samedi 24 décembre 2011

De la Vérité

  Bref rappel sur la Vérité. On m’a toujours enseigné que la Vérité supposait la réunion de deux critères. Pour que quelque chose soit considéré comme quelque chose de vrai, il faut que cette chose ne soit pas réfutée tout en étant pourtant réfutable. Autrement dit, l’application à la logique de la formule de Beaumarchais sur la liberté d’expression: Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur”. Il n’est pas possible d’affirmer que quelque chose est la Vérité s’il est interdit de professer une opinion dissidente à son sujet. A l’inverse, on est obligé de constater que quelque chose est vrai tant qu’aucune critique contraire n’émerge alors qu’elle a toute possibilité pour le faire. L’actualité vient nous rappeler périodiquement que la Vérité est en permanence menacée, qu’on n’a pas besoin de vivre en Corée du Nord ou à Cuba pour cela.

  On connait le mécanisme abjecte de la loi mémorielle, depuis la loi Gayssot du 13 juillet 1990: il s’agissait en l’espèce de la création d’un délit nouveau, sous l’influence de la loi pénale allemande, celui de contestation de l’existence de crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par le statut d’un tribunal militaire international de Nuremberg. L’expression est punie non pas pour ses conséquences (type trouble à l’ordre public), mais pour elle-même. Ce faisant, le législateur a créé une Vérité Officielle, non-réfutée car non-réfutable.

  Le législateur a récidivé depuis ce sinistre jour, avec la loi du 29 janvier 2001 sur la reconnaissance du génocide arménien (avec un texte qui vaut de l’or: La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915. La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat. Comment exécuter une loi qui n’impose rien? Les voies du législateur sont impénétrables), la loi Taubira du 21 mai 2001 sur la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme crime contre l’humanité, et la loi du 23 février 2005 sur la présence française outre-mer.

  Ces trois lois ont constitué une sérieuse brèche dans la voie vers la Vérité, puisqu’elles ont établi ce que la République considère comme tel. Plus vicieux, elles ont prescrit des mesures à destination des programmes scolaires pour les deux dernières. Néanmoins, il était et il reste toujours possible de contester la version officielle. Il “suffit” simplement de se mettre à dos tout ce que notre pays peut compter de bien-pensants et de séides de la classe actuellement au pouvoir, et de ne pas considérer le terme “négationniste” comme une insulte. Précision: nier l’utilité ou la légitimité de ces lois est assimilé à du négationnisme.

  Conscient de ce problème, le législateur a entendu être cohérent avec lui-même. A une large majorité, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi faisant de la négation d’un génocide reconnu un délit puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000€ d’amende. Comme ça, on ne peut plus nier le génocide arménien. Ah mais!

  Du coup, Ankara peste, le Premier Ministre Erdogan s’adonne à des commentaires dignes de la cour de récréation, et notre admirable ministre des Affaires Etrangères se pose en homme de raison appelant à une diminution de la tension. Ce genre de chose, en réalité, on s’en fiche un peu, l’essentiel est ailleurs. Il est dans la suppression du caractère réfutable de la vérité qu’est le génocide arménien. Ce qui est nocif pour cette vérité (qui perd alors ce statut), pour la Vérité , pour la notion de génocide (n’est donc un génocide que ce que la loi reconnaît comme tel?) et pour le Savoir en général (puisque l’Etat peut fixer ce qui est vrai, la classe au pouvoir est seule détentrice du Savoir, et peut se réserver la possibilité de sévir contre toute critique quelque soit le sujet. Cette dérive était déjà présente avec le monopole public qu’est l’Education nationale, et elle se renforce de décennies en décennies).

  C’est une triste période pour la France. Le Parquet s’y mue en Inquisition, traquant les vices et imposant une vérité qui perd tout crédit. Avec un peu de (mal)chance, dans quinze ans, il y sera illégal de prononcer une opinion climato-sceptique (et de fumer).

dimanche 11 décembre 2011

En parlant de Royaume-Uni

  Très intéressant "sondage" du Figaro: "Le Royaume-Uni a-t-il encore sa place en Europe", avec 81,7% de crétins qui ont répondu "non". Et qui de fait, confondent Union Européenne (54 ans si l'on comprend la CEE) et l'Europe (qui est beaucoup plus large, géographiquement et historiquement...).
  ... ... Comme si, pour "mériter sa place en Europe", il fallait dire comme tout le monde sans se poser une seule fois la question de la pertinence et de l'intérêt.

samedi 10 décembre 2011

Moi j’aime bien le Royaume-Uni.

  Que j’aurais aimé être britannique ce matin. J’aurais pu ressentir une forme de fierté à la vue de mon Premier ministre rejetant un accord idiot mettant en péril la prospérité de ma nation. Quitte à supporter la phase de bashing médiatique subséquente ("Perfide Albion qui fait rien qu’embêter l’Europe depuis 1973”)

  Mais non. A la place, je suis français, et je dois supporter la réjouissance de mon président. De quoi se réjouit-il, tiens?

  D’un accord. Certes, il est toujours agréable de voir que la proposition qu’on a formulé est adoptée par tous ou presque. Mais la teneur de l’accord n’incite pas, mais alors pas du tout, à la fête.

  • Les sanctions automatiques

  Prenons l’idée de sanctions automatiques. C’est décidé, les sanctions seront automatiquement déclenchées en cas de dépassement d'un seuil de 3% du PIB de déficit public et de 60% du PIB d’endettement public.

  Pour rappel, les Etats de la zone Euro avaient l’obligation de présenter chaque année un programme de stabilité, permettant au Conseil Ecofin de faire des recommandations, éventuellement publiques. De plus, en cas de déficit public excessif (supérieur à 3% du PIB), le Conseil Ecofin avait l’opportunité de prendre des sanctions, après recommandations à l’Etat concerné. En 2001, le Portugal présente un déficit budgétaire excessif, suivi en 2002 par la France et l’Allemagne. En 2004, c’est la guerre! La France et l’Allemagne ne respectent toujours pas les critères du pacte de stabilité (si, si, ça a existé), la France se montrant intransigeante. Dès juin 2003, la Commission demande à cette dernière de réduire son déficit, sous la menace de sanctions. Fin 2003, le Conseil Ecofin, de son côté, lève ses menaces de sanctions (allez savoir pourquoi), désavouant la pauvre Commission.  Paris et Berlin estiment que si la lettre du pacte de stabilité n’est pas respectée, l’esprit l’est. La Commission et d’autres Etats estiment que le respect à la lettre du pacte est nécessaire, comme toute autre règle juridique issue d’un traité ou d’un accord. La CJCE, saisie de l’affaire, décide en juillet 2004 que le Conseil Ecofin a violé les dispositions du pacte, ce qui fait craindre une reprise des procédures.

  Fort heureusement, Paris et Berlin concoctent une réforme: hors de question de se laisser piéger par des règles trop simples, voire simplistes (c’était il y a… 7 ans). Paris obtient gain de cause: les sanctions sont pas automatiques (autre rappel intéressant: le ministre des finances français, entre mars et novembre 2004, s’appelait Nicolas Sarkozy. Un cousin sans doute). Mieux: pour que les déficits soient autorisés à dépasser 3% du PIB, il suffit d’un ralentissement prolongé, et non plus d’une récession. Des délais supplémentaires sont accordés aux pécheurs s’ils mettent en oeuvre des réformes structurelles. Contrepartie: il est demandé aux gouvernements de ne plus gaspiller les (éventuels) surplus de recettes fiscales. La réforme, après une phase de bourrage de crâne médiatique, est adoptée par le Conseil européen en mars 2005.

  En 2011, les principaux artisans de l’assouplissement du pacte de stabilité en 2005, pacte simpliste, idiot, comptable et non économique, proposent de… rendre les sanctions de dépassement automatiques. Apparemment, les critiques de 2005, pointant les risques de laxisme budgétaire, se sont avérées justes. Du coup, maintenant, on AGIT, on SAUVE LE MONDE, on fait des sanctions AUTOMATIQUES. Mais…

  Mais l’Eurogroupe pourra stopper la procédure, à la majorité qualifiée. Top différence: le Conseil Ecofin, plus large que l’Eurogroupe, avait l’opportunité de prendre des sanctions, et statuait le plus souvent à la majorité qualifiée. L’Etat membre en difficultés pourra conclure avec la Commission un “partenariat pour la réforme” précisant les mesures qu’il va mettre en oeuvre pour les surmonter. La nouvelle forme des recommandations, en somme. Quant aux sanctions… L’amende n’a jamais fait peur à la France (il n’y a qu’a voir les délais de transposition), quant à la suspension de versements de fonds européens, elle peut être contournée.

Conclusion: 1. Des Etats peuvent adopter un pacte de stabilité, s’assoir dessus malgré les critiques, et ré-adopter ledit pacte en le présentant comme révolutionnaire lorsque leurs politiques de déficits ont foiré; 2. le Quai d’Orsay risque de voir se créer une direction générale “Eurogroupe”, oeuvrant pour corrompre les “partenaires” en cas de dérapage. Parce que la France, réduire son déficit, elle peut pas. Une de nos nombreuses spécificités culturelles, à égalité avec le foie gras et le beaujolais nouveau.

  • La règle d’Or

  Chaque Etat devrait adopter une règle d’or prévoyant une trajectoire de retour à l’équilibre (mais SI, vous savez, le bidule qu’on nous promet premier ministre après premier ministre depuis 2003), de préférence au niveau constitutionnel. Génial. On signe un papier, on le ratifie; le papier nous impose de prendre une mesure à valeur constitutionnelle. Que se passe-t-il si le peuple refuse par référendum, ou si la majorité des deux tiers n’est pas atteinte? On se mange une pénalité parce que le souverain a exercé sa souveraineté? Apparemment, oui: la CJUE pourrait vérifier à la demande d’un Etat ou de la Commission la transposition de la règle. Ou: comment créer un monstre. Mais un monstre gentil: apparemment, la CJUE ne porterait pas de jugement sur les budgets nationaux.

  Une réflexion me vient. Que vaudrait un personnel politique qui ferait voter une norme contraignante en matière de déficit public non pas en fonction de sa nécessité pour les finances, et donc à terme pour la prospérité des citoyens, mais par crainte des réactions d’un organisme supra-national? Rien du tout.

  Autre réflexion, liée à la première question: quelles sont les sanctions? Le gel du bénéfice du marché commun? L’invasion? Je ne vois pas de sanctions autres qu’internes. Et en la matière, les Etats font la pluie et le beau temps. Bref, la règle d’or pour tous, issue d’un accord, ne sert à rien. (Ce n’est pas un plaidoyer pour son absence, bien au contraire).

  • La relative protection du secteur privé en cas de défaut

  Sûr, cela va nous sortir de la crise de la dette. Cela devrait “inciter le secteur privé à ne pas bouder les obligations d’Etat”. Logique: un investisseur va se ruer pour acheter votre dette, si vous lui promettez que le contribuable paiera au final. C’est purement génial: on se finance toujours par la dette d’un côté, on investi sans la moindre trace d’esquisse de risque de l’autre. Du moins, jusqu’à ce que l’argent du contribuable vienne à manquer. Mais bon: il restera toujours leurs enfants, et la planche à billet est toujours envisageable.

  Pas mal, pour un président qui s’était juré de “moraliser le capitalisme”: on lui retire tout sens de la responsabilité. Si le risque de faillite n’existe plus, on peut faire ce que l’on veut!

  • Le renforcement de la compétitivité et de la convergence

  On va mieux coordonner nos politiques économiques. Bon, une fois passée la crise de rire (“politique économique” française, c’est tordant, non?), on découvre ce que ce genre d’annonce recouvre (Noël avant l’heure): régulation financière, marché du travail, harmonisation fiscale, instauration d’une taxe sur les transactions financières, “politiques de soutien à la croissance” (celle que M. Sarkozy nous promet depuis son élection sans doute… Au fait, il est passé où, le “point de croissance” en plus?).

  • Le Mécanisme Européen de Stabilité financière

  Son lancement sera vraisemblablement avancé. C’est là qu’on comprend qu’on a tiré une carte “Chance” toute moisie… Non seulement on avance son lancement sans savoir quels seront les montants en jeux (ni, en fait, comment on va trouver de tels montants, une fois qu’on aura bien saigné l’économie, cf supra), mais en plus on se félicite de ce bidule.

  Le bidule qui va permettre aux cigales de refiler en douce, et dans l’allégresse générale, leur dette aux fourmis (enfin… fourmi, tout est relatif). Le bidule qui va forcer des Etats à emprunter à des taux inabordables pour qu’il soit financé, afin qu’il puisse mener à bien sa mission d’aider les pays confrontés à une crise de la dette. Brillant. Français.

 

  J’aurais VRAIMENT aimé être Britannique, ce coup-ci.

mardi 6 décembre 2011

Panorama des aides aux médias

  Je me suis mis en tête récemment de dresser un état des lieux des divers aides accordées par la puissance publique aux différents médias. Je les ai classées en deux grosses catégories, les aides à la presse d’une part et les aides à l’audiovisuel d’autre part. Ce panorama, s’il se veut complet, peut cependant omettre certains dispositifs: je suis comme tout un chacun soumis à des contraintes de temps et de volonté (en somme, je n’ai pas eu le courage d’aller voir jusqu’à la page 50 de Google et je me suis limité à la presse et à l’audiovisuel public). De plus, les chiffres sont essentiellement les chiffres que j’ai trouvé dans le projet de loi de finances de 2011 et dans la loi de finance de 2011. Du coup, certaines aides sont menacées à court terme de disparition du fait de leur perte d’objet, et certaines aides vont “monter en puissance”.

  Enfin, comme je ne suis au final qu’une grosse larve fainéante, j’ai résisté à l’envie de commenter ce panorama. Je suis comme ça, moi: parfois je préserve mes nerfs.

I- Les aides à la presse

  Les aides à la presse se répartissent en aides directes et aides indirectes. Ces aides répondent à trois objectifs: défense du pluralisme, développement de la diffusion et modernisation des entreprises de presse.

  • Les aides directes

Elles mêmes se répartissent en trois catégories, selon l’objectif: aides à la diffusion, aides au pluralisme, aides à la modernisation.

- réductions tarifaires de la SNCF. Créées en 1948, elles prennent la forme d’une subvention annuellement versée par l’Etat à l’”entreprise” ferroviaire, en compensation des réductions de tarifs qu’elle accorde aux sociétés de presse (terme générique lorsque je l’utilise). Cette réduction est répercutée dans les tarifs que ces dernières proposent aux éditeurs de presse pour le transport de leurs titres. Le taux de prise en charge par l’Etat est susceptible de varier d’une année sur l’autre, puisqu’il fait l’objet d’une convention signée avec la SNCF chaque année. Coût 2011: environ 5,5 millions d’€.

- aide à la distribution et à la promotion de la presse française à l’étranger. Remontant à 1957, cette aide facilite la diffusion à l’étranger des quotidiens et périodiques français “apportant une contribution significative au rayonnement de la pensée et de la culture française” (quand on connaît les titres de presse français, on ne peut s’empêcher de rire en lisant cela. On redevient rapidement sérieux quand on se demande qui décide de ce qui contribue ou non au rayonnement de notre pensée et de notre culture…). Coût 2011: 1,95 million d’€.

- aide au portage de la presse. Créée en 1998, elle est depuis 2009 accessible à tous les titres nationaux, régionaux et départementaux d’information politique et générale, et aux publications apportant “régulièrement des informations et commentaires sur l’actualité de l’ensemble des disciplines sportives” (je ne vois que l’Equipe…). Il s’agit d’une aide directe à l’exemplaire. Coût 2011: 67,9 millions d’€.

- aide au transport postal de la presse d’information politique et générale. En fait, il s’agit de compenser la neutralisation de la hausse des tarifs postaux due au “contexte de libéralisation des services postaux”. Coût 2011: 105 millions d’€.

- exonération de charges patronales pour les rémunérations des porteurs et vendeurs-colporteurs, au niveau du SMIC. Coût pour la Sécurité sociale: 14 millions d’€ en 2011, compensés bien entendu par le régime général.

- aide aux quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires (par choix branchouille ou par nécessité vu que la publication est de type gauchiste… ajout personnel). Créée en 1986, elle vise les quotidiens dont les recettes publicitaires n’excèdent pas 25% de leurs recettes totales et qui de ce fait luttent contre l’infâme marchandisation de la pensée. Coût 2011: 9,15 millions d’€.

- aide aux quotidiens régionaux, départementaux et locaux d’information politique et générale à faibles ressources de petites annonces. Créée en 1989 et élargie en 1997, elle vise à “maintenir le pluralisme et l’indépendance” des titres visés. Coût 2011: 1,4 million d’€.

- aide à la presse hebdomadaire générale. Créée en 1996, elle veut favoriser un secteur “indispensable au pluralisme d’expression et à la cohésion du tissu économique et social”. Coût 2011: 1,42 million d’€.

- aide au développement des services de presse en ligne. Créée en 2009, elle succède à un dispositif mis en place en 2004. Elle prend la forme de subventions et d’avances remboursables. Coût 2011, dernière année d’existence en théorie: 18 millions d’€.

- aide à la modernisation des diffuseurs. Cette subvention créée en 2004 vise à aider les diffuseurs à rénover leur espace de vente ou à “optimiser leur gestion des produits de presse”. L’aide va jusqu’à 40% du total (hors taxes, il ne faudrait pas déconner non plus) des dépenses prises en compte (je n’ai pas eu le courage de regarder ce que ceci recouvrait). Coût 2011: 10 millions d’€.

- aide à la modernisation de la distribution de la presse quotidienne nationale. Coût 2011: 18 millions d’€, essentiellement pour Presstalis, nouveau nom des NMPP.

- aide à la modernisation de la presse quotidienne d’information politique et générale. Créée en 1998, elle permet le financement de projets de modernisation des entreprises de presse. Coût 2011: 20 millions d’€.

- aide à la modernisation sociale de la presse quotidienne d’information politique et régionale. Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais je sais que ça a coûté 27,6 millions d’€ en 2011.

  • Les aides indirectes

- taux réduit de TVA. Réservé jusqu’en 1977 aux quotidiens, il apparemment a été étendu à tous les périodiques en 1989. Les publications de presse sont imposées à hauteur de 2,1% (1,05% dans les DOM-COM). Les travaux de composition, d’impression, de fourniture d’information par les agences de presse sont soumis à un taux de 5,5%. Les recettes publicitaires, cependant, sont soumises au taux normal. ATTENTION ces chiffres ne prennent pas en compte une éventuelle augmentation du fait des plans de rigueur super-rigoureux du gouvernement. Dépense fiscale estimée à au moins 200 millions d’€.

- régime spécial des provisions pour investissement. Initialement prévu jusqu’au 31 décembre 2006, il a été étendu et prorogé jusqu’en 2010 puis jusqu’en 2011. Coût: inconnu pour moi.

- réduction d’IS pour les entreprises entrant dans le capital des entreprises de presse éditant des publications d’information politique et générale. Elle est égale à 25% du montant des sommes versées au titre des souscriptions en numéraire au capital.

- exonération de la cotisation foncière pour les entreprises, éditeurs et agences de presse.

- régime dérogatoire des taux de cotisation SS des vendeurs-colporteurs et des porteurs de presse. Ceci est couplé à l’exonération de charges patronales évoquée plus haut. Le montant est assis sur une assiette forfaitaire égale à 4% du plafond journalier de la SS.

- modalités spéciales de calcul des cotisations sociales des journalistes. Un abattement de 20% est appliqué au taux de cotisations SS dues par les entreprises de presse au titre de l’emploi des journalistes. Les journalistes “professionnels” peuvent bénéficier d’une déduction forfaitaire spécifique pour frais professionnels, calculée selon un taux de 30% dans la limite de 7 600€ par an.

- statut des correspondants locaux de presse. Lorsque leur revenu est inférieur à 15% du plafond de la SS (j’ai trouvé 440€ par mois), l’affiliation aux régimes sociaux est facultative. Lorsque leur revenu est supérieur mais inférieur à 25% de ce même plafond (j’ai trouvé 735€ par mois), l’affiliation est obligatoire mais l’Etat prend en charge 50% des cotisations d’assurance maladie, de maternité et de retraite.

II- Les aides à l’audiovisuel public

-  Les aides à France Télévisions proviennent des avances qui lui sont accordées, représentant 2,1 milliards d’€, et de l’affectation d’une partie des ressources de la Contribution à l’Audiovisuel Public (pour compenser la perte de ressources publicitaires), soit 389,9 millions d’€ en crédits de paiement. L’ensemble du financement public s’approche donc de 2,5 milliards d’€.

-  Au titres des avances à l’audiovisuel public, Arte France reçoit 257,76 millions d’€, en plus bien entendu de son capital détenu par des entités publiques. Pour rappel, Arte France est détenue à 25% directement par l’Etat (Arte France, c’est régalien…), à 45% par France Télévisions, à 15% par Radio France et à 15% par l’INA. Arte France détient la moitié d’Arte.

- Plusieurs sociétés, qui ne bénéficient pas directement d’aides étatiques, jouissent cependant de capitaux publics. Ainsi Canal France International, Planète Thalassa, Mezzo, International Création Vidéo… Selon moi, les capitaux détenus par une entreprise elle-même publique ne peuvent pas être qualifiés de capitaux privés.

- L’INA, EPIC voué à l’archivage et au partage de toutes les productions radiophoniques et télévisuelles françaises, reçoit 96,6 millions d’€ au titre des avances à l’audiovisuel public. On peut se demander, au passage, la raison qui a poussé l’INA à figurer dans le capital d’Arte France… Elle ne saute pas aux yeux, si on se focalise sur ses deux missions.

- L’Audiovisuel Extérieur de la France, holding qui regroupe les participations de l’Etat dans différentes sociétés liées à l’action audiovisuelle extérieure, est aidée par une dotation du budget général de l’ordre de 200 millions d’€ par an et par des avances de l’ordre de 120 millions d’€. L’AEF (ça ne s’invente pas) fédère Radio France International et France 24, et détient des participations dans TV5Monde.

- Radio France, SA à capitaux publics (moi, j’appelle ça une entreprise publique, tout simplement) qui est à la radio ce que France Télévisions est à la télévision, voit son chiffre d’affaire assuré à 89,1% par l’Etat, via les avances à l’audiovisuel public, soit environ 600 millions d’€.

- Enfin, l’expression radiophonique locale est subventionnée à hauteur de 29 millions d’€, répartis entre la subvention à l’installation, la subvention d’équipement, la subvention d’exploitation et la plus marrante, la subvention sélective à l’action radiophonique.

samedi 3 décembre 2011

L’anti-racisme et la cohérence

  Je viens de retrouver des passages intéressants tirés des Opuscules sur l’histoire de Kant. Et je m’étonne de ce que cet ouvrage soit encore disponible à la vente. La preuve que les anti-racistes préfèrent agresser Tintin au Congo (qui a sans doute plus de succès) et Patrick Besson (s’il avait imité l’accent de Marchais il aurait été tranquille) plutôt que de sortir de la facilité et demander la censure d’écrits plus anciens (ce qui aurait le mérite de la cohérence; on voit mal pourquoi s’en prendre à Tintin et pas à Kant, tout de même).

« Ainsi donc, les Nègres et les Blancs ne sont pas des espèces différentes d’hommes (car ils appartiennent vraisemblablement à une seule et même souche), mais ils sont néanmoins de deux races distinctes, parce que chacune d’elle se perpétue sous toutes les latitudes, et que toutes deux par croisement donnent nécessairement des enfants métissés ou bâtards. »

« Je crois qu’il suffit d’admettre seulement quatre races, pour pouvoir dériver d’elles toutes les différenciations que le premier coup d’œil permet de reconnaitre et qui se perpétuent. Ce sont : 1. La race des Blancs. 2 La race des Nègres. 3. La race des Huns (Mongols ou Kalmouks). 4. La race des Indiens (ou Hindoustans). »

« L’extrême chaleur humide du climat chaud doit au contraire, agissant sur un peuple installé depuis assez longtemps sur son sol pour s’y être adapté complètement, avoir des effets qui sont tout à l’opposé des précédents. Il se sera produit exactement le contraire des caractéristiques du type kalmouk. La croissance des parties spongieuses du corps dut être plus accentué dans un climat chaud et humide : ainsi, le nez retroussé, les lèvres lippues. La peau dut se faire huileuse, non seulement pour limiter une forte évaporation, mais aussi pour se protéger contre l’absorption nocive des humidités putrides de l’air. L’excès des particules de fer que l’on trouve par ailleurs dans n’importe quel sang humain, excès compensé dans le cas qui nous occupe par le dégagement d’acide phosphorique (ce qui fait que tous les Nègres sentent cette mauvaise odeur) dans la substance rétiforme, cause leur noirceur transparente au travers de l’épiderme ; et de plus, la teneur élevée de leur sang en fer semble nécessaire aussi pour prévenir l’amollissement de toutes les parties. L’huile de la peau qui affaiblit le cuir nourricier nécessaire à la croissance de la chevelure permettait tout juste la production d’un duvet laineux qui recouvre la tête. […] Bref, c’est ainsi qu’on voit apparaître le Nègre qui est bien adapté à son climat, à savoir fort, charnu, agile ; mais qui, du fait de l’abondance matérielle dont bénéficie son pays natal, est encore paresseux, mou et frivole. »
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