samedi 10 octobre 2009

Enervitude

  Cri d'alarme d'un ami de l'environnement. Je ne m'en prends pas aux grandes firmes transnationales, ni aux barons capitalistes exploiteurs. Je m'en prends... aux gens. Oui, aux gens, à quasiment l'ensemble des gens. Pourquoi? Pure possessivité: j'en ai assez de voir la masse succomber aux discours de fascistes verts en me piquant mon idée.

 Depuis peu, presque TOUT le monde se soucie d'environnement. Je devrais me dire: "Génial, ils deviennent subitement tous un peu plus responsables!". Au lieu de cela, je constate qu'au lieu de se remettre en question, ils en appellent à l'Etat, et que quand bien même ils se remettent en question, ils versent dans les théories fumeuses de la décroissance (et donc du "dé-progrès"). Toujours l'Etat, au final. Pire que tout : des militants des Verts de mon âge viennent vers moi et osent, je dis bien osent, m'expliquer que pour lutter contre le réchauffement climatique je dois 1/ adhérer, 2/ agir en signant X pétition, et 3/ détester notre capitaliste de monde pour ce qu'il engendre. Je connaissais déjà les problématiques environnementales avant même qu'ils ne sachent que le mot "écologie" existe... Bref, je suis attérré: la prise de conscience c'est fait, les décisions que je défends (c'est à dire la liberté, le juste prix des choses, la responsabilité), c'est loin d'être fait.

Exemple concret: Développer les renouvelables (j'ai une préférence pour le solaire). Selon moi, il faudrait d'abord supprimer les subventions dont elles bénéficient (créatrices de rentes injustifiées et massacreuses de paysages), supprimer les subventions dont peuvent bénéficier les énergies conventionnelles, et internaliser les risques pour tous les opérateurs et propriétaires de centrales. Ensuite, on laisse le marché tranquille (si le nucléaire est cher - ce qui est le cas, merci l'Etat pour tes choix - l'opérateur pourra abaisser ses coûts avec une autre énergie; si l'énergie est chère, les gens la gaspilleront moins... sinon, ils l'utiliseront, et ainsi de suite... bref, le marché, quoi). Pour les Verts, il faut augmenter les subventions publiques, faciliter les implantations, légiférer sans cesse, interdire le reste, et le tout en garantissant un prix assez bas pour les consommateurs. Consensus actuel sur la seconde position (qui pourtant procède du même principe qui a permis la floraison de centrales nucléaires qu'ils critiquent aujourd'hui: l'Etat légifère et agit en matière d'énergie). Zat isolé. Zat frustré. Frustration qui culmine avec le Grenelle Environnement, et se poursuit avec la "grenelle-envirionnementalisation" des mentalités.

  Re-exemple concret: le bio et les produits écolabellisés. Il m'arrive de consommer des aliments bio (quand j'ai de l'argent et que j'accepte de le dépenser), parce que je considère que c'est bien pour moi (ou plutôt: je me donne bonne conscience) et parce que généralement le design de l'emballage m'attire (grosse faiblesse: je suis attiré par les emballages, et j'achète... Je n'ai pas de volonté en matière de consommation =D). Pourtant, je n'impose pas aux autres d'en consommer, c'est une question personnelle. Je prend des pommes bio comme j'achète du salami danois rose fluo d'animaux qui n'ont jamais vu la lumière du jour. Je peux parfois tenter de convaincre les autres qu'acheter un gel WC "éco-label européen" c'est moins nocif pour les milieux aquatiques. Mais je ne l'impose pas (collocataires mis à part: quand c'est moi qui achète le gel WC, je choisis, donc mon choix peut s'imposer à eux... mais ils m'ont donné le pouvoir de choisir, donc... pas de pitié! Et en plus ils s'en fichent tellement qu'ils disent oui, vu que c'est mon argent). Les Verts, et maintenant les gens, exigent des quotas de produits bio dans les cantines scolaires, et veulent même faire légiférer dans ce sens. Pas question que l'établissement choisisse; non: ils préfèrent le bio, donc ils l'imposent. Qu'ils se contentent de convaincre, sans imposer!

  Les enfants, on s'achemine vers le meilleur des mondes! Youhou! (amertume).

2 commentaires:

Z@t's me a dit…

je viens de remarquer une redondance avec deux "au lieu". I apologize.

christiane chavane a dit…

Un bon article sur la dictature des écolos-anti-capitalistes et le rôle de l'état qui ferait mieux de se faire plus petit. Ce soit je vais voir "not evil just wrong" le film anti thèses Hulot-Gore and Co sur le réchauffement climatique. C'est à Paris 6e à 20 heures, à la maison des mines, 9 rue Pierre Nicolle.
Ne vous laissez pas trop culpabiliser si vous ne cédez pas à la tentation du bio : le bilan écologique n'est pas si bon que ça.
Vive la liberté-responsabilité et stop à l'écologisme punitif.
Bien cordialement