Certains rêvent de loger le président de la République dans une barre HLM, le contraindre à utiliser les transports en commun, l’abonner à la soupe populaire, le priver de téléphone portable et lui faire toucher le SMIC. L’actuel hôte de l’Elysée serait sans doute un peu plus humble, j’en conviens. Mais je ne suis pas certain que nous résoudrions ainsi tous nos problèmes financiers.
Je ne suis pas contre une réduction de la rémunération du chef de l’Etat, ni contre une plus grande sobriété dans l’utilisation qui est faite par l’Elysée de l’argent
volé aux contribuablespublic. Mais je trouve la polémique sur le prix du nouvel avion présidentiel stérile (c’est pourquoi j’en parle, me direz-vous. Mea Culpa…). Il est chiffré à 176 millions d’euros, il porte le coût de l’heure de vol à à 20 000 euros. Soit. Mais il permet au président de la République française de voyager à Mayotte ou à la Réunion sans escale, ou dans toute autre contrée comprise dans un rayon de 11 000km en partant de Paris. C’est assez pratique, en matière de politique internationale. L’avion, en tant qu’objet, ne me pose pas de problème.Je conçois que certains puissent être écœurés, en ces temps de crise: ils n’apprécient pas de se serrer la ceinture alors que le président de la République s’offre un avion “bling-bling” (c’est du moins ce qu’on leur dit). Mais critiquer ce qui peut s’apparenter à un moyen d’accomplir son travail ne me paraît pas approprié… S’ils veulent réellement des changements, qu’ils s’intéressent à la rémunération des hauts fonctionnaires, aux divers avantages injustifiés dont peuvent jouir les parlementaires, au système de protection social fossilisé et coûteux qu’ils défendent, à la corruption, bref, à tout ce qui constitue une dépense publique injustifiable. Ce sera plus efficace que de crier contre un avion présidentiel ou contre l’attitude “bling-bling” de certains (afficher sa richesse, ou du moins avoir un rapport décomplexé par rapport à l’argent n’est peu être pas classieux, mais ça n’est pas non plus un péché).
Pour finir, même si c’est très insuffisant pour résoudre notre problème d’endettement, j’apprécie la suppression de la garden-party du 14 juillet. Je ne me suis pas renseigné, mais si c’est vrai, j’approuve. C’est déjà ça…
mardi 29 juin 2010
Maman les petits avions…
mercredi 23 juin 2010
République bananière
Un nouveau dossier sur le bureau présidentiel: le dossier ultra-sensible “Bleus & reconstruction du football français”. La République française ne peut pas tolérer un tel échec, alors qu’elle va accueillir dans six ans le championnat d’Europe de football. C’est inadmissible, un scandale, pire, une honte pour notre GRANDE nation footballistique. Il FAUT prendre des mesures.
La très utile ministre de la Jeunesse et des Sports l’a déclaré devant l'Assemblée nationale:
Je ne peux que constater, comme vous , le désastre avec une équipe de France où des caïds immatures commandent à des gamins apeurés, un coach désemparé et sans autorité, une Fédération française de football aux abois.
C'est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé de prendre toutes ses responsabilités, d'abord en faisant faire une analyse approfondie, un audit externe, car ceux qui ont failli ne peuvent pas piloter cette analyse, il ne peuvent pas faire leur cuisine sur leur petit feu.
Question: En quoi les résultats d’une équipe au sein d’une compétition organisée par une fédération en théorie privée et indépendante peuvent-ils intéresser l’Etat? J’ai beau essayer de comprendre, je n’arrive pas à faire le lien entre pratique sportive et rôle de l’Etat. Pour tout dire, je rie jaune. Pour gérer l’insécurité à Belleville, on créé un Comité de pilotage et on passe sous silence la carence de la puissance publique dans l’exercice de sa mission la plus basique (assurer la sécurité des individus). Mais pour répondre aux gamineries d’une équipe de France qui ne représente qu’elle même (elle n’est pas un corps constitué, elle n’est pas non plus une émanation de l’administration, et je ne suis pas convoqué à des élections), on tient une réunion de crise, après avoir tout tenté en envoyant le ministre de tutelle sur le front.
Nouvelle question: comment appelle-t-on un pays dont le chef de l’Etat ferait des résultats d’une équipe sportive un dossier à traiter dans l’urgence impliquant son gouvernement et justifiant de nouvelles dépenses publiques? Réponse: une république bananière.
jeudi 10 juin 2010
La confusion des idées
samedi 5 juin 2010
Sur Gaza
C’est LE sujet du moment: la flottille humanitaire à destination de Gaza violemment interceptée par la marine israélienne. Condamnations internationales, manifestations un peu partout, dénonciations, incendie de drapeaux israéliens et américains,… Bref, rien n’a vraiment changé.
Clairement, je suis contre l’embargo imposé à la bande de Gaza par Israël (ça, tout le monde le sait) et par l’Egypte (ça, personne ne le mentionne, ou presque). Si j’ai soutenu (et si je soutiens toujours) le droit d’Israël à défendre sa population contre les roquettes envoyées par la bande de terroristes au pouvoir dans le territoire, je suis très sceptique quant aux résultats espérés de ce blocus, sans parler de sa légitimité. Si les Palestiniens veulent exporter des fleurs ou d’autres produits agricoles, ils devraient être libres de le faire (idem s’ils souhaitent importer); toute entrave étrangère, ainsi d’ailleurs que toute taxation au profit de la “résistance”, n’est pas légitime. Cela va paraître cruel, mais je préfère des assassinats ciblés de cadres du Hamas à l’embargo: il n’y a aucune raison pour que tous les habitants de la bande de Gaza paient pour les actes et les paroles de tarés en keffieh. D’ailleurs, Israël pourrait gagner quelque chose à cette ouverture: sous réserve de ne pas approvisionner en armes le Hamas, les Israéliens pourraient avoir accès aux marchandises en provenance de la bande de Gaza, probablement moins chères. L’Egypte, elle, peut écouler des marchandises via les tunnels. BREF: ce qu’il faut éliminer, c’est le Hamas, pas l’économie de la bande de Gaza.
Bon. Ma position sur l’embargo dévoilée, je vais traiter de la flottille humanitaire. D’une part, je ne pense pas vraiment que les habitants de la bande de Gaza aient tant besoin que ça de vivres données par des militants. Ce dont ils ont besoin, c’est à mon sens d’ouverture, d’argent honnêtement gagné (comprendre “non versé par le Hamas parce que vous êtes fonctionnaire dans un secteur ne relevant pas de la puissance publique”, c’est à dire “non versé par le contribuable étranger”). D’autre part, je trouve que l’opération a un caractère plus médiatique qu’humanitaire: avec ou sans intervention israélienne, le Hamas s’en serait bien sorti. Là, c’est miraculeux: une intervention, de la violence et des morts, suivis d’un flot de critiques. Mechaal doit exulter! C’est pourquoi, si je trouve l’action d’Israël idiote, je ne me mêlerai pas plus que ça aux légions de dénonciateurs.