dimanche 22 février 2009

un article intéressant

Lu sur la Toile, et aussitôt recopié. Je remercie l'auteur, car son discours est différent de ce que l'on entend sans cesse.
Sujet : bravo

jeudi 5 février 2009 à 06:27 Je n'ai aucun mérite sur le choix du titre de mon article, c'est celui d'un film, mais qui résume bien à mon sens ce que je vis aujourd'hui suite à ce que d'aucuns appellent un "mouvement historique" et d'autres une "catastrophe économique"... Je fais bien sûr référence à la grève "fourre-tout" du LKP + Stations essence...
Pour? Euh dans un sens on peut le dire: oui... je suis d'accord avec le fait que tout est trop cher en Guadeloupe: les loyers (par rapport au bassin d'emploi si faible), les aliments, l'EDF, l'eau, les voitures, les fringues... Il n'y a que le rhum qui soit moins cher qu'en Métropole... pour le reste, il faut être riche, propriétaire, ou . fonctionnaire pour vivre convenablement en Guadeloupe...

Contre ? Oui, je suis contre la méthode utilisée... prendre en otage tout ou partie de la population d'une île, avec des revendications qui frisent l'utopie marxiste, et assurément qui témoignent d'une croyance en l'existence d'un Etat-Providence en France... Contre, aussi, cette stigmatisation du "blanc"... C'est simple, ça raille et ça rigole dès que l'on voit une photo du MEDEF avec en 1ere ligne des patrons, blancs de peau... mais pourtant bien d'ici, puisqu'ils crèent des emplois et génèrent des salaires (conséquents ou pas d'ailleurs, mais bien réels...)
Bien au contraire? Ben c'est ce que je viens d'expliquer plus haut ;)... mais je suis surtout contratrié, contrarié par cette pensée unique qui vient d'en bas, cette pensée unique qui veut que si tu n'es pas du même avis que la masse, tu es un con, un profiteur, ou un blanc... ça m'attriste cet engouement autour d'une stigmatisation du "méchant patron", "béké profiteur", et du pauv' neg victime... Je suis déçu, et je suis vraiment attristé...
Parce que de mon point de vue, il ya beaucoup de "noirs" en Guadeloupe qui sont blancs, sous plusieurs angles:
1. parce que moi qui suis métis: moitié français blanc, moitié ivoirien noir, (avec une moitié de vie en Afrique, et l'autre en Europe), et bien moi si je me mets à côté de bon nombre de guadeloupéens, je suis plus foncé qu'eux, donc plus noir... et réciproquement ils sont plus "blancs" que moi... Par exemple, je suis plus noir que DOMOTA, plus noir que LUREL, et plus noir que Moueza... donc, de mon point de vue, ils sont tous blancs...
2. Ils sont tous blancs, parce que lorsque je suis arrivé en France, fraîchement débarqué de ma Côte d'Ivoire natale, j'ai trouvé que ce qui caractérisait le mieux les blancs (du moins les français) c'était leur côté râleur.. Je trouvais qu'ils râlaient pour tout, sans jamais tenir compte de ce qu'ils avaient déjà, en en voulant toujours plus, et surtout, sans être prêt à fournir le moindre effort en contrepartie de ce qu'ils demandaient... La France, le pays des râleurs qui veulent tjs plus, et surtout qui attendent tout d'une entité suprême: L'Etat... De ce point de vue, oui je persiste et je signe, beaucoup de guadeloupéens qui se voient "noirs" sont bien blancs, et bien français! (Et très loin de l'Africain choisi comme référence...)

Et je trouve donc ridicule, voire stupide, pour ne pas dire débile ou primitif de stigmatiser le profiteur ou le patron comme un blanc... puisque tous sont blancs, plus blancs que moi, qui suis métis, mais plus foncé qu'eux tous... Mais en fait ils ont raison, car comme presque 80% de la Guadeloupe a du sang blanc, c'est la Guadeloupe entière qui est une "profiteuse", moi y compris puisque comme vous tous j'y vis, j'y gagne ma vie, je profite de l'abattement IR de 30%, des facilités offertes par la defisc, etc...

Et nous sommes tous des profiteurs à notre niveau: Les grands groupes de distri parce qu'ils margent comme des porcs... mais ils embauchent, et leurs salariés sont souvent mieux traités socialement que d'autres qui bossent dans des groupes détenus par des noirs... Les fonctionnaires, parce qu'ils gagnent 40% de + qu'en métropole, alors que les salaires du privés ne sont pas indexés sur la "vie chère" (imaginez un SMIC +40%, un RMI + 40%, des Assedic +40%, etc...). Donc les fonctionnaires sont des "profiteurs" du fait de leur statut et de leur propension à tout payer cher sans réfléchir... Ce sont eux qui dopent les prix de la consommation... ils dépensent sans compter, et qd ils n'ont plus de réserve, ils font des crédits... Ils engraissent la distri, les banques, et Soguafi, Crédit Moderne... Les petits artisans aussi sont des profiteurs, car ils alignent leurs tarifs sur la "pwofitasyon générale"...

Vous voyez où je veux en venir? Nous sommes tous le blanc de quelqu'un d'autre... Moi je suis celui des guadeloupéens "de base "parce que j'ai un esprit d'entreprise" et que je suis contre les grèves terroristes.. Mais le guadeloupéen de base est aussi mon blanc, parce qu'à mon sens, comparé à mes demi-frères africains, il est pourri gâté et il râle toujours, sans jamais vouloir rendre certains de ses avantages au système... il a le RMI, le RSA, les Assedic, son SMIC, ses bourses d'études, son école gratuite, son passeport européen, son Euro fort, et sa grande gueule à la française, improductive et nihiliste, avec une vue à très court terme... Mais en parachute, il a aussi ses terrains, qui valent une fortune, hérités de sa famille, mais que jamais il ne vendra pour tenter sa chance, tellement il a peur du risque et attend tout de son cher Etat Providence, sans jamais prendre de risque... ( Le Libanais, l'Arménien, Le Juif, le Chinois, eux ont tous pris des risques, en fuyant un pays, une guerre, un système, pour tout risquer dans des business qui les ont rendus prospères, ici en Guadeloupe... quand le Guadeloupéen n'a rien fait, et les traite maintenant de profiteurs...Oui oui, le guadeloupéen de base est mon "p'tit blanc à moi", pantouflard et inconscient de la situation mondiale... comparable à mon bon paysan raciste et xénophobe du fin fond de la Creuse, qui vote FN sans avoir vu le moindre arabe ou noir... mais aussi comparable à mon frère africain qui fait de la sorcellerie pour ne pas que son voisin d'une ethnie différente réussisse mieux que lui...

Voyez quel est le niveau de ce débat "blanc" , "profiteur", "entrepreneur", ça vole très bas, n'est-ce pas... Et ne me dites pas que vous croyez en la main providentielle de l'Etat... laissez moi rire! Votre 1er ministre vous l'a dit, il est en "faillite"... alors évidemment ils vous font des promesses... mais c'est de la poudre aux yeux, et vous finirez par tout rembourser avec les intérêts... si ce n'est vous, vos enfants, et vos petits-enfants. L'argent n'est plus à l'Etat, il appartient au capitaliste... Et si l'Etat restreint trop ses libertés, le capitaliste se barre, avec son capital et ses emplois... et il vous laisse sur le carreau... (Mital, Ford, Tefal, Amora, les exemples sont légions ds l'actualité)

Si le travailleur guadeloupéen prône la révolution bolchévique, il n'obtiendra que la fuite de son entrepreneur quelle que soit sa couleur (béké, blanc, chinois, juif, même noir !) Parce que les petits paradis friqués sont légion dans le monde: Dubaï, Hong-Kong, Macao, Bali, Australie, Maurice, Saint Domingue, etc... Voilà, je ne veux donner de leçons à personne, juste essayer de montrer le monde sous son éclairage réel, l'Etat ne peut rien pour nous et il ne peut contraindre aucun entrepreneur à long terme... juste à court terme, le temps que ce dernier déménage vers un nouveau paradis...

Non, ne me dites pas "l'entrepreneur n'a qu'à se barrer, on fera sans lui..." mdr!!! non mes amis, ça c'est du rêve indépendantiste pour des pays émancipés dans les années 60, et qui eux ont de vraies richesses naturelles exploitables, et exportables... Résulat 50 ans plus tard: prenez donc un billet pour n'importe quelle destination d'Afrique noire... ça vous économisera une erreur fatale... ah, si on n'a pas de ressources naturelles exploitables?.. n'allez pas loin: Haïti vous tend les bras (lol)

Réveillons-nous les amis: la Guadeloupe autarcique, qui n'a besoin de personne, et qui décide unilatéralement de mesures de relance du pouvoir d'HA avec l'argent du contribuable métropolitain (le comble...) c'est une chimère...

Une lueur d'espoir pour finir cet article trop noir? envoyez donc vos enfants (si vous en avez) à l'école, donnez leur goût du risque, l'envie d'investir, et d'influencer leur destin sans attendre du sauveur (Etat) une solution facile... c'est le plus grand service que vous pouvez leur rendre, à eux, et à vous-même...

Et arrêtez donc de grâce, de tout ramener à la couleur de peau, ou à une vulgaire question d'égalitarisme... Plus personne n'a envie de bosser pour ceux qui ne veulent rien foutre... la Guadeloupe, c'est comme partout, le chacun pour sa gueule... à tous les niveaux... Seulement, quand tu es riche tu as tendance à être + à droite qu'à gauche, parce que tu as + de choses à perdre qu'avant... c une constante de la race humaine.

Bonne reprise du boulot les amis.. et si vous n'aimez pas la façon de manager de votre employeur, démissionnez, allez voir ailleurs, et si vous avez le cran, hypothéquez tt ce que vous possédez et montez une boîte concurrente si vous êtes si doués que ça... Si vous n'avez pas de capital?... Référez vous aux chinois, juifs et autres... quittez votre petite île paradisiaque et trouvez un eldorado qui vous tende les bras... il est là le véritable engagement.

Amicalement,

vendredi 20 février 2009

La Guadeloupe en otage, hier comme aujourd'hui

Coup de chaud sur la Guadeloupe. Un collectif aux accents populistes paralyse depuis plusieurs semaines le département, en pleine saison touristique, mettant à mal le poumon économique du territoire. Des barrages, des émeutes, visites dissuasives des hommes du collectif LKP (quels charmants personnages tout de même ! De vrais tribuns de la plèbe mode XXIe siècle, le prestige latin en moins) aux commerçants pour les forcer à baisser le rideau, références communautaires qui ne peuvent que jeter de l’huile sur le feu (« la Gwadloup ta nou, la Gwadloup pa ta yo »),… Il faut aussi ajouter au bordel ambiant la mort d’un syndicaliste et plusieurs automobiles calcinées (ils ont le droit, la Guadeloupe est à eux apparemment). Et un homme, Elie Domota, fier leader anticolonialiste pétri de marxisme, grand dénonciateur des descendants de colons devant l’Eternel mêlant volontiers son discours d’autonomisme et de réaction anti-blancs (« eux »…), le nouveau messie du peuple guadeloupéen en lutte contre la vie chère, et, accessoirement, pour son indépendance (selon lui). Bref, un joyeux bordel.

Comment sortir de cette situation pour le moins problématique ? Premièrement, en rétablissant l’ordre, c'est-à-dire en réduisant à néant le problème conjoncturel (si cela pouvait passer par une mise au placard de M. Domota et de sa clique, croyez bien que je ne m’en plaindrais pas). Et deuxièmement, en apportant des réponses concrètes, utiles, pérennes à des problèmes structurels, et non en annonçant des mesures inefficaces pour acheter une paix sociale purement apparente. Comme on peut le comprendre aisément, l’Etat a choisi la seconde solution. Le LKP dénonce la vie chère (et en effet, les prix à la pompe sont restés très élevés, alors même que le prix du baril a été divisé par trois ; de même, en 2008, la viande était au minimum 25% plus chère qu’en métropole, les légumes de 100 à 160%. Le coût de la vie en général était de 35% supérieur à la métropole), réclamant une revalorisation de 200€ des bas salaires, et surfe sur la crise sociale (22,7% de chômage en 2007, une non-ouverture dénoncée du patronat aux Guadeloupéens d’origine africaine et indienne,…) Pour y répondre, la solution étatique envisagée a donc été de mettre plus de moyens, de noyer le département sous des aides supplémentaires, histoire de calmer le jeu rapidement et honorablement.

La Guadeloupe mérite cependant mieux que cette économie de rentes et d’avantages acquis. Une petite minorité de familles profite de monopoles imposant à l’île des biens essentiellement métropolitains à des prix inimaginables et mettant à mal le principe de concurrence (6 familles se partagent le marché de l’hôtellerie et de la distribution de l’île), les aides déversées par l’Etat découragent l’activité, la fiscalité prend un caractère confiscatoire et pénalisent des entreprises déjà découragées par les monopoles familiaux, et la population active comporte de nombreux fonctionnaires bénéficiant de primes sur leurs salaires.

Pourquoi ne pas donner plus de liberté aux Antilles ? Pourquoi ne pas permettre à l’Etat de casser les monopoles familiaux qui influent à la hausse sur les prix (il gagnerait en estime), de réduire les subventions qui fixent l’activité dans un carcan qui l’étouffe, au grand désespoir de Guadeloupéens rejetant la faute sur l’ensemble d’une communauté ? Pourquoi ne pas éliminer dès maintenant quantité de blocages qui pourrissent l’économie locale ? Ce serait bien plus efficace, bien moins coûteux et surtout plus adapté. Malheureusement, l’Etat préfère continuer de verser une manne qu’il amplifie, dont il adresse la facture aux contribuables en retour, et en viendra peut-être un jour à établir des quotas à l’emploi pour tenter de réparer une situation qu’il laisse perdurer par peur de la liberté, quitte à figer dans un nouveau carcan la société.

jeudi 12 février 2009

Still alive

Je viens de finir mon commentaire d'arrêt. En 4 heures et 45 minutes. Youhouuuuuuuuuuuuu! J'ai explosé mon record! Et sans brouillon!!!!!

mercredi 11 février 2009

Internet, c'est dangereux.

Je sais, il est très malsain de faire ses devoirs juste à côté d'un PC connecté. Un clic, et on se retrouve sur facebook ou à bloguer... C'est terrible, non?
Pour me donner bonne conscience, je vous livre ma séance de TD pour demain 8h.
* Arrêt 1: Cour de Cassation, 1e chambre civile, 15 novembre 1988. Le dentiste, comme fournisseur de prothèses, est tenu d'une obligation de résultat quant à la qualité de celles-ci. Donc si elles sont défectueuses, engagement de plein droit de la responsabilité contractuelle du praticien. Une histoire d'appareil dentaire défectueux...
* Arrêt 2: Cour de Cassation, 1e chambre civile, 25 février 1997. Le fameux arrêt "Hédreul". Le médecin, tenu à l'égard de son patient d'une obligation particulière d'information, doit rapporter la preuve de la correcte exécution de cette dernière. Un revirement important par rapport à la jurisprudence précédente (le patient devait rapporter la preuve de la bonne exécution par le médecin de son obligation particulière d'information). Une histoire de coloscopie avec ablation de polype qui s'est terminée par une perforation intestinale...
* Arrêt 3: Cour de Cassation (je me demande pourquoi je le précise encore), 1e chambre civile, 8 novembre 2000. En matière de contrat médical, l'obligation de résultat n'est pas étendue aux dommages résultant de la survenance d'un aléa thérapeutique. Ici, la Cour d'Appel de Bordeaux avait condamné un médecin à réparer le dommage subi par un patient (incontinence urinaire et anale, paralysie définitive des membres inférieurs après une intervention), alors même qu'elle avait conlu à la survenance d'un aléa et à l'absence de faute du praticien...
* Arrêt 4: Cour de Cassation, 1e chambre civile, 4 avril 2006. La magie des infections nosocomiales. Pas compris, j'attendrais la correction de demain (matin 8h T_T)
* Arrêt 5: Cour de Cassation, 1e chambre civile, 9 octobre 2001. L'arrêt à commenter. je viens de m'y mettre. Un bébé né dans de "mauvaises" conditions, frappé d'une IPP de 25%, engage à sa majorité une action contre le médecin et la clinique, invoquant les fautes commises lors de sa mise au monde et le manque d'information de sa mère quant aux risques inhérents à une présentation par le siège. Pour les fautes commises, "supprimé car hors du programme de 2e année", et pour le manque d'information, il y a eu cassation et Frank (du nom du bébé mal né) a eu gain de cause (provisoirement).

vendredi 6 février 2009

détente...


Histoire d'oublier la semaine "fac morte" qui s'annonce...

buy american!


Ou: les hésitations de l'Oncle Sam.

Ces deux mots agitent les économistes depuis quelques jours. De quoi s'agit-il? Pour expliquer, il faut revenir au titanesque plan de relance américain, voté le 28 janvier par la Chambre des Représentants (majoritairement démocrate), d'un montant total de 819 milliards de $.
Ce plan, conçu pour "sauver" plusieurs millions d'emplois (à défaut de les créer) et venir en aide à ceux qui sont touchés par la récession, prévoit notamment 275 milliards de $ destinés aux allègements fiscaux, 10 milliards pour la recherche scientifique, 7,5 milliards pour la rénovation des logements sociaux, 32 milliards pour le réseau électrique (pour l'orienter vers une énergie propre...), 20 milliards sur 10 ans pour développer les "emplois verts" et les éconoomies d'énergies, 20 milliards pour moderniser les écoles, 79 milliards pour aider les Etats à maintenir les emplois d'enseignants, une augmentation des allocations-chômage,...

Bref, une avalanche de chiffres pour mieux faire comprendre à l'Amérique que maman-Etat fédéral s'occupera bien d'elle. Si l'on occulte un peu ces chiffres, on peut trouver une clause, dite "buy american". Ladite clause interdit l'achat de fer ou d'acier étranger pour les projets d'infrastructures financés par le plan de relance (sauf si ces deux matériaux sont en quantités insuffisantes ou si les produits américains augmentent la facture finale de plus de 25%). Les syndicats applaudissent, les libéraux pleurent de dépit facent à ce regain de protectionnisme.

Où est le problème d'une telle clause? 1/les partenaires étrangers (Allemagne et Chine principalement) fortement exportateurs souffrent, et voient leurs économies se dégrader un peu plus. 2/les règles de l'OMC sont clairement violées. 3/les projets d'infrastructures visés sont plus chers, donc l'Etat dépense plus, donc il demandera plus à ses citoyens (soit pour financer directement le projet, soit pour rembourser les emprunts). Qui plus est, une telle clause ne tire pas les conclusions de la crise de 1929, en... empruntant les mêmes méthodes protectionnistes qui avaient conduit à une récession mondiale. La conséquence avait été un relèvement plus lent et plus pénible de l'Amérique.

Face aux inquiétudes des Européens, des Chinois et des Japonais, face au risque de voir le dossier porté devant l'OMC (synonyme: guerre commerciale), face à la grogne des partenaires de l'ALENA, face enfin à la polémique proprement américaine, le président Obama a reconnu que c'était une erreur, et qu'il verrait à quelle formulation les parlementaires pouvaient parvenir. Mercredi, le Sénat a assoupli un peu la règle: un amendement interdit toute entorse aux obligations contractées par les Etats-Unis dans le cadre d'accords internationaux.

Quoiqu'il en soit, ce genre de clause révèle l'inquiétude des Américains pour leur économie, et la tentation grandissante de recourir au protectionnisme (histoire de mettre encore plus de monde au chômage tout en étant approuvé par les syndicats) pour la première économie mondiale. Un tel recours serait catastrophique pour le commerce international, qui pourtant apparaît comme l'une des seules planches de salut pour surmonter la crise, et prouverait la faiblesse d'Obama face aux syndicats américains (au détriment d'une politique économique efficace). Ah... ces démocrates!

dimanche 1 février 2009

Découverte

J’ai retrouvé aujourd’hui, en faisant le tri dans ma chambre, un relevé d’article (du monde, il me semble) datant de l’été 2008, juste après la réforme constitutionnelle. Il s’agissait de l’interview de Guy Carcassonne, professeur de droit à l’université de Paris X – Nanterre et membre de la Commission Balladur. Si j’ai apparemment oublié de noter les questions, j’ai par contre retranscrit les réponses.
« La définition du régime ne change pas. Nous sommes toujours dans le cadre d’un régime parlementaire à direction présidentielle. Le président de la République est déjà, de facto, le chef de la majorité. Il ne faut pas juger ce texte à l’aune de Nicolas Sarkozy. On ne constitutionnalise pas le sarkozysme. Il faut voir plus loin. La réforme va dans le sens d’un rééquilibrage en faveur du Parlement.
Ce que l’on appelle l’hyperprésidence n’est qu’une hyperprésidence médiatique. Pompidou avait infiniment plus de pouvoir que Sarkozy. Il ne devait pas composer avec la Commission européenne, les collectivités locales, les multinationales… Prenez l’exemple de l’usine Mittal de Gandrange : le président Pompidou aurait immédiatement décroché son téléphone pour demander au patron d’une entreprise publique de racheter le site. Aujourd’hui, Sarkozy doit obtenir l’accord des maires pour imposer le service minimum dans les écoles…
Les mesures les plus importantes [de cette réforme] sont celles dont on parle le moins. Je pense à la modification de l’article 42 qui permet que le texte discuté en séance soit celui de la commission et non celui du gouvernement. Le fait d’avoir une semaine sur quatre consacrée au contrôle est aussi très positif, parce que dans notre pays, on légifère trop et on ne contrôle pas assez. Chaque texte présenté devant le Parlement sera accompagné d’une étude d’impact. Cela permettra peut-être de mettre un terme à ces législations précipitées, qui sont une calamité nationale et engendrent une insécurité juridique. Aujourd’hui, un texte peut-être adopté en Conseil des Ministres le mercredi et présenté à l’Assemblée le lundi suivant… Le renforcement des droits de l’opposition devrait aussi permettre de désigner un contre-rapporteur qui pourrait intervenir au début du débat général. Aujourd’hui, pour se faire entendre, l’opposition est souvent contrainte d’utiliser l’exception d’irrecevabilité ou la question préalable.
Les parlementaires de l’opposition ne pourront plus invoquer quelque impossibilité que ce soit. Le problème, c’est qu’on ne peut pas revaloriser une chambre vide. Il faudrait lutter contre l’absentéisme des parlementaires. L’article 162 du règlement prévoit des pénalités, mais il n’est pas appliqué. Des milliers de salariés pointent à leur travail. Les députés, eux, arrivent le mardi à l’heure du déjeuner pour la réunion de groupe et repartent le mercredi après la séance des questions d’actualités.
Sur la limitation du recours au 49-3, on peut y voir des inconvénients. Le gouvernement qui n’aura pas de majorité sera plus contraint. Michel Rocard, lorsqu’il était premier ministre, l’avait utilisé pour 13 textes en 3 ans. Avec la réforme, il n’aurait pu l’utiliser que pour 7 ou 8 textes. Ce qui l’aurait obligé à faire voter des lois fourre-tout. En 1982, le 49-3 a permis à Pierre Mauroy d’imposer la loi bloquant les salaires et les prix. Jamais la majorité socialiste ne l’aurait votée autrement. »
Propos recueillis par Xavier Ternisien. Le Monde, 23 juillet 2008.