait ne serait-ce que paraître infirmer ceux sur lesquels ils sont fondés (cela mettrait à mal tout le schéma conçu) ; ils dénigrent – parfois violemment – tout sceptique osant émettre une esquisse de critique ; enfin, ils étouffent simplement d’éventuels scandales touchant la méthode des études scientifiques qui leurs servent de base (je devrais dire ici « justification », parce qu’il me semble que ces écolos ne sont pas toujours à la traîne des « avertissements » de la « science »).

J’ai parlé de résultats d’études scientifiques. Ce n’est qu’en partie vrai ; en effet, les écolos type « vindicatifs » ne se basent pas uniquement sur ce qui est, mais aussi sur des projections à long ou moyen terme elles-mêmes fondées sur ce qui est actuellement observé et ce qui a été observé, autrement dit sur ce qui peut être. Il n’y aurait aucun problème si nous prenions de telles projections pour elles-mêmes, à savoir des possibilités, si les faits qui leurs servent de base étaient suffisamment significatifs, si la méthode utilisée pour les établir étaient exempte de vices, et si elles pouvaient être librement critiquées et révisées. Mais ça n’est pas le cas. De possibles, elles sont devenues probables, et de probables, certaines. Alors même qu’il y a conflit sur les faits pris en compte, sur l’interprétation (uniquement dans un sens apparemment) des phénomènes passés, qu’il y a des critiques virulentes sur la méthode utilisée, les projections sont largement diffusées et prises pour un futur prévu. De telles projections, ainsi que les résultats scientifiques justifiant les appels au changement de l’organisation de la société, alimentent un deuxième problème, celui du traitement politique de la question environnementale.

C’est là mon deuxième reproche aux écolos : l’utilisation de la chose politique pour parvenir à leurs fins. Ils parlent aujourd’hui de « récupération politique » de l’écologie ; mais il ne fallait pas tendre la perche avec le concept de l’ « écologie politique » ! Ils sont devenus aujourd’hui meilleurs amis : le pouvoir agit dans une logique de « défense de l’environnement », l’opposition critique cette façon de faire et en propose une plus efficace, les écologistes les renvoient dos à dos en prêchant la bonne parole. Les répercussions politiques de l’hystérie écologistes se basent sur le même discours, sur les mêmes données partielles et projections, mais ajoute quelque chose de plus au tableau : des mesures ! Des mesures, des règlementations, des législations, des dispositifs, des « outils » juridiques ! C’est là une constante du politicien, du moins chez beaucoup d’entre eux : il a besoin de légiférer, pour exister. Le sujet de la règlementation est un prétexte ; il pourrait s’agir de la défense du pouvoir d’achat comme de la taille des graines de tournesol présentes sur le marché. Avec la question de l’environnement, le politicien a des avantages : il a devant lui un monde nouveau, il peut promettre un monde nouveau qui ne sera rendu possible que par son action bienveillante. Il se glorifie de s’en soucier (alors qu’hier encore il se riait du problème), en fait un combat politique, le combat de sa vie. Et il en vient à proposer des mesures, restreignant toujours plus la liberté, tout en demandant à ce qu’on le proclame sur tous les toits. Le principe de précaution ? Il présente un inconvénient majeur pour l’innovation et limite la liberté, mais « c’est bon pour la planète », donc il nous est possible de le faire savoir. On dédie à la cause verte un ministère, on attribue à ce dernier la charge de mettre en application la théorie du « développement durable »,… Cette capacité à restreindre petit à petit la liberté est inhérente à beaucoup de politiciens, et c’est justement ce qui fait que l’introduction de l’écologie en politique est dangereuse.

Il y a cependant quelque chose de plus dangereux que la « politisation » de l’écologie, à savoir le traitement médiatique de la défense de l’environnement. Et les répercussions de ce même traitement médiatique dans l’opinion publique. Un traitement qui sélectionne ce qu’il faut ou ne faut pas dire lorsque l’on parle d’écologie, qui nous livre du « prêt à penser » de manière uniforme quel que soit le média utilisé, et qui favorise l’ « écologisation » de chacun d’entre nous (j’utilise ce mot à défaut d’autres termes, que les personnes qui considèrent l’écologie comme une science plutôt que comme un mouvement politique n’en soient pas choquées, il n’est pas dans mon intention de confondre les deux, mais de distinguer une science du courant idéologique qui se fonde sur certains de ses éléments). Il faut sauver la planète, détester les patrons capitalistes pollueurs car capitalistes ; le réchauffement climatique ne peut qu’être causé par le mode de vie malsain de l’être humain,… La « vérité » officielle dont nous sommes abreuvés du soir au matin me donne maintenant la nausée, car on ne s’y prend pas moins bien pour lobotomiser une société entière. Par cet aspect, plus que les autres, l’écologie (il faudrait que je choisisse un terme plus adéquat ; mais je trouve qu’écologisme c’est laid) à un fascisme vert. Pour amener le fascisme brun, on insistait sur la haine de l’étranger, des éléments « impurs », sur la nécessité de l’ordre ; pour donner au fascisme rouge un côté sympathique, on pointait du doigt les inégalités sociales, on parlait d’un monde meilleur, on stigmatisait les patrons et tout ce que l’on prenait pour des accapareurs. Pour amener le fascisme vert, on a une sorte de stratégie inconsciente évitant soigneusement de présenter toute voix dissidente (enfin pas totalement, certains sceptiques connus sont visibles, audibles, mais c’est un mouvement récent…), pour servir les intérêts d’ anti-mondialistes, de socialistes dégoutés de l’échec de leur croyance qui ont trouvé un nouvel idéal à défendre, de rentiers fort peu désintéressés, de politiciens (la peur est un excellent moyen pour se faire élire ou conserver son poste). Voici ce que je peux noter de cette stratégie appliquée par différentes personnes avec des fins différentes pour vous convaincre :

1. la présentation de faits scientifiques « neutres » et sans appel sur l’état du monde.

2. l’utilisation du « consensus » de gens plus expérimentés sur une question comme moyen de faire taire la critique.

3. l’absence d’intérêt des personnages militant pour la cause verte.

4. la culpabilisation et la critique du modèle de la « société de consommation ».

5. la peur, au travers de la sauvegarde des générations futures.

6. l’utilisation de l’argument économique (le fameux rapport Stern).

7. l’occultation médiatique de tout sceptique et de toute controverse.

8. les attaques ad hominem de tout sceptique et de tout dissident.

9. la dénaturation des arguments des sceptiques et des dissidents.

10. l’instrumentalisation de la jeunesse. (bientôt des enfants dénonçant la présence d’une baignoire dans la maison? ça me rappelle le vol de nourriture au kolkhoze)

  Je suis aujourd’hui moins sensibles à cette stratégie inconsciente (je n’apprécie pas les théories du complot « tous contre moi » sauf concernant l’administration de ma fac), parce que j’ai assez tenté de rallier le plus grand nombre aux convictions écologiques fascisantes en utilisant ces mêmes arguments. J’ai moi aussi pesté contre ces insupportables « adultes » qui allaient me laisser, j’en étais convaincu, une planète en ruines. J’ai déjà acclamé, comme les écolos qu’aujourd’hui je ne supporte plus, la prise de mesures « environnementales » par le pouvoir. Mais que voulez-vous, l’adolescence a besoin de causes en lesquelles croire (le mot est bien choisi, car c’est désormais à cela que l’écologie ressemble le plus). Et plus c’est en opposition avec le monde des adultes, plus cela promet des lendemains qui chantent, mieux c’est. D’ailleurs, j’en ai conservé des traces : je n’aime pas l’énergie nucléaire, je ne considère pas que gaspiller parce que le réchauffement climatique d’origine anthropique n’existe pas est vertueux,… Mais, dès que j’ai soumis ces convictions à la critique, je me suis rendu compte de ce qu’elles étaient : un dogme infaillible et incritiquable, fort utile aux rentiers pour faire tourner le plus longtemps possible leurs éoliennes non-rentables autrement, aux déçus du marxisme pour faire triompher leur idéal de société organisée et planifiée, et aux conservateurs pour conserver le pouvoir. Et, comme j’ai abandonné le conservatisme pour lui préférer le « système des principes » et de la liberté, je suis lentement passé d’écologiste passionné à sceptique aimant la nature. Les deux sont différents : le second soumet ce qu’on lui dit à la critique lorsque le premier s’en passe aisément, en se contentant de la formule magique : consensus. Cela fait qu’aujourd’hui, je me sens comme un marxiste après l’insurrection de Budapest, partageant la responsabilité d’avoir rendu son courant appréciable et enviable, mais averti des méfaits que constitue une adoption telle quelle et dénuée de critique de celui-ci, et tentant de mettre en garde le reste d’une opinion en voie de lobotomisation.

jeudi 21 janvier 2010

Nouvelles du front!

* C'est la reprise!!!! (des cours... Ne nous affolons pas inutilement). Au menu, aujourd'hui: découverte du droit judiciaire privé et droit social (axé sur le contrat de travail). J'ai adoré le premier et detesté le second (je n'aime pas le droit social, ni la législation sociale, et encore moins les justifications des dispositions de cette dernière).

* Barack Obama a perdu sa majorité qualifiée au Sénat. Je n'apprécie pas particulièrement les Républicains, et cela peut paraître insignifiant. Mais ce n'est pas fait pour me déplaire.

* Je suis en train de modifier ma photo de profil sur facebook, et ça bugge. Ceci me plaît beaucoup moins. Et c'est VRAIMENT insignifiant =D

* Alain Juppé pense que la nation peut parfaitement supporter le poids du GRAAAND emprunt, et estime même que cela l'enrichira. C'est un point de vue.

* Haïti est en ruines. Le monde semble prendre conscience que ce pays existe. Comme quoi il faut vraiment un cataclysme pour que l'on daigne s'intéresser à un peuple qui souffre. Le pire (tout est bien entendu relatif) dans cette histoire, c'est que des gens vous recommandent de donner et vous en veulent lorsque vous répondez par la négative, alors que la plupart du temps ces mêmes donneurs de leçons ne savaient pas situer Haïti sur une carte il y a un mois. Tentez un "et vous faisiez quoi pour Haïti AVANT que le pays ne s'effondre?", et vous aurez un "hé bien... ... ... Ce n'est pas le propos". Couillons!!

* Je dois répondre à certains arguments lorsque je parle de fiscalité. Le contre-argument central de certains est le suivant: "Tu ne paies même pas d'impôts, alors pourquoi tu parles?" 1/ Irrecevable: le fait de ne pas payer d'impôts n'empêche pas d'avoir une idée sur la question, l'argument s'attache à la personnalité et non au discours lui même. 2/ Je VAIS sans doute payer des impôts, la dette d'aujourd'hui sont donc mes impôts de demain. 3/ Je paie des impôts indirects: TVA (son nom est trompeur, il s'agit bien d'un impôt) principalement, contribution à la TIPP pour un plein, et droits d'accise (plus de 675€ en 2009).

* Le GIEC s'excuse de nous avoir menti de n'avoir pas appliqué les normes de preuves exigées par ses procédures quant à la rapidité de la fonte des glaciers himalayens. A l'époque (2007), cela donnait ceci: "la probabilité de leur disparition en 2035 ou peut-être plus tôt est très élevée, si la Terre continue à se réchauffer au rythme actuel". Maintenant, on a plutôt ça: "des estimations peu corroborées de taux de recul et de date de disparition des glaciers himalayens". Une correction moins médiatisée que l'annonce initiale, c'est à noter.

* Les communistes pensent encore à "sauver" notre système de retraite par répartition. Comme si l'UMPS voulait le faire disparaître! Ils veulent l'adapter et le faire perdurer, malgré tout, au grand dam des futurs retraités. Machine vouée à l'échec, ce truc: on devra soit 1/ alonger la durée de cotisation (et donc repousser l'âge du départ à la retraite), mais il y a tout de même une certaine limite. 2/ abaisser l'âge de l'entrée dans la vie active (dans la secte des cotisants). Fort peu probable. 3/ augmenter les ponctions sur les salaires des actifs. Politiquement dur, puis au bout d'un moment, pratiquement dur. 4/ baisser les pensions. Impossible, parce que les retraités, qui vont être de plus en plus nombreux, votent. Et donc refuseront l'option (répartition rime curieusement avec clientèle électorale en constitution). Et nous ne sommes même pas sûr que cela fonctionnerait!

* Rien d'autre ne me traverse la tête... ET je n'ai pas soigné du tout à l'orthographe. Quelque chose me dit que je vais le constater concrètement en relisant demain.