
Je soutiens un mouvement de grève. D'habitude irrité face à ces mouvements gluants et paralysants où abondent le lieu commun et la bêtise, je laisse de côté ma répulsion pour la grève: l'enjeux est de taille, il s'agit de la réforme de l'audiovisuel public (là je crois que l'on est tous d'accord: plus de qualité, qui cracherait dessus?). Cette réforme sera examinée en urgence le 9 décembre 2008 par l'Assemblée Nationale, puis le lendemain par le Sénat. Et déjà, plusieurs choses me défrisent.
* Les SOUS d'une part. Une télévision publique de qualité, cela se paie, et se paie même très cher. Il ne faut pas se leurrer là-dessus. Donc, lorsque l'on a le choix entre maintenir le service de la réclame sur nos ondes publiques, et le supprimer au profit d'un financement 100% étatique, je pense que l'on devrait se rattacher au modèle mixte: cela allège la facture du contribuable, cela dynamise la consommation, et c'est parfois même franchement très drôle. Enfin, la décision de taxer des opérateurs de télécoms et des FAI est injuste (le rapport avec la supression de la pub sur la TV publique?) et très lâche. D'autant que des parlementaires travaillent à la rédaction d'amendements allégeant cette taxation: se pose ici la question des 450 millions d'€ manquants en 2009... (réponse: sûrement la redevance...)
* L'indépendance d'autre part. Quid de celle d'un groupe publique de TV dont le président serait nommé par l'exécutif, et payé par l'Etat à 100%? Idem pour Radio France ou l'audiovisuel extérieur... De quoi réjouir les nostalgiques de l'ORTF.