jeudi 23 juillet 2009

Le foutoir...

Je n'aurais jamais dû l'ouvrir. Mon dossier "Sécu/Mutuelle(s)/Santé". Mais je l'ai ouvert, et là, pshhhhhhhhhhhhhhhhh!!! Un tas de papiers qui débordent, s'envolent et glissent sous les meubles. Et dedans, je constate avec une légère envie de tout détruire que je n'y comprends rien. Enfin, si, je finis par comprendre, mais dans l'instant, je suis submergé par tant d'informations, de numéros, d'en-têtes, d'attestations...

Je vous l'accorde, il est 4h du matin passé, je suis TOUJOURS debout (j'ai tenté de faire une lessive tout seul... "c'est siiiimple tu verras: tu mets le produit X dans le petit tiroir Y puis tu ferme, du mets le produit Z dans le gobelet, tu fermes puis tu mets en marche"... 1/ J'oublie le nom des produits et leur destination, 2/ J'ouvre le petit tiroir et Ssssurprise, il est divisé en trois parties!! j'ai abandonné: j'appelerais les propriétaires légitimes du cube blanc dans quelques heures... le lave-vaisselle est bien plus simple). Donc je dois être légèrement fatigué. N'empêche: c'est trop de papiers pour un seul homme. La sécu, les complémentaires santé, les relevés de prestations, les "Cher monsieur" qui se terminent en "pour la garantie obligatoire vous avez le choix", tout cela me pèse. Et dedans, je dois retrouver un sésame baptisé "attestation d'assuré social avec numéro de sécu." pour le fournir à l'administration universitaire qui décidément me pompe l'air (oui: une moitié de la procédure se fait par internet, mais pour le reste, prière de se déplacer, et ce une fois envoyé les précieux documents dont des photographies, le récapitulatif de l'inscription, une enveloppe timbrée... bien entendu.).

Là j'ai besoin d'un truc: UNE assurance santé UNIQUE, privée bien entendu, que je connais, et qui m'éviterais d'avoir à distinguer l'assurance maladie publique et obligatoire du centre payeur, le centre payeur de la complémentaire santé qui pourtant porte le même nom, le tout de la mutuelle de mes parents. Parce que là l'heure est grave... Je suis submergé.

mardi 14 juillet 2009

Pour info

[...] M. Prohibant (ce n'est pas moi qui l'ai nommé, c'est M. Charles Dupin, qui depuis... mais alors...), M. Prohibant consacrait son temps et ses capitaux à convertir en fer le minerai de ses terres. Comme la nature avait été plus prodigue envers les Belges, ils donnaient le fer aux Français à meilleur marché que M. Prohibant, ce qui signifie que tous les Français, ou la France, pouvaient obtenir une quantité donnée de fer avec moins de travail, en l'achetant aux honnêtes Flamands. Aussi, guidés par leur intérêt, ils n'y faisaient faute, et tous les jours on voyait une multitude de cloutiers, forgerons, charrons, mécaniciens, maréchaux-ferrands et laboureurs, aller par eux-mêmes, ou par des intermédiaires, se pourvoir en Belgique.
Cela déplut fort à M. Prohibant. D'abord l'idée lui vint d'arrêter cet abus par ses propres forces. C'était bien le moins, puisque lui seul en souffrait. Je prendrai ma carabine, se dit-il, je mettrai quatre pistolets à ma ceinture, je garnirai ma giberne, je ceindrai ma flamberge, et je me porterai, ainsi équipé à la frontière. Là, le premier forgeron, cloutier, maréchal, mécanicien ou serrurier qui se présente, pour faire ses affaires et non les miennes, je le tue, pour lui apprendre à vivre.

Au moment de partir, M. Prohibant fit quelques réflexions qui tempérèrent un peu son ardeur belliqueuse. Il se dit: il n'est pas absolument impossible que les acheteur de fer, mes compatriotes et ennemis, ne prennent mal la chose, et qu'au lieu de se laisser tuer, ils ne me tuent moi-même. Ensuite, même en faisant marcher tous mes domestiques, nous ne pourrons garder tous les passages. Enfin le procédé me coûtera fort cher, plus cher que ne vaut le résultat.
M. Prohibant allait tristement se résigner à n'être que libre comme tout le monde, quand un trait de lumière vint illuminer son cerveau. Il se rappela qu'il y a à Paris une grande fabrique de lois. Qu'est-ce qu'une loi? se dit-il. C'est une mesure à laquelle, une fois décrétée, bonne ou mauvaise, chacun est tenu de se conformer. Pour l'exécution d'icelle, on organise une force publique, et, pour constituer ladite force publique, on puise dans la nation des hommes et de l'argent.
Si j'obtenais qu'il sortît de la grande fabrique parisienne une toute petite loi portant: « Le fer belge est prohibé, » j'atteindrais les résultats suivants: le gouvernement ferait remplacer les quelques valets que je voulais envoyer à la frontière par vingt mille fils de mes forgerons, serruriers, maréchaux, artisans, mécaniciens et laboureurs récalcitrants. Puis, pour tenir en bonne disposition de joie et de santé ces vingt mille douaniers, il leur distribuerait vingt-cinq millions de francs pris à ces mêmes forgerons, cloutiers, artisans et laboureurs. La garde en serait mieux faite; elle ne me coûterait rien, je ne serais pas exposé à la brutalité des brocanteurs, je vendrais le fer à mon prix, et je jouirais de la douce récréation de voir notre grand peuple honteusement mystifié. Cela lui apprendrait à se proclamer sans cesse le précurseur et le promoteur de tout progrès en Europe. Oh! le trait serait piquant et vaut la peine d'être tenté.

Donc, M. Prohibant se rendit à la fabrique de lois. — Une autre fois peut-être je raconterai l'histoire de ses sourdes menées; aujourd'hui je ne veux parler que de ses démarches ostensibles. — Il fit valoir auprès de MM. les législateurs cette considération:
« Le fer belge se vend en France à dix francs, ce qui me force de vendre le mien au même prix. J'aimerais mieux le vendre à quinze et ne le puis, à cause de ce fer belge, que Dieu maudisse. Fabriquez une loi qui dise: — Le fer belge n'entrera plus en France. — Aussitôt j'élève mon prix de cinq francs, et voici les conséquences: »
« Pour chaque quintal de fer que je livrerai au public, au lieu de recevoir dix francs, j'en toucherai quinze, je m'enrichirai plus vite, je donnerai plus d'étendue à mon exploitation, j'occuperai plus d'ouvriers. Mes ouvriers et moi ferons plus de dépense, au grand avantage de nos fournisseurs à plusieurs lieues à la ronde. Ceux-ci, ayant plus de débouchés, feront plus de commandes à l'industrie et, de proche en proche, l'activité gagnera tout le pays. Cette bienheureuse pièce de cent sous, que vous ferez tomber dans mon coffre-fort, comme une pierre qu'on jette dans un lac, fera rayonner au loin un nombre infini de cercles concentriques. »

Charmés de ce discours, enchantés d'apprendre qu'il est si aisé d'augmenter législativement la fortune d'un peuple, les fabricants de lois votèrent la Restriction. Que parle-t-on de travail et d'économie? disaient-ils. À quoi bon ces pénibles moyens d'augmenter la richesse nationale, puisqu'un Décret y suffit?
Et en effet, la loi eut toutes les conséquences annoncées par M. Prohibant; seulement elle en eut d'autres aussi, car, rendons-lui justice, il n'avait pas fait un raisonnement faux, mais un raisonnement incomplet. En réclamant un privilège, il avait signalé les effets qu'on voit, laissant dans l'ombre ceux qu'on ne voit pas. Il n'avait montré que deux personnages, quand il y en a trois en scène. C'est à nous de réparer cette oubli involontaire ou prémédité.

Oui, l'écu détourné ainsi législativement vers le coffre-fort de M. Prohibant, constitue un avantage pour lui et pour ceux dont il doit encourager le travail. — Et si le décret avait fait descendre cet écu de la lune, ces bons effets ne seraient contrebalancés par aucuns mauvais effets compensateurs. Malheureusement, ce n'est pas de la lune que sort la mystérieuse pièce de cent sous, mais bien de la poche d'un forgeron, cloutier, charron, maréchal, laboureur, constructeur, en un mot, de Jacques Bonhomme, qui la donne aujourd'hui, sans recevoir un milligramme de fer de plus que du temps où il le payait dix francs. Au premier coup d'œil, on doit bien s'apercevoir que ceci change bien la question, car, bien évidemment, le Profit de M. Prohibant est compensé par la Perte de Jacques Bonhomme, et tout ce que M. Prohibant pourra faire de cet écu pour l'encouragement du travail Jacques Bonhomme l'eût fait de même. La pierre n'est jetée sur un point du lac que parce qu'elle a été législativement empêchée d'être jetée sur un autre.

Donc, ce qu'on ne voit pas compense ce qu'on voit, et jusqu'ici il reste, pour résidu de l'opération, une injustice, et, chose déplorable! une injustice perpétrée par la loi.
Ce n'est pas tout. J'ai dit qu'on laissait toujours dans l'ombre un troisième personnage. Il faut que je le fasse ici paraître afin qu'il nous révèle une seconde perte de cinq francs. Alors nous aurons le résultat de l'évolution tout entière.

Jacques Bonhomme est possesseur de 15 fr., fruit de ses sueurs. Nous sommes encore au temps où il est libre. Que fait-il de ses 15 fr.? Il achète un article de mode pour 10 fr., et c'est avec cet article de mode qu'il paye (ou que l'Intermédiaire paye pour lui) le quintal de fer belge. Il reste encore à Jacques Bonhomme 5 fr. Il ne les jette pas dans la rivière, mais (et c'est ce qu'on ne voit pas) il les donne à un industriel quelconque en échange d'une jouissance quelconque, par exemple à un libraire contre le discours sur l'Histoire universelle de Bossuet.

Ainsi, en ce qui concerne le travail national, il est encouragé dans la mesure de 15 fr., savoir:
10 fr. qui vont à l'article Paris;
5 fr. qui vont à la librairie.
Et quant à Jacques Bonhomme, il obtient pour ses 15 fr., deux objets de satisfaction, savoir:
1° Un quintal de fer;
2° Un livre.

Survient le décret.

Que devient la condition de Jacques Bonhomme? Que devient celle du travail national?
Jacques Bonhomme livrant ses 15 fr. jusqu'au dernier centime à M. Prohibant, contre un quintal de fer, n'a plus que la jouissance de ce quintal de fer. Il perd la jouissance d'un livre ou de tout autre objet équivalent. Il perd 5 francs. On en convient; on ne peut pas ne pas en convenir; on ne peut pas ne pas convenir que, lorsque la restriction hausse le prix des choses, le consommateur perd la différence.
Mais, dit-on, le travail national la gagne.
Non, il ne la gagne pas; car, depuis le décret, il n'est encouragé que comme il l'était avant, dans la mesure de 15 fr.

Seulement, depuis le décret, les 15 fr. de Jacques Bonhomme vont à la métallurgie, tandis qu'avant le décret ils se partageaient entre l'article de mode et la librairie.
La violence qu'exerce par lui-même M. Prohibant à la frontière ou celle qu'il y fait exercer par la loi peuvent être jugées fort différemment, au point de vue moral. Il y a des gens qui pensent que la spoliation perd toute son immoralité pourvu qu'elle soit légale. Quant à moi, je ne saurais imaginer une circonstance plus aggravante. Quoi qu'il en soit, ce qui est certain, c'est que les résultats économiques sont les mêmes.

Tenez la chose comme vous voudrez, mais ayez l'œil sagace et vous verrez qu'il ne sort rien de bon de la spoliation légale et illégale. Nous ne nions pas qu'il n'en sorte pour M. Prohibant ou son industrie, ou si l'on veut pour le travail national, un profit de 5 fr. Mais nous affirmons qu'il en sort aussi deux pertes, l'une pour Jacques Bonhomme qui paye 15 fr. ce qu'il avait pour 10; l'autre pour le travail national qui ne reçoit plus la différence. Choisissez celle de ces deux pertes avec laquelle il vous plaise de compenser le profit que nous avouons. L'autre n'en constituera pas moins une perte sèche.

Moralité: Violenter n'est pas produire, c'est détruire. Oh! si violenter c'était produire, notre France serait plus riche qu'elle n'est.
[...]

F. Bastiat
(http://bastiat.org/)

J'aime pas les gens

Les lecteurs du Figaro en ligne et leurs réactions... Un océan d'absurdité duquel émergent quelques rares îlots de propos réfléchis. Voici par exemple quelques réactions à l'article "le protectionnisme regagne du terrain dans le monde":

- "je suis pour le protectionnisme... çà remettrai les pendules à l'heure.. on fait l'inventaire de nos richesses..le blé, les viandes,le vin,l'eau, l'énergie... et on BUY Français à TVA 5% si il en manque un peu on achète aux payx limitrophes TVA 20% , on a pas et il en faut on achète plus loin avec TVA à "géométrie variable" ... 30 -40- ...etc..Pour moi la tva modulable est la plus juste et la plus souple au niveau "Gouvernance", on peut même supprimer l'IR.. car on ne paye qu'à la conso."

- "Excellente nouvelle! et point final."

- "Souvenez vous. Les "trente glorieuses". Trente années de croissance qui se sont déroulées quand la France possédait ses frontières. Trente années d'emplois créés, de grands travaux et de progrès social.Aujourd'hui, c'est la dérégulation, le marché ouvert au nom du capitalisme le plus esclavagiste et la misère généralisée.Cherchez l'erreur."

- "Le protectionnisme est fait par l'Europe et Etats Unis, c'est Normal... La Grande Puissance (mais dans quelles conditions) du Monde est en fait une poignée de Gens Capitaliste qui font des Produits à bas couts au détriment du sociales (de la Vie). Alors la Chine Grande Puissance, certes aux détriments de leurs Peuples qui n'ont rien... Alors le protectionnisme j'y suis pour et m'en cache pas... Entre le lait pour Bébé frelatté, et leurs conditions de vie digne des cafards (ou fourmis) travaillant comme des forcas pour avoir une Piolle (ou dortoir) en guise d'appartement en vivant à 8 dedans et faire 5 heures de trajets A/R pour travailler et toucher un pourboire en guise de salaire... Certes le protectionnisme me parait incontournable, sans quoi nos enfants et arriere enfants vivront comme eux... N'oubliez pas un Capitaliste est un animal assoiffé... (On peut pas demander à un tigre d'etre végétarien...) peu importe les conditions de vies de leurs "administrés" (travailleurs), pauvres gens qui entrainent malgré eux le monde vers le bas...Trop de Sociale tue le Sociale, mais trop de Capitaliste, tue le Monde..."

J'espère qu'ils le soutiendront avec la même vigueur lorsqu'il seront amenés à payer plus cher l'ensemble des produits qu'ils achètent. D'ailleurs pourquoi l'espère-je? Ce sera le cas: le protectionnisme ne sera pas en tort, les autres pays, oui, et les vilains patrons aussi.

jeudi 2 juillet 2009

Nous y voilà!

On aura droit à un "grand débat sur l'avenir des retraites" mi-2010. Toutes les options seront apparemment discutables: on va voir ce qu'on va voir, nous assure le Premier ministre. Les réformes successives entreprises depuis 15 ans seront évaluées, et on mettra sur la table le recul de l'âge de la retraite.

En somme, une vaste consultation qui va faire flop. Pourquoi? Parce que finalement la seule chose envisagée, c'est le recul de l'âge légal de la retraite. Rien de plus. Le cadre du débat fixé, on verra les membres du gouvernement militer pour le oui, et les syndicats se diviser sur la question de la pénibilité. Point.

Et si, pour une fois, on envisageait une refonte totale de notre système de retraite, au lieu de faire croire qu'on pourrait le sauver? Apparemment, les Français n'ont pas compris, ou ne veulent pas comprendre, que pour sauver un système si médiocre il faudra soit reculer l'âge de la retraite, soit augmenter la durée des pseudo-cotisations, soit réviser à la baisse les pensions, voire les trois à la fois. C'est, si l'on ne sort pas de notre système, la seule façon de continuer à verser des pensions à une génération très importante de personnes âgées vivant plus longteps que jadis. Empruntons là des chiffres à Jacques Marseille: en 1945, on comptait 15 "cotisants" pour 1 retraité. Dans les années 1980, on comptait 4 "cotisants" pour un retraité. En 2006 (c'était hier), on ne comptait plus que 1,5 "cotisant" pour 1 retraité. En 2020 (c'est demain), on devra être très proche de 1 cotisant pour 1 retraité. Le système est ainsi fait, voué quasiment dès sa création au déséquilibre perpétuel et à l'implosion.

Au lieu de sacrifier soit les actifs, soit les retraités, soit même les deux, on pourrait très simplement rendre leur liberté aux individus. Plutôt que de faire semblant de "cotiser" (c'est à dire payer un impôt directement reversé aux retraités bernés par un système inefficace et spoliateur) à l'assurance vieillesse (depuis quand la vieillesse est-elle un risque? Il me semblait que c'était - c'est un drame selon moi, mais je l'admet - plus une certitude), on pourrait épargner. Préparer notre retraite comme on l'entend, constituer petit à petit un capital transmissible. Et en finir avec un régime spoliateur institué en 1941 puis consolidé à la Libération. Sans parler des impôts que je pourrais éviter de payer dans le futur.
Si jamais cette idée parviens jusqu'aux oreilles de la majorité parlementaire et est concrétisée, j'arrête de fumer!