dimanche 25 avril 2010

Père, mère, frappez moi!

  Une fessée, une claque ou une tape sur la main, c'est "out". Cela ne fait que soulager les parents et c'est, en plus, attentatoire à la dignité de l'enfant... Du coup, pour lutter contre les violences corporelles faites aux enfants, une poignée de gens célèbres et adeptes de la réponse éducative (ce sont des élus: ils savent) ont signé une pétition initiée par le Conseil de l'Europe sur le sujet.
  J'admire ces gens qui se posent de telles questions. Et j'admire leurs arguments, surtout: la fessée, c'est la signature de la faillite éducative des parents... Au risque de passer pour un type orgueilleux, je n'ai jusqu'à aujourd'hui pas eu la présence d'esprit de considérer mes parents comme des nullités éducatives, bien au contraire: je trouve mon éducation mieux soignée que beaucoup de mes pairs; en d'autres termes, je n'estime pas être le produit d'une série de faillites éducatives. L'amour que je porte à mes parents n'a rien à voir là dedans: me connaissant, des réponses plus "positives" que des fessées n'auraient rien donné. Ces horribles châtiments corporels étaient mérités. Exemple parmi d'autres: j'ai court-circuité mon salon à 8 ans en tentant une expérience scientifique que je pensais contrôlée (j'ai été TRES surpris du résultat, les gerbes bleues s'échappant de la prise n'étaient pas au programme). La fessée a fait son effet: je n'y ai plus retouché. Ils auraient pu m'expliquer, me priver de télé (OK, elle ne marchait plus) me mettre au coin... et je les auraient somptueusement snobé. Autre exemple: apporter le chat familial quand la chienne de votre oncle est dans le jardin. Fessée. M'expliquer? Inutile, je savais ce qui allait ce produire, et c'était un des buts. BREF: la fessée, c'est pas la meilleure solution, mais ça reste parfois une solution. Et puis je m'en suis remis (comment ça, je suis resté marqué à vie et depuis je suis un  névrosé antisocial qui finira ermite?).
  Je connais une mère qui, refusant toute claque ou fessée, se contente de "pichenettes"... 4 ans plus tard, en voyant quels petits monstres sont devenus ses enfants, je remercie très sincèrement mes fessées (malgré certaines qui furent pour le moins arbitraires). Bon, d'un autre côté, la Suède prohibe les châtiments corporels et tous les suédois de moins de 30 ans ne sont pas comme les enfants évoqués (je me demande si tous les parents suédois s'abstiennent). Mais tout de même, ça fait réfléchir...
  Elda Moreno, au cabinet du secrétariat général du Conseil de l'Europe, qui n'a vraiment pas d'autre chose à faire, cite l'exemple de l'enfant de 1 an qui prend un bonbon dans un magazin alors qu'il ne connaît pas le concept de vol. Solution? les parents peuvent envoyer les enfants au coin (et priver ainsi son enfant de sa liberté d'aller et venir? le faire regarder deux murs sombres en entendant ce qui se passe au-dehors sans y participer? Ce n'est pas attentatoire à sa dignité, peut-être?). Génial. Pour moi, cela reste de la répression, que dis-je de la coercition parentale contre un enfant sans défense: c'est mal... Mme Moreno répond aux "politiques" qui refuseraient d'inscrire dans le Code civil (le pauvre, on va le tuer à inscrire de telles âneries dedans) des mesures impopulaires: ils l'ont déjà fait avec la cigarette, alors que tout le monde était contre, et maintenant tout le monde est pour. Cool: dans le même registre, ont peut supprimer la liberté d'expression (motif: des Moreno peuvent s'exprimer). Au début on sera tous contre, puis avec le temps et les exemples de prodigieuses avancées (plus de Dieudonné! Plus de rouges, ni de verts, ni de rien! Plus de sceptiques! PLUS DE LIBERAUX), on sera tous pour...
  Ce genre de problème ne relève pas de la loi: nous ne sommes à mon sens pas dans le tabassage de mineur désarmé, ni dans l'éducation au martinet. Cela relève plus de la politique familiale: si vous jugez bon pour vos enfant de ne pas leur mettre, de leur vie, une claque, une fessée, ou une tape sur la main, libre à vous (le môme en question sera tout étonné si son concubin ou sa concubine vient à lui mettre la première claque de sa vie en cas de désaccord...), mais n'imposez pas votre vision à la mère qui claque un enfant de 8 ans qui vole dans un magazin... Tout est affaire de mesure.

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