dimanche 11 avril 2010

Aux amoureux du principe de précaution

Un rappel historique.
  Nous sommes dans la première moitié du XIXe siècle, une technologie nouvelle fait son apparition, et semble en progression constante: le rail. Cette merveille, qui permet de rapprocher les hommes et les marchandises, est promise à un avenir radieux. Avenir radieux, au point ce siècle sera le sien... Des années plus tard, au début du XIXe siècle, et malgré la domination de l'automobile sur les trajets terrestres, des groupes de gens étranges, les ci-devants Verts et Ecolos, entreprennent de remettre à la mode, sur le dos des con-tribuables, ce moyen de transport. Il est d'ailleurs plus qu'un moyen comme un autre d'aller d'un point A vers un point B, il est avec le vélo et la marche à pied ZE fer de lance de leur révolution. Voilà une technologie éprouvée, qui rejette (pense-t-on) peu de CO2, qui est contrôlable à souhait: bref, conforme à un point du dogme écolo-fasciste, le principe de précaution, qui permet de sauver l'être humain des actions et entreprises hasardeuses génératrices de risques.
  Pourtant, voici ce qu'en disaient en 1835 des membres de l'Académie de médecine de Lyon, écrivant au roi à l'annonce de l'ouverture des premières voies de chemin de fer en France:

N'avons-nous pas des moyens bien plus sûrs et naturels de nous déplacer ? [...] La translation trop rapide d'un climat à un autre produira sur les voies respiratoires un effet mortel. Le mouvement de trépidation suscitera des maladies nerveuses, tandis que la rapide succession des images entraînera des inflammations de la rétine. La poussière et la fumée occasionneront des bronchites. Enfin, l'anxiété des périls, constamment courus, tiendra les voyageurs dans une perpétuelle alerte et sera le prodrome d'affections cérébrales. Pour une femme enceinte, tout voyage en chemin de fer entraînera une fausse couche.
  Si l'on avait appliqué à l'époque le principe de précaution, en ce basant sur un tel rapport, l'Etat aurait purement et simplement interdit le train. Ou il aurait imposé un moratoire sur la construction de voies ferrées, en attendant de plus amples connaissances sur le sujet. Et la France aurait été sérieusement handicapée dans la Révolution industrielle. Brillant principe!

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