samedi 4 avril 2009

Appalachian Mountaintop Removal

Qu'est-ce qui se cache donc derrière ce nom anglo-saxon? Une pratique des plus douteuses environnementalement parlant destinée à faire baisser les coûts d'extraction du charbon pour offrir au marché ce qu'il désire (un marché que l'on croyait révolu, mais non). Des entreprises telles que Massey préfèrent en effet délaisser l'extraction souterraine pour se servir directement à la surface. On déboise, on dynamite le site pour faire apparaître les veines de minerais, on se sert, puis on se débarrasse des gravats et de la terre dans les vallées. Un véritable carnage environnemental.

Des montagnes parmi les plus anciennes du monde sont sauvagement applanies, tandis que les écosystèmes des vallées sont presque réduits à néant. Une étude indique que 1 165 kmde cours d'eau de la région des Appalaches ont été enterrés sous les gravats entre 1985 et 2001. Cela ne présage rien de bon pour les années à venir. Si vous disposez de Google Earth, vous pourrez constater sans effort (il suffit simplement de cocher la case "Extraction minière à ciel ouvert dans les Appalaches", in "Sensibilisation mondiale") la catastrophe en marche. Concernant les habitants, on peut mettre à l'actif du MTR des cas d'asthme et de diarrhées, des intimidations de propriétaires récalcitrants qui refusent de se faire acheter leurs propriétés, la désertification des centres urbains isolés et les ravages de la mono-industrie (vous iriez installer un complexe touristique "vert" de montagne en face de pics applanis, vous?). Pire: cela se fait avec l'appui des pouvoirs publics: alors que Massey, pour ne citer qu'elle, est accusée de bafouer les droits des mineurs, les règlements environnementaux et d'acheter les juges, les autorités l'encouragent implicitement. Le dieu charbon créé de l'emploi, paie ses taxes, et fournit des terrains plats: sur d'anciennes mines ont déjà été implantés un golf et une prison. Mais à quel prix? Toute surface plane artificiellement créée par le MTR déverse quantité de déchets dans les vallées, interdit toute sorte de tourisme écologique ou de tourisme tout court, et donne à la région une très sale réputation.

Si, comme moi, cette situation vous choque VRAIMENT, c'est ICI que l'on se retrouve.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Un reportage sonore a été réalisé cet été à ce sujet, il dure une trentaine de minutes et s'appelle c'est la montagne qu'on décapite :

http://sonsenluttes.net/spip.php?article37