samedi 3 juillet 2010

Officiel

  J’ai ma licence. Je me suis littéralement ch*é dessus en droit social et en droit de la consommation, j’ai sauvé les meubles en droit public de l’Union Européenne et en libertés fondamentales (t’avais qu’à aller en cours!), je suis apparemment un dieu en philosophie du droit (enfin, la notation a été très large…). Par contre, j’ai eu de bons résultats en procédure civile. =D

Copieurs!

Depuis 2002, la droite “républicaine” dispose en France des pouvoirs législatif et exécutif. Son bilan, à deux ans des élections, prouve au moins une chose : cette droite, qui nous gouverne depuis bientôt une décennie, n’est pas libérale. Elle est une force politique social-démocrate comme les autres, et sa différence avec la gauche socialiste est bien ténue : elle est jacobine, interventionniste, et a bien du mal à concevoir la simple possibilité que les individus puissent agir librement. Certes, les choses ne sont pas toujours faciles : il y a toujours, comme il y a toujours eu et comme il y aura sans doute toujours, une frange de la population prompte à descendre grossir les cortèges de manifestants pour maintenir le système de l’assistanat généralisé – par intérêt pur ou manque de raison. Mais cela ne retire pas à la droite sa responsabilité : parfois, elle a capitulé sans la moindre bataille, et le plus souvent, elle n’a même pas pensé à réformer, parce qu’elle a intégré dans son « logiciel » la défense de l’Etat-providence.

Alors qu’elle a l’opportunité et le devoir de réformer en profondeur notre injuste et inefficace système de retraite par répartition, en le faisant évoluer dans un premier temps vers un système solvable et dans un second temps vers un système de retraite par capitalisation, elle procède à quelques ajustements paramétriques, prolongeant l’agonie du quasi-cadavre. Alors qu’elle devait faire face à une crise économique de grande ampleur, elle a fait le choix des coûteux plans de relance, qui ne brillent pourtant pas pour leur grande utilité. Elle n’a pas assaini nos finances, loin de là, la dette étant passée de moins de 60% du PIB en 2002 (ce qui est déjà trop) à plus de 80% en 2010. Elle n’a toujours pas réformé notre système fiscal absurde, se contentant de quelques baisses d’impôts et de quelques niches fiscales supplémentaires. Même lorsqu’elle se décide enfin à agir, elle rabote quelques programmes, sans jamais remettre en question le rôle actuellement tenu par la puissance publique (est-ce vraiment à l’Etat de financer la culture ? Est-ce vraiment à lui d’investir ?). Pire : ne daignant pas regarder de près ce qui fait de notre pays un enfer fiscal, elle s’est caractérisée par une lutte acharnée contre les « paradis fiscaux », avant de se décider à mener une croisade dangereuse parce qu’antiéconomique pour une « moralisation » du capitalisme mondial et contre la folie des spéculateurs, à grands coups de taxes, de réglementations et de déclarations menaçantes (avec l’appui d’alliés étrangers), sans se rendre compte que c’est ce même excès de réglementation qui a mené à la situation actuelle. Elle a revigoré le planisme à la française, via son fonds stratégique d’investissement, jugeant sans doute que les « pôles de compétitivités » qu’elle avait mis en place étaient insuffisants. Elle a traité avec le même infantilisme que la gauche les citoyens français, par l’augmentation des prix du tabac, par la doctrine du « pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », ou encore par l’apposition de nouveaux logos sur les bouteilles de vin. Elle a permis l’institution de la HALDE. Consciente de ses responsabilités, elle a commencé par constitutionnaliser une Charte de l’Environnement, ineptie juridique et morale, avant d’organiser les consultations du Grenelle Environnement, et entend appliquer les décisions qui y ont été prises, amorçant un retrait de nos libertés, que complètera une Berezina économique. Si la droite paraît plus intéressée que la gauche aux sujets ayant trait à la sécurité, cela n’a pas empêché les émeutes de novembre 2005, et cela n’empêche pas l’apparition d’un sentiment d’insécurité (comment peut-on réagir différemment face à certaines formes extrêmes de violence scolaire, face à la vision de voitures retournées des soirs de défaites sportives, face à celle de manifestations dont le seul but est de réclamer plus de sécurité dans le quartier de Belleville, face enfin à certaines agressions pour un simple constat ?).

Après huit années de gouvernement de droite, la Sécurité sociale et son monopole hideux sont toujours en place ; les organismes agricoles para-administratifs et liberticides que sont les SAFER ont été renforcés ; les universités, si elles sont devenues plus autonomes qu’avant, sont toujours publiques et monopolistiques ; la SNCF est toujours la seule entreprise à pouvoir vous emmener par le train de Paris à Quimper ; l’agriculture française bénéficie toujours des largesses européennes, la droite y veille. Les privilèges qui ont cours en France ne sont que très partiellement remis en cause, les fonctionnaires n’ont à souffrir que de quelques baisses d’effectifs largement compensées par les recrutements en provenance des collectivités territoriales. En ce qui concerne ces dernières, les réformes décentralisatrices menées par la droite sont le pendant de celles menées par la gauche : chères et ridicules.

J’oublie beaucoup de choses dans ce bilan, comme la persistance de ce qui s’apparente à de la propagande au sein des manuels scolaires (la solidarité forcée y est présentée comme dénuée d’inconvénients, la progressivité de l’impôt justifiée…) ou la politique étrangère qui ne change pas vraiment. La droite républicaine, qui va solliciter nos suffrages en 2012, n’est qu’une imitation de la gauche version PS. Quitte à avoir un pouvoir socialiste, autant voter pour le « canal historique ». Et comme je n’ai pas la moindre intention de le faire, il est très improbable que je puisse choisir la copie.