samedi 5 avril 2008

Une rigueur qui ne dit pas son nom

Mettons immédiatement les choses au clair: je suis POUR la rigueur, et je la demande depuis plus d'un an. Je suis d'ailleurs toujours choqué par les trésors d'efforts déployés par l'exécutif pour éviter de prononcer ce terrible mot, rappelant les sombres années de vaches maigres... On nous parle plutôt d'économies, d'efforts, de gestion sérieuse. Triste bataille sémantique, qui cache mal une situation de fait: la rigueur est là. C'est une folie de vouloir la cacher; comme si une "une gestion plus saine des deniers de l'Etat et des collectivités locales n'eût pas été de toute façon indispensable!" (Nicolas Barré, Le Figaro du 28 mars 2008). La conjoncture est mauvaise, la dette accumulée depuis 30 ans (grâce aux tenants de la "politique à grand-papa", qui n'ont pas réformé au bon moment. VGE+Barre: l'emprunt était une bonne solution. Messieurs Mitterrand et Chirac: tous les autres pays l'avaient abandonné, et avaient réformé...)
Et d'ailleurs, ce n'est pas une si mauvaise chose: cela pousse aux réformes nécessaires, cela réduit les dépenses d'un Etat qui doit se remettre en question (abandonner l'idée d'être présent un peu partout; c'est beaucoup mieux d'être présent à fond dans des domaines précis et restreints). Les sujets ne manquent pas:

--> L'Education. La France est très dépensière: un collégien "coûte" 13% de plus en France que dans la moyenne des pays de l'OCDE, et un lycéen plus de 26%. Le problème, c'est que les enquêtes internationales font état du niveau peu glorieux des jeunes Français. Pis: ils sont plus nuls, mais pourtant ils ont plus d'heures de cours. La logique voudrait que l'on réforme pour remédier à cela. Mais voilà. Dès que l'on touche à l'éducation, on se tape des centaines de boutonneux dans la rue prêt à tout pour assouvir un besoin de reconnaissance, des professeurs qui les y poussent et qui se mettent en grève,... BREF, les multiples conservatismes d'un pays vieilli et quasi-archaïque (puisqu'il tend à refuser sans cesse les réformes, qu'elles soient sociales, économiques, MORALES, fiscales,...) sont pesants.

--> Les chantiers économiques. Fusion ANPE-UNEDIC, réforme de la formation professionnelle pour réorienter les fonds pour les salariés qui ent ont besoin, conditionnement des allègements de charges aux entreprises à leurs efforts en matière de politique salariale, généralisation du RSA,...

--> Au niveau du budget, il serait souhaitable de ne plus permettre à un gouvernement de présenter un budget en déficit après 2012, sauf en cas de crise ou évènement exceptionnel. Mais bon. Cela dépendra de l'actuelle majorité (qui DOIT agir en ce sens en adoptant une loi) et de la prochaine (qui a toutes les chances d'être de gauche... j'espère qu'entre-temps le PS aura changé, parce que sinon on va dans le mur).

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