vendredi 25 avril 2008

la bonne parole selon Saint François


Ce soir, la bonne parole selon Saint François. Je l’attendais avec beaucoup d’intérêt, pour prendre le pouls de l’opposition. Je ne le cache pas, j’ai été déçu ; je ne suis pas un fan de M. Hollande, mais j’attendais plus. Sur le Tibet, il pense que les pressions françaises et européennes ont porté leurs fruits (là-dessus il n’a pas tort) et qu’il faut aller plus loin (enfin UN qui le dit publiquement !! Même M. Ménard, de RSF, dit qu’ils arrêteront si le dialogue reprend avec le Tibet… et les droits de l’homme ? Sur ce point, j’approuve M. Hollande). Cependant, il se demande pourquoi la France a envoyé des délégations en Chine pour s’excuser. Je ne pense pas vraiment que paris se soit excusé, et j’approuve ces délégations : il faut arrondir les angles, parce que les chinois sont nationalistes et plutôt fiers et tatillons sur les questions de souveraineté nationale. Les attaquer sur le Tibet n’était pas vraiment la meilleure chose à faire. Abandonner le Tibet pour un chinois, c’est comme abandonner Corse, Pays Basque et Bretagne pour un Français ; plutôt que de titiller la fibre nationaliste, il aurait mieux fallu parler des droits de l’homme et de la structure de l’Etat chinois, trop mêlée à mon goût au PCC.

Les autres sujets : M. Hollande reflète bien la position de son parti et de la gauche en général. C’est bien qu’il reconnaisse ses erreurs, mais on attend plus. Là où je ne suis plus d’accord, c’est qu’il dit que la politique entreprise depuis un an ne marche pas, qu’elle est injuste. Les 15 milliards d’€ ne sont pas pertinents, le résultat est mauvais : ils n’ont même pas été en mesure de contrecarrer la crise internationale. Il faudrait indiquer au patron du PS qu’une réforme ne produit pas forcément ces effets en 1 an, et que cette simple réforme n’était pas en mesure de lutter contre la crise.
On a aussi eu une évocation du buzz du moment, lancé d’ailleurs par le Président : la généralisation du RSA, financée par une réforme du versement de la prime pour l’emploi. Pour M. Hollande, c’est faire des pauvres des encore plus pauvres ; je ne suis pas forcément d’accord. Cependant, et c’est bien, M. Hollande a approuvé le principe du RSA. Avant le RSA, il avait parlé de la franchise médicale (mal nécessaire selon moi, danger pour lui ; mais il faudrait lui indiquer que si la vie n’a pas de prix, la santé a un coût, et que les caisses de l’Etat ne sont pas illimitées) et des suppressions de postes dans l’enseignement (là aussi je suis d’accord, lui non).
Quant à 2012, il a juste égratigné le président en lui rappelant que sa politique n’est pas la seule possible (certes, il faudrait cependant une vraie opposition et une vraie lucidité de l’opposition), que le PS va se rénover (comment ? dans quel sens ?) et que tous les socialistes doivent se préparer pour 2012, pas seulement Ségolène Royal.


Aucun commentaire: