vendredi 13 novembre 2009

La consécration des acquis...

  Notre président glorifiait il y a peu un pacte social bien de chez nous issu du programme du Conseil National de la Résistance du 15 mars 1944. D'ailleurs, la tendance est à la sacralisation de cet écrit: toute critique semble défendue, le fait qu'il ait été rédigé et signé par des résistants n'y étant pas étranger (il semblerait même que ce programme et les principes qui le sous-tendent soient inscrits dans notre identité nâtionââle). Et bien moi, je ne l'aime pas, ce programme! Parce qu'il se trouve qu'il est à la source de nombreux malheurs nationaux, et qu'il a confirmé une tendance nuisible, celle de la multiplication des acquis ("acquis" = comprendre privilège. Quoiqu'en disent des Ségolâtres que je connais, un privilégié n'est PAS un type très riche au nom aristocratique. Il faut pour s'en convaincre se concentrer sur ce qu'est un privilège: une "privata lex", une loi privée, une loi particulière qui par définition ne s'applique pas à tout le monde...).

  Il suffit de le lire, ce programme! Passons les dispositions du "plan d'action immédiate", et regardons avec intérêt les "mesures à appliquer dès la libération du territoire". Les résistants et autres participants entendent rester unis après la libération (non pas pour donner une Constitution au Royaume, on se tromperait de motivations) pour notamment rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle, pour châtier les traîtres (admirez le vocabulaire) et pour opérer quelques confiscations avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable. Donc: on fait du nationalisme, on assigne une mission à une nation entière (je sais, c'est étrange de fixer un but à des gens dont on sait qu'ils sont uniques et qu'ils pensent et agissent de façon autonome) et on fait du socialisme, tout en tentant de concilier tout cela avec les libertés individuelles que par ailleurs on rappelle. 65 ans plus tard, le pacte social fondé sur ces trois idées est toujours en place, malgré des tentatives de réformes. Toujours pas convaincus? Poursuivons donc!

  Le programme préconise des réfomes économiques "indispensables". Lesquelles? Au sortir de l'occupation du territoire par les forces de la tyrannie national-socialiste, on préconise l'instauration d'une démocratie "économique et sociale", une organisation "rationnelle" de l'économie assurant la "subordination des intérêts particuliers à l'intérêt général", l'intensification de la production nationale "selon les lignes d'un plan arrêté par l'Etat" (bien entendu après consultation de tous les éléments de cette production, on n'est pas à Moscou non plus!), le "retour à la nation des grands moyens de production monopolisés [...] des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurance et des grandes banques" (oubliez ce que je viens de dire), le développement/soutient de "coopératives de production d'achats et de ventes, agricoles et artisanales", et enfin le "droit" d'accès aux fonctions de direction et d'administration dans le cadre de l'entreprise pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, ainsi qu'une "participation des travailleurs à la direction de l'économie".

  En plus des réformes économiques, le programme soutient des réformes sociales. Toutes ne sont pas à jeter à la poubelle, certes non, mais on ne peut pas ignorer "la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l'organisation de la vie économique et sociale". Ni les différentes dispositions proposant des faux droits droits de seconde génération, des rajustement de salaires, des réglementations, ou l'établissement d'une sécurité sociale gérée par les intéressés et l'Etat... Finalement, seules les propositions concernant les populations colonisées et l'éducation valent la peine d'être sauvées de la critique...

  Vous l'aurez sans doute compris, ce texte n'est rien de moins qu'un appel à la constitution d'une République Démocratique et Socialiste de France, malgré la mention des libertés fondamentales des citoyens de cette dernière (on se demande comment elles peuvent être maintenues au vu des entraves qui leur font barrage). C'est CELA, le "pacte social français" - que M. Sarkozy défend, au passage: étatisme, planisme, reconnaissance massive de faux droits, interventionnisme, dictature syndicale, acquis sociaux par la force,... Ce texte, malgré la qualité de ses rédacteurs, est plus proche des différentes tyrannies socialistes connues que de l'Etat de droit respectueux de ses citoyens et de leurs libertés, limité dans ses interventions et dans ses domaines de compétences. Si vous cherchez l'une des raison du drame économique et social français, voici un acte majeur et fondateur. Si vous n'êtes pas en accord avec les principes sur lesquels se base le "programme", gare à vous, vous êtes un vilain libéral et vous ne correspondez pas à l'identité nationale décidée  et imposée par les créatures d'un ministère.

(PS: navré pour les éventuelles fautes d'orthographe, je ne trouve plus le correcteur automatique et je n'ai pas le temps de relire... j'ai un film qui m'attend =)  )

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