jeudi 22 janvier 2009

Mon point de vue sur les revendications palestiniennes


Les Palestiniens demandent officiellement 3 choses au cours des négociations: la fixation des frontières d'Israël à la ligne verte (les "frontières" de 1967), le partage de Jérusalem pour y fixer la capitale de l'Etat palestinien et enfin l'application du "droit au retour" des réfugiers palestiniens. A titre personnel, je ne souhaite la réalisation de ces exigences (puisqu'il faut les appeler comme elles sont) telles quelles: pas maintenant, pas comme ça.

- Sur Jérusalem. Les Palestiniens exigent l'obtention de la souveraineté sur la portion de ville contrôlée par les Jordaniens jusqu'en 1967, plus connue sous le nom de "Jérusalem-Est", revendication largement acceptée en Occident comme "équitable". Certes, mais inapplicable. En effet, Jérusalem-Est ressemble plutôt à Jérusalem Nord-Est-Sud + la Vieille Ville. Basons nous sur les faits: cette portion comporte des quartiers juifs (dont on sait très bien ce qui leur arriverait en cas de contrôle palestinien): Ramot Allon, Neve Yaakov, Pisgat Zeev, Ramat Eshkol et Atarot au nord, Mizrah Talpiot au centre, et Gilo, Givat Hatamos, Givat Ha Arba, Har Homa au sud. Ils sont mélangés à des quartiens arabes, sauf au centre (le "coeur" de Jérusalem Est). Un partage territorial en l'état serait ingérable et dangereux, et une capitale arabe avec une très forte minorité juive serait mal perçue par l'opinion palestinienne (soyons réalistes). Certains proposent le partage tel quel (inapplicable dans les faits), d'autres une souveraineté israélienne sur les quartiers juifs et une souveraineté sur les quartiers arabes: les deux capitales seraient alors deux capitales-gruyères. Quant à la Vieille Ville, le souvenir de la dernière souverainté arabe laisse songeur (les juifs ne pouvaient accéder au Kotel), et l'on devient carrément inquiet lorsque l'on connaît la fiabilité des institutions touristiques et archéologiques palestiniennes. Je préconise donc l'annexion par Israël du Nord et du Sud, tandis que les Palestiniens conserveraient le centre et l'est. Les quartiers arabes seraient évacués en territoire israélien, idem pour les quartiers juifs en territoire palestinien. Catastrophe, certes, mais moins de tensions sans doute.

- Les "frontières" de 1967. Ce ne sont pas des frontières à proprement parler, mais une vague ligne de cessez-le-feu. Les Palestiniens demandent la souveraineté sur tout le territoire hors du contrôle israélien en 1966, mais là encore c'est inapplicable. Premièrement, Israël ne trouverait aucun bénéfice (mise à part une vague promesse de paix dont on sait très bien ce qu'elle voudrait dire dans la bouche d'un dirigeant palestinien; c'est comme qualifier Netanyahu de chantre de la paix: incohérent) à avoir un Etat palestinien si proche: à 12km de la mer par endroits; au vu de la situation actuelle à Gaza, c'est suicidaire! Deuxièmement, que l'on approuve ou pas leur présence, il existe en Cisjordanie (à Gaza le problème est réglé) 200 000 Israéliens ou plus. Un retour tel quel aux frontières impliquerait de les évacuer, opération ruineuse s'il en est. Mieux vaut évacuer ceux qui peuvent l'être, et conserver ceux qui habitent au plus près de la ligne verte... Autre contestation de la revendication palestinienne: si Israël n'a aucun droit du fait de sa victoire en 1967, les Palestiniens non plus. Avant 1967, la région avait été annexée par la Jordanie, qui a abandonné ses prétentions avant le nouveau siècle, et encore avant par les autorités ottomanes, puis britanniques; en tout état de cause, il n'existait pas, et n'a jamais existé, un Etat proprement Palestinien établi sur un quelconque territoire de la Palestine géographique. Donc, en droit, la Cisjordanie n'appartient à personne (du moins à aucun ETAT, je laisse à part le cas des territoires palestiniens autonomes). On devrait même parler de territoires disputés, et non de territoires occupés. En ce qui me concerne, je prend cela pour une bonne nouvelle: cela met les deux parties à égalité en un sens (et si on évacue les théories fumeuses de "territoires donné par Dieu" ou "terre d'Islam"), et les engage à négocier leurs frontières. Pour les Israéliens, cela signifie abandonner leurs idées de souveraineté totale pour des frontières fixes, internationalement reconnues, et surtout sécuritaires (ce sera toujours mieux que le flou juridique). Pour les Palestiniens, cela signifie renoncer à leurs convictions erronées pour obtenir des frontières fixes et un Etat avec une véritable substance (cela aide au développement, parait-il).

- les Réfugiés. Mon GROS point de désaccord avec les Palestiniens. Selon une hypothèse haute, près de 800 000 Palestiniens ont quitté le pays en 1948-1949, et 300 000 en 1967. Les raisons de leur départ ne seront pas traitées ici, il me faudrait un recueil tout entier pour en parler. Reprenons. Au mieux, sans tenir compte de la démographie, on devrait donc avoir on maximum 1,1 million de réfugiés Palestiniens, aidés depuis 1949 par l'UNRWA. Ils sont aujourd'hui environ 4,3 millions (1,7 million en Jordanie, près d'un million dans la bande de Gaza, 690 000 en Cisjordanie, 425 000 en Syrie et 400 000 au Liban). Comment est-ce possible? Simple. Contrairement au statut accordé depuis toujours par l'ONU à toutes les autres populations déplacées à l'occasion de conflits, le statut des réfugiés palestiniens est spécial: il englobe non seulement les "vrais" réfugiés, mais aussi leurs descendants. Fait unique, et plutôt inacceptable (valent-ils mieux que tous les autres réfugiés? Certes non, ni plus, ni moins d'ailleurs). Sans compter que des enfants de réfugiés ne sont pas enregistrés comme tels (ils seraient près d'un million, disséminés dans le Golfe), et que des Arabes n'ayant jamais mis les pieds en Palestine géographique se sont fait enregistrés, dans les pays d'accueil, comme Palestiniens, pour bénéficier de l'aide de l'UNRWA, qui offrait des conditions de vie meilleures que dans le pays d'accueil. Les Palestiniens voudraient accorder aux réfugiés et à leurs descendants le droit de revenir dans leurs anciennes demeures (certains ont même conservé leurs clés, qu'ils montrent avec émotion aux caméras du monde entier, suivis de près par un garde-chiourme d'un quelconque mouvement détestable). Là, je dis NON. Non, parce que les descendants n'on rien à y faire (ils auraient dû être intégrés dans les pays d'accueil, au lieu de quoi ils y sont traités comme des cas à part, les régimes voulant conserver un abcès de fixation contre Israël, sans bénéficier de la nationalité du pays où ils ont vu le jour. On pourrait parler de citoyens de seconde zone, mais cela impliquerait qu'ils soient déjà citoyens...). Non, parce que ce serait le prélude à la destruction d'Israël. Et enfin non, parce que ce serait faire de leur cause un cas supérieur à celle de tous les autres réfugiés, sans aucune considération des faits. Je préfère de loin une solution qui autoriserait les Palestiniens réfugiés originels (minimum 42 ans, entre autres conditions) à rentrer en Israël, et l'octroi de la nationalité du pays d'accueil aux autres (avec en parallèle une intégration à la société).

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