dimanche 13 avril 2008

L'or noir

Le monde est drogué au pétrole. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la croissance, l'économie mondiale est basée sur cette matière noire et visqueuse. On en peut plus s'en passer: chimie, pharmacie, transports, chauffage, production d'électricité,... Tout le monde pense pétrole, personne n'est plus choqué, stupéfié par un terminal pétrolier ou une raffinerie; ces énormes mastodontes dédiés à l'huile de roche ne sont plus des OVNI, on les accepte comme le corollaire du progrès et de la prospérité.
Le pétrole a transformé des déserts stériles en oasis, il a permis l'industrialisation de nations sous-développées, il a révolutionné le monde, en mettant l'énergie à la portée de tous ou presque. Si facile d'utilisation, de transport, de stockage, de transformation. Il a aussi été enjeu, il a aussi été justification officieuse de guerre, il a été arme, il a financé la terreur parfois. Encore aujourd'hui, personne ou presque n'arrive à imaginer un monde sans pétrole.

Mais le pétrole facile d'accès n'est pas éternel. Il faudra le chercher toujours plus loin, plus profond, il en faudra toujours plus pour alimenter la croissance de nations émergeantes, il faudra se battre pour constituer et conserver des stocks, il faudra aussi assumer son coût devenu prohibitif... jusqu'à quand? Jusqu'à ce qu'une autre énergie soit avantageusement compétitive. Jusqu'à ce que les réserves accessibles soient épuisées, ou que le prix ait atteint les 200 ou 300$ par baril. A ce stade, même si l'exploitation de gisements très profonds ou difficiles d'accès devient rentable (Observez: le choc pétrolier de 1973 a permis de rentabiliser les exploitations off-shore européennes), le prix aura dissuadé les consommateurs. Comme on a remplacé le bois par le charbon, comme on a remplacé le charbon par le pétrole, on remplacera le pétrole. Avec, si possible, une moindre consommation d'énergie pour que chacun y ait accès.
Il faut placer le monde en cure de désintoxication, que le moindre problème dans le Golfe Persique ne provoque plus une récession mondiale.

Les réserves de pétrole ne dépassent pas le siècle; il va falloir trouver autre chose

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