samedi 27 juin 2009

Vert

Deux titres: "Obama monte en ligne contre le réchauffement climatique" et "Obama lance sa révolution verte", tirés du Figaro et du Monde. la Chambre des Représentants a adopté à une courte majorité l'American Clean Energy and Security Act, un projet de loi tentant de limiter les émissions (humaines) de gaz à effet de serre. Finalement, plus que la réglementation prévue dans les 1 200 pages du projet, ce sont les motivations qui m'irritent. Le président a récemment déclaré devant la presse que "le pays qui prendra les devants dans la création d'une économie de l'énergie propre dirigera l'économie du XXIe siècle". Est-ce cela le but? Diriger l'économie mondiale? Dominer un nouveau secteur économique pour au fond détenir le leadership de l'économie mondiale? N'est-ce qu'une question de domination? Ce n'est pas mon point de vue.
L'idée d'un marché de droits à polluer ne me choque pas tellement, mais je la trouve insuffisante. Parce qu'en elle-même, elle peut se révéler être une coquille vide (si vous instaurez des plafonds supérieurs au volume d'émission des secteurs concernés, le prix de la tonne de carbone baisse, et le fantastique mécanisme ne sert plus à rien, privé de son effet incitatif, du fait généralement des Etats). Parce qu'elle ne prend en compte qu'une partie des polluants (saviez-vous que le CO2 n'est PAS le plus important gaz à effet de serre? Le méthane, provenant de l'élevage des ruminants, de la culture du riz, des exploitations pétrolières et des décharges d'ordures, a un pouvoir de réchauffement 21 fois plus important; le protoxyde d'azote, issus des engrais azotés notamment, a un pouvoir de réchauffement 310 fois plus important que le CO2; les gaz fluorés, présents dans les climatiseurs et dans la fabrication des composants d'ordinateurs, on un pouvoir de réchauffement égal à 16 000 fois celui du CO2. En somme, 1 kg de ces gaz fluorés équivaut à 16 000 kg de CO2...). Et enfin parce que toute seule elle ne rime à rien.

Pourquoi ne pas pratiquer la politique du "juste prix" pour compléter un tel marché? Prenons le cas de l'électricité. Plutôt que de subventionner les énergies renouvelables, on pourrait très simplement rétablir l'ordre sur le marché: en obligeant les opérateurs de centrales électriques à internaliser des coûts pesant actuellement sur l'ensemble des contribuables, en interdisant à l'Etat d'assumer les risques en lieu et place de l'entreprise concernée (qui serait responsabilisée), en arrêtant de subventionner des ressources non-rentables (le charbon allemand est ainsi subventionné à hauteur de 21 milliards de $), en taxant les sources qui ont longtemps bénéficié de subventions et de redevances car l'opérateur était en situation de monopole,...

Les politiques étatiques sont parfois contradictoires. Ainsi, en France, on se propose de remédier à la crise écologique, tout en créant une prime à la cuve. On décide de relancer le ferroutage, mais on facture la route de façon forfaitaire. On émet l'idée d'augmenter le trafic ferroviaire de passagers, mais on reporte depuis 20 ans la libéralisation du marché et la privatisation de la SNCF. On veut faire baisser la pollution automobile et en finir avec l'addiction au pétrole, mais on développe via des subventions des agrocarburants dont le coût est bien pire. On veut éviter les marées noires, mais on met en place une garantie d'Etat. On se plaint de l'agriculture productiviste et des sols lessivés par les produits phytosanitaires, mais on oublie que c'est en grande partie de résultat d'une politique publique. On veut faire cesser les gaspillages de ressources et l'extension urbaine, mais on veut aussi faire du "développement rural". C'est incohérent. Pour changer, on pourrait instaurer un nouveau régime: la liberté. Et son corollaire nécessaire, la responsabilité. Je suis libre d'avoir une chaudière au fioul, mais j'en paie le prix. Je suis libre d'habiter dans un endroit reculé, mais je paie le surcoût lié à la construction de routes supplémentaires, de conduites d'eau, de poteaux électriques. Je suis libre d'arroser mon champ de maïs à midi en plein juillet, mais je ne me plains pas si je paie une facture salée et si le consommateur me dit "c'est trop cher". J'ai le droit de déverser des tonnes de produits chimiques dans l'eau, mais j'assume les frais de traitement. Enfin, j'ai le droit d'habiter une banlieue pavillonnaire, si je paie mes trajets automobiles sans demander à mon employeur de les payer, et si j'ai une alternative à la SNCF.. Toucher au portefeuille c'est juste, c'est efficace; faire des propositions vides, priver de liberté et instituer des comités théodules pour se faire réélire, ça craint. (Donc Borloo et Les Verts ça craint? Pardon, je suis irrévérencieux)

vendredi 26 juin 2009

Et hop!

Juste un petit message pour indiquer que je passe en licence 3. Ric rac, certes, mais je passe!! Direction Rouen maintenant! Avec un programme: plus d'argent, moins de flemme, et peut-être dans la mesure du possible moins de tabac.
Enjoy =D

Un article juste, fun et parfaitement représentatif de ce que j'en pense

(mais en mieux dit ^^)

"DU VENT DANS LE VOILE

Burqa, niqab, voile intégral… quel que soit le nom qu’on lui donne, sa forme réelle ou son origine.

Que cet objet soit le symbole de l’asservissement de la femme, certes !
Que ce soit de la provocation de la part de certains musulmans fanatisés, certes !
Que les fanatiques en question n’aient pas encore atteint un degré de civilisation suffisant pour se différencier des animaux, puisque pour eux, l’homme ne peut s’empêcher de céder à ses pulsions lorsqu’il aperçoit un cheveu de femme, c’est possible et c’est navrant, certes !
Que des femmes soient assez stupides pour, non seulement accepter, mais porter volontairement ces fripes sinistres, avec toute la signification qu’elles ont, c’est encore plus navrant, certes !

Mais de quel droit le leur interdirions-nous ? Pouvons-nous sérieusement obliger des gens qui ont choisi délibérément l’esclavage à défendre leur liberté contre leur gré ?

On ne fait pas le bonheur des gens malgré eux ; on disait autrefois qu’il « ne faut pas être plus royaliste que le roi ».

Le devoir de notre démocratie est d’aider ceux qui demandent à s’affranchir d’un joug imposé, pas ceux qui préfèrent la servitude.

Nous avons obligation de garantir la même justice pour tous et toutes, et d’offrir à nos concitoyens la sécurité. Pas n’importe quelle sécurité contre n’importe quel accident possible de la vie, réel ou fantasmé, car cela ne dépend pas de l’état mais résulte de la précaution individuelle. Mais celle qui découle du devoir régalien de l’état : empêcher que des individus, parce qu’ils sont fous, malhonnêtes ou juste malfaisants, ne nuisent aux autres. Le vol, le crime, le viol, le chantage, la terreur, l’asservissement sont interdits par la loi et la loi doit être respectée.

Des ombres drapées de noir pénètrent dans nos magasins, nos centres commerciaux, nos écoles, nos services publics, nos transports collectifs. Il est impossible de voir leur visage ni ce qui se cache sous ces oripeaux. Au nom de la lutte contre le terrorisme, il est du devoir de la police, des vigiles éventuels, de leur demander de se dévoiler ou bien de ne pas pénétrer dans les lieux concernés. Dans la rue même, il est normal de leur faire subir un contrôle d’identité. Qu’est-ce qui nous prouve qu’un personnage recherché ne se cache pas sous ce déguisement opaque ?
Pourquoi les maris imposent-ils cela à leur épouse ? D’ailleurs respectent-ils la loi et n’en ont-ils qu’une ? Il convient de le vérifier. Il convient de s’assurer qu’ils ne préparent pas un mauvais coup dans lequel ils instrumentaliseraient leur femme… par exemple en lui faisant commettre un attentat, donc il est de notre devoir de les mettre sous surveillance étroite.
Et surtout, il est totalement exclus de céder à une quelconque revendication de ces dames, comme d’être soignées aux urgences par une femme, par exemple. Si elles veulent vivre en France elles se plieront aux règles de la société française et leur mari aussi, un point c’est tout.

En revanche faire une énième loi serait d’autant plus stupide que le port de la niqab dérive directement de la précédente loi sur le voile, mal ficelée et inapplicable et que les fanatiques du nazislamisme n’ont pas hésité à retourner contre nous en réclamant toujours plus de contreparties, comme les horaires aménagés de piscine, ou la suppression des arbres de Noël dans les écoles. Avec la complicité de la GestapHalde. C’est tout le problème des lois de circonstances, qui, pour arranger les uns au détriment des autres et vice versa, ne sont que des bricolages imparfaits qu’il faut passer son temps à corriger, pour aboutir à l’enchevêtrement inextricable et parfois contradictoire qui est une caractéristique du droit français contemporain.

En conclusion, que la police fasse son travail, que la justice suive, que la Halde disparaisse, que l’on cesse d’écouter toutes les revendications des ennemis de la démocratie, et qu’on arrête de légiférer sur tout et n’importe quoi, d’autant qu’il suffit d’appliquer les lois universelles qui existent déjà."

Trouvé et copié puis recollé à l'identique avec l'autorisation de l'auteur (que je remercie encore) sur: Le blog de Christiane Chavane (là, c'est le moment où mon pouvoir télépathique agit et vous dit: cliiiiiiiiiiiiiique, cliiiiiiiiiiiiiiique cliiiiiiique)

mercredi 24 juin 2009

Versailles: du déni chauvin

Le ridicule ne tue pas. L'adage est encore plus vrai quand personne n'en a conscience. Dans son premier discours devant le Congrès réuni à Versailles, avant-hier, le président de la République a allègrement mêlé constats lucides, déclarations liberticides et chauvinisme forcené. Il a sacrifié la pertinence de son propos sur l'autel du consensualisme. Tout semble bon pour faire passer en douceur le remaniement ministériel et faire taire, ne serait-ce qu'une quarantaine de minutes, l'auditoire parlementaire (il aurait pu s'abstenir: la majorité est silencieuse depuis les ratés de la loi HADOPI, et l'opposition quasiment inaudible depuis 2002).

On apprend que le modèle français serait revenu au premier plan. Notre pacte social, forgé par les propositions du Conseil National de la Résistance (le président ne manque pas de nous le rappeler), serait de nouveau à la mode: notre subtile façon d'entraver la liberté économique au profit d'une redistribution injuste et inefficace va, le président paraît l'assurer, inspirer le monde de demain. Le prochain modèle de croissance aura, de la bouche même de l'hôte de l'Elysée, des ressorts semblables à celui des Trente Glorieuses, époque bénie de l'interventionnisme public débridé où l'on pouvait s'affranchir, ou tenter de le faire, des lois rationnelles du marché en établissant des monopoles, au profit de l'Etat ou de cercles proches du pouvoir. Où l'on pouvait réellement agir, sur un marché national moins ancré dans l'économie mondiale, et sur un marché commun moins abouti. Où l'on pouvait, enfin, augmenter artificiellement le pouvoir d'achat en entretenant l'illusion que le monde économique n'en souffrirait pas. Entre autres malheurs... Pas de doute, c'est la fin de la récréation libérale: il nous faut retrouver un chemin pas tellement abandonné, qu'un esprit éclairé qualifia un jour de "route de la servitude".

Mais ce n'est pas tout. D'une part, le nouveau modèle intégrera des préoccupations écologiques. D'autre part, aussi bon soit-il, notre modèle à nous est largement perfectible. Non pas qu'il soit mal conçu et voué à l'implosion (il est bon et inspiré, vous dit-on). Seulement, d'obscures forces d'inerties (nommées "Parlement" et "gouvernements successifs") l'ont figé, et par là même dévoyé. L'égalité a ainsi été confondue avec l'égalitarisme (n'était-ce pas la vocation initiale de ce modèle? Assurément pas: chacun sait que le Conseil National de la Résistance ne saurait être taxé de socialisme), la liberté souffre du port de la burqa et des carences de l'Etat dans sa politique pénitentiaire (mais curieusement pas des mesures de rétention de sûreté, ni du monopole des organismes de Sécurité sociale), l'espérance de vie joue des tours à la retraite par répartition (laquelle ne saurait être réformée), les finances publiques sont perpétuellement dégradées (raison de plus pour éviter la rigueur et réfléchir à un nouvel emprunt national; tout, plutôt que de devoir abandonner un modèle dont on vient de rappeler la suprématie), l'ascenseur social est en panne (sans doute faudrait-il, pour le réparer, permettre aux poids de redescendre, mais le modèle français consiste partiellement en leur maintient. Lorsque l'on tombe sur une contradiction, la chose la plus intelligente à faire est de réviser ses prémisses).

Pour réparer le vieux modèle d'un vieux pays (enfin! il était le seul président à ne pas l'avoir mentionné), tout un tas de mesures sont prévues: l'emprunt, bien entendu, mais aussi la constructions de nouvelles prisons, la taxe carbone (qui va apparemment permettre de supprimer la taxe professionnelle), la protection des licenciés économiques (possibilité de garder son salaire durant un an et de suivre une formation sur la même période), la réforme des retraites, le refus de la burqa, la constitution d'internats d'excellence accueillant les enfants de milieux modestes,... Mais de la refonte totale de notre modèle, pas un mot.
Au final, un discours décevant et incohérent (comment peut-on défendre une modèle dépassé tout en proposant de le réformer pour qu'il subsiste? Comment peut-on vanter les mérites d'un pacte social alors qu'on le dénigre par ailleurs?). Comme première, je suis convaincu que l'on aurait pu faire mieux: plus libéral, plus cohérent, moins illusoire, et moins "national". Cela nous promet de belles choses pour la suite du mandat. Et dire que certains vont jusqu'à le taxer d'ultralibéral...

mardi 9 juin 2009

Oui

Je suis favorable à l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Ou, plus précisément, je n'y vois pas le moindre inconvénient autre que conjoncturel (certains problèmes diplomatiques et historiques, mais cela peut se résoudre très facilement).

- la Turquie n'est pas un pays européen, car seuls 3% de son territoire se trouvent sur le continent européen. Dans ce cas, que dire du Danemark? Peut-on raisonnablement dire que les 2,16 millions de km2 du Groenland se trouvent en Europe? Que dire de Chypre? Si 3% du territoire turc se trouvent en Europe, l'ensemble du territoire chypriote se trouve hors d'Europe... Enfin, que dire de nos propres DOM-TOM? Après tout, ils ne se situent pas non plus en Europe. Finalement, on peut voir que le critère géographique n'est pas si rigide que cela, et ce qui s'applique aux pays déjà membres pourrait très bien s'appliquer à la Turquie.

- la Turquie n'est pas un pays européen, son histoire n'ayant presque rien de commun avec la nôtre. Faux. La Turquie est presque depuis toujours présente au sein de l'histoire européenne, depuis l'avènement de l'Empire ottoman. On peut même dire qu'elle est présente depuis "avant" l'Europe, puisqu'elle se situe dans la lignée historique de l'Empire romain d'Orient. La plupart des sultans ottomans étaient originaires d'Europe, et les liens entre les cours européennes et la Sublime Porte sont suffisamment connus pour ne pas être pris en compte.

- la Turquie n'est pas un pays européen, les Turcs ont d'ailleurs asservi une partie de l'Europe durant des siècles. L'argument de mauvaise foi. Premièrement, ce n'est pas parce que vos ancêtres ont dominé une aire géographique précise que vous devez être rejetés. Deuxièmement, l'utilisation de cet argument par les ressortissants de pays qui ont eux aussi dominés militairement d'autres pays à des époques données est invraisemblable: on reprocherait l'occupation des Balkans par les ottomans, alors que nous Français, avons tenu à intégrer des régions européennes entières au sein de l'Empire Français? Que diraient les Italiens si demain on leur jetait à la figure des siècles d'occupation romaine? Les Allemands s'ils étaient exclus pour occupation et asservissement de l'Europe? La domination militaire et politique des Balkans jusqu'au XIXe siècle ne peut servir raisonnablement d'argument, pour la simple raison que tous les peuples d'Europe ou presque se sont un jour adonnés à ce type de politique.

- la Turquie n'est pas un pays européen, les Turcs sont culturellement parlant incompatibles avec les Européens. Pourquoi donc? Au XVe siècle déjà, le droit byzantin (et donc romain) exerçait une influence non-négligeable au sein de l'Empire. A partir du XIXe siècle, l'Empire ottoman s'est fortement inspiré de l'Europe occidentale: réformes des années 1830, promulgation de la première constitution du monde musulman en 1876, révolution des Jeunes Turcs, réformes kémalistes... Presque à bout d'arguments, certains décrètent que l'absence d'une démocratie laïque telle qu'envisagée en Europe suffirait à rendre la Turquie culturellement incompatible avec l'Europe. C'est oublier que l'Etat turc est fortement séculier et laïc, et que les droits des minorités religieuses y sont de plus en plus importants. C'est oublier aussi que les pays européens ne sont pas exempts de critiques (l'Italie et l'Irlande sont des pays traditionnellement très catholiques, le souverain britannique est aussi le chef de l'Eglise anglicane, l'un des principaux partis allemands est chrétien-démocrate...). De même, si le renouveau du mouvement religieux inquiète, il est à tempérer: le parti AKP au pouvoir, souvent qualifié de conservateur et proche de l'islam, est aussi le parti qui a fait le plus de réformes pour rendre la Turquie "euro-compatible". Enfin, certains utilisent des cas particuliers et en font des généralités. A les entendre, tous les Turcs commettraient des crimes d'honneur et seraient en partance pour le Jihad. Ils semblent qu'ils ne se rappellent plus ce qu'était l'Europe il y a seulement 50 ans: une terre conservatrice et profondément religieuse (rien qu'en France, la loi IVG ne date que de 1975, et certaines associations fustigent toujours des "meurtres" de nourrissons en se fondant sur... un livre saint). Finalement, l'argument culturel peut se retourner contre ses utilisateurs les plus zélés.

- la Turquie n'est pas un pays européen, car elle ne respecte pas les droits de l'homme. Situation purement conjoncturelle: ce n'est pas parce qu'elle ne le fait pas aujourd'hui qu'elle persistera demain. De plus, si la Turquie figure au premier rang des condamnations de la Cour européenne des droits de l'homme, la France n'est pas très loin, ni l'Italie d'ailleurs...

- la Turquie est trop peuplée pour rentrer dans l'UE. En effet, la Turquie serait amenée en cas d'adhésion à devenir une des premières nations européennes, avec un gros contigent de députés à Strasbourg. Mais en quoi le fait qu'un pays soit peuplé pourrait déboucher sur un rejet de candidature? Y a-t-il des seuils? des seuils suffisamment objectifs pour ne pas viser que la Turquie, bien entendu...

- la Turquie ne reconnaît pas le génocide arménien, ni la souveraineté de Chypre. Certes. Mais c'est conjoncturel là encore. Un problème de nationalisme chauvin, comme en connaissent beaucoup de pays européens. Souvenez vous des "évènements" en Algérie, de la France uniquement résistante (chappe de plomb sur la collaboration), des tensions entre Londres et Dublin,... les Turcs occupent Chypre. Oui. Les Français et les Britanniques ont asservi une grande partie de l'humanité. Ce n'est plus le cas. Déduction logique? La situation peut évoluer, même quand on parle de la Turquie. Au pire cela repousse l'adhésion.

- la Turquie connaît des actes de terrorisme, opprime les Kurdes et se trouve dans une aire géographique dangereuse. Re-argument conjoncturel teinté de mauvaise foi. Parce que premièrement cela peut changer. Et parce que deuxièmement d'autres pays européens se sont trouvés dans la même situation. A classer dans: c'est conjoncturel, non de ****!

- l'adhésion de la Turquie fragiliserait l'économie européenne. Croyez-moi, l'économie européenne craint bien plus les déficits à répétition de ses grandes nations que l'adhésion de la Turquie. L'économie turque est bien plus stable que par le passé, ses partenaires sont presque majoritairement des nations européennes, l'inflation n'est plus si terrible... De plus, la Turquie est un passage privilégié relativement à l'approvisionnement énergétique.

samedi 6 juin 2009

Des propositions déprimantes

C'est ce qui ressort de mon analyse des programmes des listes sollicitant mon vote pour les élections européennes. c'était déjà pas gagné, avec 7 listes sur 12 infréquentables, mais je n'imaginais pas être finalement tenté de voter blanc...
Lutte Ouvrière veut mettre fin à l'Europe des bourgeois et augmenter de façon générale les salaires, les retraites et les allocations diverses, en les indexant sur la hausse des prix. Bref, un appel contre l'Europe dominée par les financiers...
Le Front de Gauche entend établir un SMIC européen égal à 60% du salaire moyen dans chaque pays, remettre en cause les libéralisations des services publics, la soumission de la BCE au "contrôle des peuples", l'arrêt de la ratification du Traité de Lisbonne, critique Nicolas Sarkozy (pour des enjeux européens...), rejette l'Europe libérale (pauvres fous)...
Le NPA proclame tout de suite que le capitalisme est en faillite (comment pourrait-il l'être?), propose d'en finir avec le pouvoir et la propriété d'une minorité sur les moyens de production pour décider de ce qu'il faut produire, où et comment (ahhh les joies du planisme socialiste), exige une Europe défenderesse des droits de tous les peuples oprimés et notamme,t ceux des Palestiniens (les autres ne sont bien entendu pas mentionnés, cela ne fait pas voter), le démantèlement de l'OTAN (tous les pays de l'UE sont membres?), veut favoriser une agriculture paysanne et une pêche artisanale,... Sans parler de services européens pour l'énergie, les transports et l'eau...
Le Front National, cohérent avec lui-même, exige avec la même vigueur l'inversion des flux migratoires, l'Europe sans la Turquie, la défense des libertés du monde rural, le respect des traditions nationales/identités nationales/valeurs morales et spirituelles, le rétablissement de frontières économique ou encore le rétablissement de la primauté du droit national sur le droit communautaire (pur conservatisme).
Le "Parti de la France" de Carl lang, une "liste de résistance nationale", fustige une immigration massive et programmée, l'élimination de nos paysans, la mort programmée des services publics, la fin du mode de vie à la française, la chèreté de l'Europe... Alternative: un partenariat privilégié avec la Russie, la protection des entreprises françaises de la concurrence, le partiotisme social. Produire Français, en France, avec des Français. Amis du chauvinisme français, levez vous et trinquez!
Libertas, ou "Villiers-Nihous vous veulent du bien", préconise l'Europe sans la Turquie (c'est vraiment un point central du scrutin, à ce qu'il paraît), l'instauration de droits compensatoires européens pour "rééquilibrer les prix" des produits fabriqués dans des pays à bas salaires (quand le pouvoir décide des prix, prenez garde pour votre pouvoir d'achat), et là encore le refus du Traité de Lisbonne.
Debout la République, le vestige du gaullisme sans De Gaulle, désirent un protectionnisme européen (eux aussi), le refus de l'entrée de la Turquie au sein de l'UE, la suppression de la Commission européenne pour la remplacer par des agences de coopération par thème, et la libre organisation des services publics dans chaque pays ("libre d'encadrer les tarifs, libre de garantir l'égalité entre les territoires" sic).
Europe Ecologie (l'une des meilleure affiches au demeurant) désire un moratoire sur les libéralisations, un emprunt européen pour la construction de logements, une loi européenne sur les services publics. Et intègre un crétin: José Bové, cofondateur de la Confédération paysanne.

Il ne nous reste donc que le PS (pour trouver les propositions, il faut chercher... la défense et le développement des services publics, une nouvelle PAC, un Plan de relance européen, un salaire minimum représentant 60% du salaire moyen dans chaque Etat... "Seuls les socialistes portent un projet européen à la hauteur des enjeux de la crise d'aujourd'hui et des défis du XXIe siècle"), le MoDem (qui refuse notamment l'entrée dans la Turquie dans l'UE et veut préserver notre cohésion sociale en défendant les services publics, tout en se référrant à un projet de société), l'UMP (qui refuse l'entrée de la Turquie dans l'UE, désire lutter contre l'immigration clandestine et entend établir une politique industrielle européenne) et... Alliance Ecologiste Inbdépendante (il est vrai quelque peu... efin elle plane quoi).