mercredi 8 février 2012

Entre bon sens et camps de concentration

  Intéressante suite de l’affaire Guéant, la réaction du député Letchimy, que l’on présente comme “apparenté socialiste”. Ce dernier aurait accusé le ministre de nous ramener jour après jour “à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration”. Si le lien avec l’affirmation de M. Guéant reste à trouver, et si l’on peut accuser le député Letchimy de démagogie (l’éternel argument des heures-les-plus-sombres-de-notre-Histoire, avec cette merveille s’agissant des propos incriminés: la sortie de M. Guéant serait une “négation de la richesse des aventures humaines”, un “attentat contre le concert des peuples, des cultures et des civilisation”… Sakineh appréciera la richesse de son aventure humaine, sans doute), on ne peut cependant pas le contredire.

  Car oui, M. Guéant, l’ensemble du gouvernement, l’ensemble du Parlement et, partant, l’ensemble de la classe politique française, nous ramènent à ces idéologies. Ou, pour être plus précis, s’obstinent à nous y maintenir. Ces “idéologies” se fondent sur la toute-puissance de l’Etat considéré comme le seul organe habilité à parler au nom de la société; sur la primauté de l’intérêt général, notion floue et bien commode; sur la nécessité de “construire” une société nouvelle, régénérée; sur l’absence totale de considération pour l’individu, vu comme une simple donnée que l’on peut transformer ou, s’il montre un semblant de résistance, réduire à néant. Comme le socialisme, ou sa version bâtarde, la social-démocratie.

  C’est assez drôle de voir un député “apparenté socialiste”, qui par ailleurs revendique la propriété de la Martinique via Aimé Césaire (à inscrire dans la liste des personnes surfaites, je le dis en passant), accuser un ministre de “droite” de faire du socialisme, je trouve…

Aucun commentaire: