lundi 21 janvier 2008

Les municipales, un test pour la droite


Nicolas Sarkozy voulait une politisation des municipales, et il l'aura, peut être malheureusement pour la droite. Et ce sera bien fait: à force de jouer les belliqueux, à force de vouloir faire de ce scrutin local un test pour l'action gouvernementale (de toutes façon, les medias s'en seraient chargé, comme en 2001... Un virage à gauche? Sûrement une réaction à la politique de droite...), la droite va se prendre une veste. Elle aura dans le meilleur des cas une avance courte. Cette tendance à la politisation, à la spoliation du côté purement local de cette élection est présente d'un bout à l'autre de l'échiquier politique; à droite on le fait pour mobiliser les troupes et stimuler la compétition politique, pour garder un maximum de municipalités, tandis qu'à gauche un sentiment de victoire se diffuse. On compte utiliser le "vote sanction" pour reconquérir des bastions perdus en 2001 et pour conserver les autres.


Personnellement, je ne suis pas favorable à cela. Pour moi, les élections municipales ne sont qu'un enjeu local, il ne faut pas mélanger les scrutins. La tâche est rendue difficile par le fait que certains exigent que les ministres soient des élus, par le fait que plusieurs députés sont des députés-maires, tant et si bien que l'on peut être tenté d'user du vote sanction. Mais il ne faut pas oublier l'enjeu: les municipales servent avant tout à investir celui qui va présider aux destinées d'une (et d'une seule) communauté durant 6 ans, pas à déterminer quel ministre restera en place... Si un maire est de gauche mais que vous êtes de droite, et que dans le même temps il fait un travail excellent pour la communauté en question, il ne faut pas lui refuser votre vote simplement parce que cela bouleverserait ou rééquilibrerait les rapports de forces à l'échelon national. En élisant ceux qui vont désigner monsieur le maire, on ne cherche pas à conforter ou sanctionner monsieur Sarkozy.


Ainsi, le maire sortant de Paris, Bertrand Delanoë, peut s'enorgueillir d'un bilan plutôt positif, même si parfois il a tendance à occulter le rôle de ses partenaires (Verts notamment); de l'autre côté, la candidate de l'UMP pour Paris, Françoise de Panafieu, dispose d'un programme ambitieux et attractif, mais ne peut pas se permettre de critiquer TOUT ce qu'à fait M. Delanoë, ou même d'oublier de préciser que certaines choses ont été améliorées (ce qu'elle fait pourtant). La candidate du MoDem, elle, parie sur sa capacité à aller plus loin que le "traditionnel clivage gauche-droite" (je précise que je suis extrêmement sceptique). BREF, entre ces trois candidats, la raison impose à un homme de droite (moi) de choisir le maire sortant, qui a fait ce qu'il est communément admis d'appeler du bon boulot. Il ne faut pas choisir "Panaf'" juste pour conforter M. Sarkozy...


Aucun commentaire: