dimanche 28 mars 2010

Génial, Villepin revient!!

  Dominique de Villepin nous revient, avec l’annonce de la constitution d’un mouvement politique “libre et indépendant” censé fournir une sorte d’alternative à la politique du pouvoir en place, au-dessus des clivages partisans. Dans un discours au PressClub jeudi dernier, il a esquissé des pistes que d’aucun prennent pour les futurs points d’un “programme” politique en vue des présidentielles de 2012. Au sein dudit discours, il a mentionné avec vigueur un retour aux fondements, c’est à dire selon lui un retour au “pacte social et républicain qui a été solennellement signé au lendemain de la guerre, inscrit dans le préambule de la Constitution d’une république démocratique et sociale”. Apparemment, l’alternative “à droite” de la Sarkozie, c’est le maintient d’un pseudo pacte tendant au socialisme imposé aux Français, le même que celui que le président de la République encensait il y a peu (voir cette note). Faisant preuve d’une créativité inouïe, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac a décidé, pour concrétiser un retour à des fondements qui n’ont pour notre plus grand malheur jamais disparus, de faire de la “République solidaire” le mot d’ordre de son combat. Si ce personnage accède à la présidence, on n’est pas sorti de l’auberge!

  M. de Villepin, en homme d’Etat français qui se respecte, a appelé à ne pas ignorer la question sociale, à se préoccuper des vrais sujets, plutôt que de se préoccuper de pointer du doigt les serviteurs de l’Etat: ”Les Français veulent-ils moins d’infirmières, d’enseignants, de policiers?” (peut-être pas, mais ils préfèreraient sûrement être mieux soignés, disposer pour leurs enfants d’un meilleur enseignement et être en meilleure sécurité, ce qui ne passe pas nécessairement par la formule  “plus de moyens et plus de public”…).

  Dans ses propositions concrètes pour une France démocratique et républicaine (il a beaucoup insisté sur ces termes. Ne manque que le terme le plus important: liberté. A ce sujet, on a eu droit à ceci: “La République, c’est aussi la liberté. Inscrivons cette liberté dans notre vie quotidienne! 800 000 gardes à vues, est ce que c’est digne d’un pays démocratique?”), on peut trouver:

- la suspension du bouclier fiscal, l’augmentation de la plus haute tranche de l’impôt sur le revenu à 45%, ainsi que la création d’une surcote pour l’impôt sur les sociétés de 10 à 15%, sous couvert de “justice fiscale”, le temps de permettre aux Français de traverser la crise. Comme si augmenter les impôts sur les plus riches et les sociétés pouvait permettre aux Français de traverser sainement la crise…

- la création d’une charte des salaires pour réduire l’écart entre les revenus (“est-ce qu’on est une démocratie, est-ce qu’on est une République, quand l’écart est si violent?” Parce que la démocratie et la République supposent nécessairement l’égalitarisme et le partage de la pauvreté commune, maintenant?). Ah le beau principe de la justice salariale!

- la réduction des déficits (vu son attachement au “pacte social et républicain”, c’est fortement compromis).

- une politique de l’emploi qui supposerait d’apporter des garanties aux Français. Je vois mal comment on peut atteindre le plein emploi en garantissant la sécurité professionnelle, mais bon.

  Le mouvement de M. de Villepin risque de n’être que très peu utile, si son principal combat c’est de nous faire rester le plus longtemps possible dans le cadre d’une pacte social et républicain de la Libération: l’UMPS obtient déjà de bons résultats sans lui!

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