jeudi 13 octobre 2011

Indignés!

Après l’Europe, c’est au tour de l’Amérique de connaître ses « indignés ». C’est la nouvelle mode: plus besoin d’être révolté, on se doit d’être indigné. Ils réclament la fin de la guerre, hurlent contre les coupes minuscules dans les budgets dits « sociaux », préconisent la solution keynésienne pour relancer l’économie, et tiennent la spoliation légale pour un idéal. Les rédactions françaises y voient l’équivalent de notre « peuple de gauche » luttant pour que l’on prenne en compte leur désir de changer les choses, d’ouvrir de nouveaux horizons en permettant un débat sur les problèmes contemporains.

Le hic, c’est que ce type de problème n’est PAS un problème contemporain, c’est toujours le vieux problème de la confusion entre le « miens » et le « tiens », entre la démocratie d’une part et les droits individuels d’autre part. Les « indignés » ont beau s’en prendre au lien (forcément incestueux) entre le monde de l’argent et le pouvoir politique : la vérité est que si les hommes d’Etat étaient dénués de tout pouvoir d’intervenir dans l’économie (c'est-à-dire de mépriser les droits d’individus au profit d’autres individus plus proches, plus visibles ou plus sympathiques), le lobbying n’aurait aucune raison d’être. Absolument aucune. Ils ont beau appeler le président Obama à écouter sa base : il l’a déjà fait, et ça n’a pas été couronné de succès pour le moment. Et ils ont beau feindre l’indignation : la morale n’approuve certes pas que 1% des plus fortunés disposant du pouvoir et des richesses dicte leur conduite et méprise les droits des 99% restants à son profit, mais elle n’autorise nullement ces 99% à s’emparer de la propriété des ultra-minoritaires. Les indignés confondent là morale et intérêt pratique à court terme (un peu comme le bandit de grand chemin).

En définitive, c’est toujours cette histoire de démocratie mal comprise qui revient sur le devant de la scène. Entre la démocratie et l’individu, il y a les droits individuels, qui font la différence entre dictature des autres et liberté. Venant de ce qui n’est finalement qu’une bande de marginaux branchouilles bien éduqués et comptant parmi les favorisés de ce monde (laissés pour compte compris), ainsi que de leurs grands parents pris de sympathie et de leurs parents qui regrettent leurs jeunes années, cela ne m’étonne pas du tout.

(J’interdis quiconque de dire que cette opinion est biaisée par mon sentiment de répulsion chronique à l’égard des foules. C’est faux. Elle l’est par mon sentiment de dégoût chronique pour les gauchistes et assimilables).