mercredi 7 avril 2010

Maitresse, Vincent et Claude ils m’embêtent!

  Des scientifiques membres d’une “communauté” autoproclamée en appellent au ministre de la Recherche et à plusieurs autres personnalités pour obtenir une réaction (laquelle?) et l’expression publique de leur confiance vis à vis de leur intégrité et du sérieux de leurs travaux. Qu’est-ce qui a bien pu les énerver à ce point? Les attaques mettant en cause la qualité et la solidité de leurs travaux de recherche, observations, études de processus, outils de modélisation,… Ah, et des erreurs de forme et de fond dans les écrits des deux auteurs nommément visés (MM. Vincent Courtillot et Claude Allègre).

  Qu’ils soient en colère, c’est bien naturel. Qu’ils aient envie de répondre aux critiques (même si celles-ci visent en général plus le GIEC, son fonctionnement et ses interprétations plus que LA communauté autoproclamée des chercheurs en climatologie), parfait. Mais qu’ils en appellent aux structures référentes de la recherche scientifique française, et notamment au ministre en exercice (qui n’est finalement que la personne chargée de gérer un département ministériel, qui peut ne pas être de formation scientifique), c’est choquant. Comme si, en plus, un témoignage de confiance de la ministre – Valérie Pécresse – pouvait faire taire les critiques! (elle l’a apparemment fait, et ça ne change rien).

  Les pétitionnaires insistent sur le fait que les “affirmations péremptoires” de MM. Courtillot et Allègre ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Encore faut-il que les affirmations en question aient une visée scientifique! Critiquer le lobbying vert ou stigmatiser le fonctionnement d’une organisation intergouvernementale (politique?) n’a pas de but scientifique. Dire que le consensus sur une question donnée lorsque l’on parle d’une science jeune est voué à l’échec et contre-productif, voire dangereux, ce n’est pas à visée scientifique. C’est dire ce qui est. Nos pétitionnaires, qui en outre admettent que “reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique” – comment sont-elles reconnues si personne ne pointe les erreurs du “consensus”? – jouent un jeu dangereux: ils prennent le risque d’établir (conforter? non, je ne suis pas un adepte des conspirations, sauf concernant l’administration de ma fac) une science officielle pouvant être en désaccord avec la science. Leur initiative est une faute, une faute grave.

  Quant à Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche du Commissariat à l’Energie Atomique, et pétitionnaire, elle a beau demander que l’on respecte son intégrité: elle en est selon moi dépourvue. Elle peut bien entendu produire des travaux de recherches brillants et sérieux, elle n’est pas directrice de  recherche du CEA pour rien. Mais en s’en remettant à un ministre, elle prouve son manque d’indépendance – précisément ce que l’on reproche par ailleurs à la “communauté” autoproclamée auquel elle appartient. D’ailleurs, lors d’une interview accordée au Point, elle demandait la création d’une société française des sciences du climat, “pour pouvoir par exemple réagir officiellement quand nous sommes attaqués”…

“ce pour quoi j'ai été tenu pour hautement suspect d'hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut”

Galileo_before_the_Holy_Office

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